CD : Mike Reinhardt Trio - Road Song
Durée : 1h 1’ 2’’
Ahead AH 824.2
www.mike-reinhardt.com
Notre avis : 
(5/5)
C’est un trio particulier (guitare-orgue-batterie) avec un sax en invité qu’utilise depuis quelques années Mike Reinhardt, le guitariste manouche (école alsacienne), tout comme le font aujourd’hui Bireli Lagrene ou David Reinhardt. Une bonne idée, il ne faut pas que ça se perde.
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Guitariste manouche, ai-je dit. En fait, il y a davantage de George Benson, de René Thomas, de Pat Martino et de Charlie Christian, voire de Jimmy Gourley pour l’élégance, que de Django son homonyme. Car c’est du jazz, du bebop à l’américaine que joue Mike Reinhardt. Et c’est splendide, car on y ressent aussi la touche manouche de la schmaka (en anglais, on dit le soulfullness) ! On est loin de ce qu’il faisait, quoiqu’on le devinât dans ses chorus, avec Les Enfants de Django, qui était superbe, mais dans un autre style. Le voici aujourd’hui dans celui qu’il aime par-dessus tout. Au point que, même les derniers morceaux écrits par Django, il les revisite « à l’américaine » : « Vamp » et surtout « Flèche d’or », dont il donne une éblouissante version. Il nous offre du Charlie Parker (« Yardbird Suite »), du Wes Montgomery, du George Benson (magnifique « Mimosa ») et une composition « For Babik ». Il est accompagné par François Morin (batterie jamais envahissante) et par Thierry Eliez au B3, très swinguant et très dynamique, et qui joue les crooners (ce n’est pas ce que je préfère) sur deux titres. L’excellent Hervé Meschinet, au saxophone alto, vient lui aussi sur deux titres, « For Babik » et un « Forever » d’Eddie Gomez qui va faire date. Le patron, Django Reinhardt, avait ouvert, avec son dernier disque, des portes entre swing manouche et jazz bebop. Babik Reinhardt avait continué, notamment avec le New Quintette. Avec ce CD, on dirait qu’elles sont en train d’être franchies, et de belle manière.