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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : Schubert - Fantaisie

Schubert Fantaisie Fray Rouvier

Par David Fray (piano) et Jacques Rouvier, piano
Erato (Warner Classics)
Durée du CD :78’59’’
Notation : etoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verte(5/5)

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S’ouvrant par un immense premier mouvement Molto moderato e cantabile, la Sonate D894 nous plonge dans d’étranges espaces recelant de lointains paysages où Schubert semble malicieusement peut-être ou par jeu , nous inviter à nous perdre.

Avec l’Andante qui suit, Schubert égrène une sorte de nostalgie sans pour autant s’orienter vers une quelconque tristesse. Avec le troisième mouvement Menuetto nous retrouvons Schubert montrant un visage familier qui lui est propre : celui de l’insouciance, de la légèreté. Ici le compositeur semble s’octroyer un répit, renonçant au moins temporairement à prendre les choses au tragique alors que d’une certaine façon il se sait condamné  et que son existence sera brève. Le dernier mouvement (Allegretto) confirme l’optimisme relatif du Menuetto . Schubert ne s’abandonne nullement à la tristesse ou à une quelconque désespérance, il semble délibérément vouloir prolonger l’aspect joyeux et léger qui domine dans le précédent Menuetto. Il semble que dans cette Sonate D 894, Schubert renonce au noir pessimisme qui pourtant prédominait dans une œuvre  datant de cette même année(1826) le terrifiant et ultime Quatuor à cordes No15 en sol majeur. Avec sa Mélodie hongroise en si mineur, fort brève mais d’une singulière intensité, Schubert semble improviser une Hongrie imaginaire et romantique. Bien que figurant dans ses toutes dernières œuvres et contemporaine de la Neuvième Symphonie, la Fantaisie en fa mineur D 940 (1828) pour piano à quatre mains de Schubert ne semble guère démunie de toute joie de vivre, même si ça et là quelques éléments plus ou moins inquiétants parviennent à s’immiscer dans le discours musical de cette œuvre plutôt sereine. C’est avec l’Allegro D 947 pour piano à quatre mains que Schubert nous quitte dans ce CD. Il le fait avec  élégance et délicatesse, ne cherchant jamais à  faire étalage de ce qui le ronge intérieurement et le mène irrévocablement à une mort prématurée. Surnommé « Lebensstürme » cet Allegro D 947 malgré quelques épisodes parfois agités ne cherche jamais à pencher du côté du tragique. Subtile interprétation de David Fray qui malgré des tempi pourtant presque trop retenus dans le premier mouvement de la Sonate D 894, parvient à nous convaincre par son jeu réellement en phase avec le génie schubertien. Saluons aussi la présence dans ce CD d’un très grand pianiste, Jacques Rouvier qui apporte avec une très rare efficacité son concours dans les deux œuvres requérant quatre mains : la Fantasia D 940 et l’Allegro D 947.

texte de Michel Jakubowicz

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