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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Oratorio à Notre-Dame de Paris, le 5 mars 2015 par l'Orchestre de Chambre de Paris sous la direction de Leonardo Garcia Alarcon

oratorio-5mars-2015-Notre-dame-de Paris

Sophie Klussmann, soprano
Marie-Claude Chappuis, alto
Zachary Wilder, ténor
Konstantin Wolff, basse
Maîtrise Notre-Dame de Paris
Henry Chalet, chef de chœur
Emilie Fleury, chef du chœur d’enfants
HAYDN : Les Sept Dernières Paroles de Notre Sauveur sur la Croix
MENDELSSOHN : Psaume 42, « Wie der Hirsch schreit »
www.orchestredechambredeparis.com

LA SUITE APRÈS LA PUB

Tout commence en 1783 alors que la réputation de Joseph Haydn est considérable, lui octroyant le statut du compositeur le plus célèbre de toute l’Europe. Car c’est bien en 1783 qu’un homme d’église de Cadix (Espagne) lui commande une œuvre musicale destinée à une liturgie du Vendredi saint.

Le thème exigé par le chanoine espagnol concerne les Sept Dernières Paroles du Christ en croix. Haydn se met à la tâche dès 1786 et compose une partition symphonique dont la première audition aura lieu le Vendredi saint de 1787.L’œuvre déclenche un tel enthousiasme que rapidement  Haydn réalise une version pour quatuor à cordes. Mais il existe encore une autre version pour piano, cette dernière n’étant pas de la main de Haydn lui-même mais obtenant néanmoins son accord.  Alors qu’il revient d ‘un voyage à Londres où il a été célébré et a assisté à l’exécution de ses fameuses Symphonies « londoniennes » Haydn entend à Passau un arrangement pour chœur et orchestre de ses Sept dernières Paroles du Christ en croix. Piqué au vif, Haydn, d’une certaine manière, veut relever le défi, certain d’égaler ou même de dépasser la modeste adaptation exécutée par le maître de chapelle de Passau .Il va donc transformer sa partition initiale pour orchestre en oratorio avec la participation de quatre solistes vocaux, un chœur mixte, un chœur d’enfants et un orchestre qui réunit autant d’exécutants que ceux de ses ultimes oratorios(La Création et Les Saisons).Finalement cet oratorio sera donné pour la première fois à Vienne le 26 mars 1796.L’impact de l’œuvre sur le public viennois fut considérable. Débutant par une introduction chargée d’angoisse, l’œuvre s’achève dans un fracas terrible  semblable à  un tremblement de terre symbolisant la mort du Christ .Jamais peut-être, la musique de Haydn n’a atteint de tels sommets sur le plan de l’expression, narrant avec un réalisme saisissant les souffrances terribles endurées par le Christ. En seconde partie c’était au Psaume 42 de Mendelssohn de conclure ce concert. Si la composition de ce Psaume occupe Mendelssohn dès 1837, il faudra attendre le 1er janvier 1839 à Leipzig pour entendre sa première exécution publique. Cette œuvre célèbre nous rappelle l’importance de la production musicale religieuse considérable de Mendelssohn qui culmine comme chacun sait avec ses deux grands oratorios Paulus et Elias. Deux oratorios de Mendelssohn qui d’une certaine manière rendent hommage à celui qui régnera sans partage durant toute la première moitié du XVIIIe siècle dans  ce domaine : Georg Friedrich Haendel ! Beaucoup plus modeste  que ses oratorios, ce Psaume 42 n’en possède pas moins une puissance d’évocation étonnante, proclamant (avec quel éclat) les convictions religieuses sincères de Mendelssohn. C’était au chef d’orchestre argentin Leonardo Garcia Alarcon de diriger à Notre-Dame ces deux œuvres majeures de Haydn et Mendelssohn. Ce chef argentin s’est taillé dans le domaine du répertoire baroque une réputation enviable notamment en enregistrant récemment une version somptueuse des Vêpres de la Vierge de Claudio Monteverdi. Sa vision de l’oratorio de Haydn emportait tous les suffrages grâce  à une direction à la fois survoltée et enflammée mais témoignant aussi d’une maîtrise impressionnante. Quant au Psaume 42 de Mendelssohn il révélait sous sa direction  l’enthousiasme, la passion  et  la fougue de Mendelssohn. Pour atteindre ce résultat, Leonardo Garcia Alarcon disposait de l’Orchestre de Chambre de Paris en très grande forme et de la Maîtrise Notre-Dame de Paris. Enfin du côté des solistes Sophie Klussmann (excellente soprano) remplaçait au pied levé Lydia Teuscher souffrante, Marie-Claude Chappuis assurait le rôle d’alto alors que les voix masculines étaient incarnées par Zachary Wilder (ténor) et Konstantin Wolff (basse).

texte de Michel Jakubowicz 



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