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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert de l'Orchestre Philharmoniquede de Radio France du 20 novembre 2015

Jukka Pekka Saraste

Direction : Jukka-Pekka Saraste - Violon : David Grimal
Anton Webern, Passacaille pour orchestre opus. 1
Alban Berg, Concerto pour violon et orchestre « A la mémoire d’un ange »
Johannes Brahms, Symphonie No4 en mi mineur opus 98

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Vendredi 20 novembre 20h - Auditorium de la Maison de la radio

Avec la Passacaille pour orchestre opus 1 de Webern qui débutait ce concert de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, nous assistons à la lente mutation esthétique entamée par Webern qui poursuit à cette époque (nous sommes en 1908) ses études musicales sous la direction d’Arnold Schoenberg.
Si dans cette œuvre nous sommes déjà loin de «Im Sommerwind » composé en 1904, nous ne sommes pas non plus dans la « Klangfarben- Melodie » que Webern utilisera dans ses œuvres futures (3 Pièces pour orchestre 1913). C’est avant tout au Kantor de Leipzig, Johann Sebastian Bach qu’Anton Webern rend hommage dans cette Passacaille qui parfois avoue aussi une référence à Gustav Mahler. C’est au Concerto pour violon d’Alban Berg « A la mémoire d’un ange » de succéder à la Passacaille d’Anton Webern : une œuvre créée à Barcelone le 19 avril 1936 par le violoniste Louis Krasner, l’orchestre étant alors dirigé par Hermann Scherchen.

Des circonstances tragiques préludent à la composition de ce Concerto pour violon puisque il est en quelque sorte une élégie funèbre composée à la mémoire de Manon Gropius, fille d’Alma (veuve) Mahler et de l’architecte Walter Gropius, disparue à l’âge de dix-huit ans.
Une œuvre d’une intensité lyrique et sincère, construite en deux mouvements réunissant deux esthétiques très différentes et paradoxales car Berg, dans cette œuvre ultime, rend lui aussi hommage à Bach tout en mettant au service de ce Concerto pour violon une écriture musicale basée sur la technique sérielle mise au point par Arnold Schoenberg. C’est également sous le signe de Johann Sebastian Bach que se place la Symphonie No4 de Brahms qui termine ce concert. En effet, Johannes Brahms dans le 4e mouvement de sa Symphonie cite le thème du choral que Bach utilise dans la chaconne finale de sa Cantate BWV 150, rendant ainsi un hommage vibrant à l’auteur de la Messe en si et de la Passion selon Saint-Matthieu.

grimal david violon

Le premier mouvement de la Symphonie N°4 de Brahms est un Allegro non troppo animé d’une grande énergie, aux tournures presque héroïques, qui verra lui succéder un Andante moderato à la fois rêveur mais que traverse parfois une sombre nostalgie. L’Allegro giocoso est plutôt gai et enjoué et va céder sa place à l’Allegro energico e passionato où Brahms entame avec une énergie farouche une sorte de combat convulsif dont l’issue sera une ascension réussie vers la lumière. C’était ce soir-là au violoniste et chef d’orchestre David Grimal d’assumer la partie soliste du Concerto pour violon et orchestre d’Alban Berg. Il s’acquitta de cette tâche avec une grande ferveur, soutenu avec une rare efficacité par Jukka-Pekka Saraste. Après l’accueil enthousiaste du public de l’Auditorium, David Grimal donna en guise de bis un extrait de l’unique Sonate pour violon seul de Bartok.

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C’était le chef finlandais Jukka-Pekka Saraste qui dirigeait ce soir-là à l’Auditorium l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Actuel chef de l’Orchestre symphonique de la WDR de Cologne, Jukka-Pekka Saraste a également enregistré deux remarquables intégrales des symphonies des deux plus grands symphonistes de la Scandinavie : Sibelius et Nielsen. Ce vendredi 20 novembre 2015 à l’Auditorium de Radio France, il révélait avec précision et clarté les univers sonores complexes et raffinés de Webern et Berg. Dirigeant sans partition la Symphonie N°4 de Brahms avec un Orchestre Philharmonique de Radio France très motivé, il savait exprimer avec force toute la passion presque sauvage contenue dans cette œuvre dans laquelle Brahms réunit plusieurs aspects de sa personnalité faite de rudesse mais aussi de rêverie.

Texte de Michel Jakubowicz



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