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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du vendredi 18 décembre 2015 à la Philharmonie de Paris

DAVID ZINMAN direction

Philharmonie de Paris, vendredi 18 décembre 2015 - 20h30
Orchestre Français des Jeunes
Nelson Freire, piano
David Zinman, direction
Hector Berlioz : Ouverture du Carnaval romain
Sergueï Rachmaninov : Danses symphoniques
Johannes Brahms : Concerto pour piano No2

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Pour ce concert donné à la Philharmonie I, le chef américain David Zinman mettait au programme l’Ouverture du Carnaval romain de Berlioz. Bien que son opéra Benvenuto Cellini ait subi un échec retentissant lors de sa création en 1838, Berlioz revient à la charge six ans plus tard en 1844 et compose une seconde Ouverture (Le Carnaval romain) destinée à être exécutée au deuxième acte. Celle-ci, admirablement orchestrée, va remporter auprès du public un succès retentissant, éclipsant du même coup l’Ouverture de Benvenuto Cellini pourtant elle aussi d’une très belle facture.

La deuxième œuvre inscrite au programme consistait en une œuvre étrange de Sergueï Rachmaninov : les Danses symphoniques op.45.Elles font partie des rares œuvres que le compositeur russe exilé aux Etats-Unis depuis la Révolution Russe de 1917 produira après 1926. La première partie (Non allegro-Lento-Tempo primo) est un curieux mélange de douceur et de sauvagerie, rappelant l’âpreté et l’agressivité presque démoniaques de sa Première Symphonie injustement dénigrée lors de sa création. Une sorte de valse lugubre et nostalgique envahit l’Andante con moto qui tient lieu de deuxième partie. Quant au Lento assai qui conclut l’œuvre, la folie et la démesure semblent s’y livrer une bataille sans merci malgré l’intrusion de thèmes charmeurs bousculés par d’incroyables accès de fureur démultipliés par l’introduction du terrible Dies Irae qui envahit cette dernière séquence.

Nelson Freire piano

Johannes Brahms terminait ce concert avec une œuvre aux proportions inusitées : le Concerto pour piano et orchestre No2 op.83.Une œuvre elle aussi assez étrange puisque dotée de quatre mouvements et dont la création sera assurée par le compositeur tenant lui-même la partie de piano le 9 novembre 1881 à Budapest. Après l’orageux et violent Premier Concerto pour piano, Brahms, au lieu de déclencher la tempête, débute son premier mouvement (un Allegro ma non troppo) par un solo de cor qui introduit une notion de douceur presque bucolique. Le second mouvement (Allegro appassionato) est en total contraste par son énergie et son aspect passionné et rude. Retour de la rêverie et de la douceur avec le troisième mouvement (Andante) où le piano dialogue avec un violoncelle enchanteur. Le dernier mouvement (Allegretto grazioso) réunit dans un dialogue étincelant le piano et les bois, concluant l’œuvre dans un climat rêveur et apaisé.

C’était ce soir-là aux musiciens de l’Orchestre Français des Jeunes d’officier dans cette vaste salle de la Philharmonie I. Placé sous la direction agissante et chaleureuse de David Zinman, l’Orchestre Français des Jeunes réagissait avec enthousiasme face à la bondissante et virevoltante Ouverture du Carnaval romain de Berlioz. Le chef américain et son orchestre, maîtrisaient à merveille l’aspect inquiétant, violent et emporté des Danses symphoniques de Rachmaninov. Quant à la dernière œuvre (le Deuxième Concerto pour piano de Brahms) malgré une légère défaillance dans les cuivres, l’Orchestre Français des Jeunes savait tenir son rang jusqu’à sa conclusion. C’était au grand pianiste Nelson Freire de tenir le rôle de soliste dans ce monumental Concerto pour piano et orchestre de Brahms. Il s’en acquitta avec la plus grande fermeté, nous révélant de l’œuvre une image sublime, dénuée de toute forme de routine. Malgré force rappels d’un public réclamant un bis après cette étonnante performance, Nelson Freire n’accéda pas à cette requête car l’œuvre, faut-il le rappeler, atteignait bien cinquante minutes !

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Texte : Michel Jakubowicz
Photo David Zinman : The Juillard School
Photo Nelson Freire : Copyright Eric Dahan, Deutsche Grammophon



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