CD : Frédéric - Chopin-Yves Henry
FREDERIC CHOPIN
Dernier concert à Paris
16 février 1848
YVES HENRY, piano Pleyel 1837
Gilles Henry, violon
Adrien Frasse-Sombret , violoncelle
Julie Fuchs, soprano
Xavier Le Maréchal, ténor
Soupir Editions ( Abeille Musique)
CD I : 53'25'' Cd II : 39'11''
notation : 
(5/5)
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Pour reconstituer cet ultime concert que donna Frédéric Chopin à Paris le 16 février 1848 il fallait encore pouvoir disposer d'un piano d'époque afin de restituer ,sans la trahir, l'ambiance qui régnait dans cet appartement de la Place Vendôme où eut lieu ce concert. C'est à Yves Henry, le pianiste de cette reconstitution du concert de 1848, que revient le mérite d'avoir déniché en 1995, abandonné dans un recoin du château Chanorier à Croissy, un piano Pleyel de 1837.Grâce à Yves Henry ce piano délabré sera miraculeusement sauvé et subira une restauration étalée sur 18 mois qui le remettra totalement en état. Mozart faisait partie des compositeurs que Chopin chérissait. C'est pourquoi Mozart figure dans ce premier CD avec son Trio K.542 en Mi Majeur qui est le contemporain des dernières symphonies et des derniers quatuors. Son premier mouvement indiqué Allegro frappe par sa gravité et son apparente légèreté ne semble être qu'un masque. L'Andante Grazioso est lui aussi marqué du sceau de la mélancolie et seul l'Allegro final qui met fin à ce Trio ramène un soupçon de sérénité à cette œuvre plutôt étrange. Comme dans tous les salons parisiens de l'époque il était habituel de faire figurer dans ces concerts quelques Arias provenant des opéras donnés sur les scènes parisiennes.
L'Air « Eccomi In Lieta Vesta » que chante avec une belle conviction la soprano Julie Fuchs provient d'un opéra de Vincenzo Bellini « I Capulet Ei Montecchi ».Frédéric Chopin est à présent le troisième protagoniste de ce concert avec un Nocturne Op.55 No2 en Mi Bémol Majeur et une Barcarolle Op.60 en Fa dièse Majeur, pièces pour piano dans lesquelles Chopin établit un climat rêveur et secret. Mozart revient à nouveau avec cette fois-ci un Air « Ach Ich Fühl's » provenant de son opéra « La Flûte Enchantée ».Cette première partie du concert de 1848 prend fin avec l'Etude Op.25 No1 en La Bémol Majeur, la virevoltante Etude Op.10 No5 en Sol Bémol Majeur et la délicate Berceuse Op.57 en Ré Bémol Majeur. L'unique Sonate pour violoncelle et piano de Frédéric Chopin fait partie des rares incursions effectuées par Chopin dans le domaine de la musique de chambre. Elle débute de façon inhabituelle par un Scherzo très animé, auquel succède un Adagio au caractère très lyrique. Une Sonate qui se termine avec un Finale(Allegro) presque optimiste. Giacomo Meyerbeer triomphait sur toutes les scènes d'Europe, aussi n'est-il pas étonnant qu'il figure ici avec un « Air Nouveau » tiré de son opéra le plus célèbre : « Robert le Diable ».La dernière partie de ce fameux concert est entièrement consacrée à des œuvres pour piano de Frédéric Chopin. C'est d'abord avec trois Préludes Op.28 que Chopin décide de séduire son auditoire, ces pièces sont d'une écriture très virtuose en particulier le Prélude No 16 en si Bémol Majeur .Ensuite Chopin choisit de transporter son auditoire dans un ensemble de trois Mazurkas (No1, No2, No3) qui surprennent par leur gaieté et leur caractère dansant. Enfin en guise d'adieu au public, Chopin conclut par deux Valses très brillantes : la Valse No2 en Ut Dièse Mineur et la Valse No1 en Ré Bémol Majeur. Saluons ici la performance pianistique d'Yves Henry sur son miraculeux piano Pleyel de 1837, mais ceux qui l'accompagnent dans ce concert reconstitué de 1848 sont également tout à fait à la hauteur du défi à relever. Il s'agit de la soprano Julie Fuchs, de Xavier Le Maréchal, ténor, du violoniste Gilles Henry et d'Adrien Frasse-Sombet, violoncelle.
Texte de Michel Jakubowicz
CD disponible sur Amazon
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