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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : François Chaplin (piano), impromptus de Franz Schubert

Francois Chaplin Schubert impromptus

4 Impromptus, D.899 (op.90)
4 Impromptus, D.935 (op. posthume.142)
Aparté (Harmonia Mundi)
durée du CD : 72’37’’
notation : etoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verte(5/5)

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Bien que les 21 Sonates pour piano de Schubert constituent un sommet incontournable de sa production pianistique, il semble que dans les Impromptus op.90  et op.142 (posthumes), Schubert libéré peut-être des contraintes liées à la forme Sonate, soit allé plus loin dans le rêve musical.

Le premier des 4 impromptus, D899 (op.90) adopte comme souvent chez Schubert un rythme de marche (un élément qui deviendra fondamental dans l’ultime Neuvième Symphonie).Le deuxième Impromptu est tourbillonnant,  léger, aérien. Saisissant contraste avec le troisième Impromptu d’une facture délicate, Schubert laisse ici son inspiration s’embarquer sur les ailes du rêve. Le quatrième Impromptu s’apparente un peu au deuxième par sa grâce éthérée, jamais altérée par une pensée triste qui viendrait troubler un discours musical nimbé de lumière, virevoltant sans cesse. Le premier Impromptu D.935 (op. posth.142) étonne  par une inspiration bien différente que celle dont  Schubert use dans les Impromptus de l’opus 90 .Car ici le tournoiement presque joyeux qui prédominait dans au moins deux des Impromptus op.90 est bien absent  dans ce premier Impromptu D.935. Schubert laisse ici percer un sentiment d’inquiétude, d’agitation et même de fièvre. Dans l’Allegretto qui constitue le deuxième Impromptu D.935, quelque chose de poignant et d’une profonde mélancolie s’installe de manière durable. Avec avec le troisième Impromptu D.935 (Thème & variations), Schubert semble mieux maîtriser la douleur, enfermant son discours musical dans une sorte de « temps suspendu » à l’abri de toute mauvaise surprise venue d’un environnement hostile. Le dernier Impromptu D.935, un Allegro Scherzando se veut délibérément tendre, joyeux et ceci malgré sa tonalité inquiétante (fa mineur), la pièce se termine par une sorte de pirouette vertigineuse. C’est avec  Litanei, S.562 N°1/ D.343 arrangé par Franz Liszt que nous prenons congé de ce parcours viennois, effectué par Schubert. Bien que très brève, cette Litanei signée Schubert/Liszt égrène une mélancolie discrète, semblant renoncer aux orages audibles dans les deux premiers Impromptus D.935.Le pianiste François Chaplin qui nous offre ici sa vision de ce parcours schubertien, considère qu’en exécutant ces Impromptus si secrets, si poignants, il effectue un voyage intérieur qui lui permet d’accéder au plus près de la pensée schubertienne. Un objectif qui à l’évidence est atteint car l’interprétation très inspirée, tendue, de François Chaplin de ces Huit Impromptus de Schubert  nous prouve que nous sommes bien en présence de l’inoubliable auteur des grands cycles de lieder, du Quintette à deux violoncelles, des deux derniers Quatuors à cordes (14 et 15) et de la grandiose Symphonie N°9 en ut majeur.

texte de Michel Jakubowicz

Disponible en CD avec offre AutoRip chez Amazon

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