Concert : Eugen Indjic (piano) à la salle Gaveau (Paris 8ème), le lundi 14 mai 2012
C’est la salle Gaveau des grands jours, ce lundi 14 mai. La salle bruisse de ses habitués et, en plus, aujourd’hui, du public des soirées exceptionnelles. On potasse Cadences ou La Terrasse, en commentant avec ses voisins et amis et surtout, on attend le fameux pianiste Eugen Indjic, dans un programme romantique à souhait. Il arrive, en habit, salue, très applaudi, s’installe et commence par la sonate D 784 en la m de Franz Schubert.
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Une sonate aux difficultés techniques de première grandeur et qui met l’auditeur dans une sorte d’inquiétude vague. Applaudissements nourris. Ensuite, c’est du Frédéric Chopin, le musicien dont le public français sait combien il est proche d’Eugen Indjic. D’abord, la ballade op 52 en fa m. De Rubinstein à Cziffra, de Pollini à Horowitz, de Richter à Ashkenazy, d’Arrau à Samson François, les plus grands l’ont jouée. La version qu’en donne Eugen Indjic est superbe, habitée, feu et glace, à la fois par le tempérament particulier de Chopin et la mesure, l’équilibre. Très applaudi, Eugen Indjic continue avec quatre mazurkas de l’opus 30 enchainées avec le scherzo opus 39 en do dièse m. Enchantement du public qui lui fait un triomphe et c’est l’entracte. En seconde partie, la suite de tableautins appelée Les Compagnons de David, que Robert Schumann écrivit, non sans quelque provocation, pour faire jaillir devant ceux qu’il appelait les Philistins, toute la poésie, l’humour, le goût du grotesque, la vie que portait le romantisme. Et c’est vraiment une musique vivante qui sort du piano d’Eugen Indjic. Les applaudissements sont à la mesure du talent du pianiste. Quant à la valse de Méphisto, de Franz Liszt, qui devait clore le programme, c’est avec de la dynamite au bout des doigts qu’Eugen Indjic la joue. Les trois rappels que le public demande et obtient, car Indjic, de bonne grâce, les lui offre, sont vraiment plus que mérités.
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