Test casque audio Bowers & Wilkins P5 : L'esprit du luxe

La marque britannique d'enceintes acoustiques Bowers & Wilkins est un peu, pour le monde de la Hi-Fi, ce qu'Apple est dans le secteur de l'informatique. Après avoir inventé dans les années 90 le concept de l'enceinte Hi-Fi de luxe avec sa série Nautilus 800, puis, fin 2007, avoir révolutionné le marché des stations d'écoute avec le Zeppelin, B&W s'est attaqué en 2010 au marché des casques audio. Son premier, et unique modèle pour l'instant, le P5, sort totalement des sentiers battus.

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Dès le premier contact, le P5 marque sa différence. Il s'agit véritablement d'un modèle sur lequel chaque détail donne le sentiment d'avoir affaire à un produit à part. Non pas que le P5 soit le meilleur de tous à l'écoute. Certes il sonne très bien. La restitution sonore est d'un raffinement extrême, pleine de finesse, neutre avec un excellent équilibre des timbres, beaucoup de définition. Elle reste cependant toujours sage et polie, et l'on ne retrouve pas l'opulence ou la sensation d'espace que l'on peut avoir avec certains casques audiophiles haut de gamme principalement destinés à un usage sédentaire.
Mais les qualités du P5 vont bien au-delà que de simples prouesses sonores, car tout en lui est raffinement, simplicité, évidence. La ligne tout d'abord, qui s'inscrit hors du temps, semble à la fois totalement moderne et empreinte d'un certain esprit vintage. Elle s'agrémente de matériaux nobles : cuir véritable et métal brossé. La qualité de l'ingénierie, le dessin des fines branches torsadées, jusqu'aux petites imperfections témoignant d'une réalisation artisanale… tout est remarquable et imprégné de luxe.
Par ailleurs, l'utilisation du P5 au quotidien s'avère très agréable. Certes, ce casque ne fait pas partie de ceux qui tiennent le mieux sur la tête (il n'est pas fait pour le sport ou la marche), mais il est très confortable. Ses écouteurs supra auriculaires exercent une pression parfaitement uniforme sur les oreilles et isolent correctement des bruits extérieurs. La peau en cuir qui les recouvre est en outre d'une grande douceur.
Le P5 est égalemnet pensé pour être fonctionnel. Il est fourni avec une housse de transport et deux jeux de câbles amovibles. Le premier permet de raccorder le P5 à n'importe quelle source. Le second est muni d'une petite télécommande et d'un microphone. Il donne la possibilité de prendre les appels sur un iPhone ou d'utiliser les commandes vocales d'un iPod.

Commentaires sur l'écoute

Nous avons réalisé des essais avec différentes sources dont un iPod touch et un excellent petit préampli casque Lead Audio LA-100 relié à un iMac. Dans tous les cas la restitution sonore offerte par le P5 est très belle et cohérente. Le casque Bowers & Wilkins n'est pas difficile à alimenter. Il se montre agréable et plaisant en toutes circonstances.

Alicia Keys - Empire State of Mind (Part II) Broken Down (album The Element of Freedom) : La restitution est très jolie et d'une grande transparence avec un registre grave pas très appuyé. On constate que les transducteurs du P5 sont un peu directifs. Pour renforcer le registre grave, il faut avancer les écouteurs par rapport aux oreilles et placer le bandeau serre-tête vers l'avant du crâne plutôt que vers l'arrière.

Angus & Julia Stone - Hold On (album Down The Way) : C'est beau et agréable, les timbres sont d'une grande pureté, même si l'on n’obtient pas autant d'ampleur qu'avec certains casques audiophiles de salon. Le P5 semble exceller sur les voix féminines.

Billie Holiday Day - Beautiful (album Lady in Satin) : Ce morceau met pleinement en lumière les qualités de transparence du P5. On peut reconnaître la signature sonore du microphone de la chanteuse. L'instrumentation est superbe, bien en place avec de très beaux timbres. On a envie de pousser le volume car aucune agressivité ne se manifeste.

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Quatuor n° 14 de Schubert - La Jeune Fille et La Mort (Quatuor Mosaïques) : Encore une fois, la restitution est très jolie avec des instruments véridiques aux timbres d'une extrême pureté. On ne ressent aucune coloration artificielle

Dreams des Cranberries : Bon équilibre des timbres, la restitution est sage, extrêmement propre, voire un peu trop policée pour un morceau de rock de ce type.