Actus Blu-Ray/DVD « Au Cœur de l’océan 3D » : Moby Dick numérique…

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

Hiver 1820, le baleinier Essex quitte la Nouvelle-Angleterre et met le cap sur le Pacifique. Il est alors attaqué par une baleine gigantesque qui provoque le naufrage de l’embarcation. À bord, le capitaine George Pollard, inexpérimenté, et son second plus aguerri, Owen Chase, tentent de maîtriser la situation. Mais face aux éléments déchaînés et à la faim, les hommes se laissent gagner par la panique et le désespoir…

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• Titre original : In the Heart of the Sea
• Support : blu-ray 3D
• Genre : aventure
• Année : 2015
• Réalisateur : Ron Howard
• Casting : Chris Hemsworth, Benjamin Walker, Cillian Murphy, Brendan Gleeson, Ben Whishaw, Michelle Fairley, Tom Holland, Charlotte Riley
• Durée : 2 h 01 mn 43
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français, néerlandais, anglais
• Pistes sonores : Dolby ATMOS avec noyau DolbyTrue HD 7.1 anglais, français
• Bonus : Ron Howard : le journal de bord du Capitaine : suivez le voyage de tournage du réalisateur via des photos de production exclusives et son compte Twitter (15 mn 50) - Chase et Pollard : un homme de moyens et un homme de courage : Chris Hemsworth et Benjamin Walker nous parlent de la rivalité entre leurs deux personnages (7 mn 28) - la difficile vie d’un baleinier : découvrez les véritables histoires de courage et d'obsession qui ont inspiré l'œuvre classique Moby Dick (8 mn 44) - Les contes de la baleine : l’histoire jamais racontée de Melville (9 mn 13) - au commandes du film (10 mn 25) - la foudre frappe toujours deux fois : la suite grandeur nature de Moby Dick (2014, 28 mn 59, réalisation Stephani Gordon) - scènes coupées (36 mn 02 ) - scènes version longue (7 mn 11) - montage en Islande (3 mn 07) - le Blu-ray 2D du film - la copie numérique Digital UV film
• Éditeur : Warner Home Vidéo

Commentaire artistique

Le 20 novembre 1820, le baleinier Essex sombre en mer après l’attaque d’un cachalot géant ; les naufragés vont naviguer pendant dix-huit semaines et pratiquer le cannibalisme avant d’être secourus. Le récit qu’en rédigera le jeune mousse Nickerson ne fut découvert qu’en 1960. En 1841 Herman Melville rencontre le fils d’Owen Chase, premier maître à bord du baleinier, et s’inspirera de l’histoire pour son Moby Dick publié en 1851. Cette tragédie maritime a été racontée par Nathaniel Philbrick en 2000 dont l’enquête a servi de base au scénario du film. À l’instar de ses autres réalisations, le film de Ron Howard ne ménage pas ses scènes d’actions, toujours impressionnantes quoique peu nombreuses, au détriment de ses personnages qui peinent à posséder une véritable épaisseur psychologique. La reconstitution historique méticuleuse fait trop cinéma pour être crédible et l’agitation des acteurs, captés sur fond vert, ne parvient pas à faire oublier l’artificialité du tournage. Le spectacle en mer numérique est captivant mais l’affrontement des protagonistes laisse indifférent (on préfère le choc entre Bligh et Fletcher dans les différentes versions filmées de la Bounty), la rencontre avec le cachalot est bien trop vite éludée et la pathétique survie des naufragés manque franchement d’émotion. Le film est très fidèle aux péripéties réelles narrées par les différentes sources (Chase, Nickerson) mais Tom Howard se contente d’une magnifique illustration aux images soignées (la conversion en 3D offre quelques plans spectaculaires dans la mâture ou sur le cachalot) sans cette dimension humaine que même le film discuté de John Huston Moby Dick (1956) parvenait à concrétiser. Tourné partiellement aux iles Canaries (comme le film de Huston) le film ne dépasse pas sa vocation de divertissement aux moyens considérables, au casting de stars et au professionnalisme irréprochable. Une fois encore, Ron Howard nous gratifie d’un film d’action au premier degré dont le caractère populaire tend à minimiser les personnages : les rapports entres les marins, l’évocation du jeune Herman Melville ou la dimension symbolique du cétacé géant (à peine mis en valeur) échappent à ce qui reste un simple film d’aventures.

Commentaire technique

Copie HD très bien définie (tournage en 2K), bon contraste quoiqu’un peu dense, étalonnage différencié, chaud pour la partie avec Herman Melville, froid et tirant sur les verts pour le récit lui-même, colorimétrie à dominante bleu-vert ; la conversion 3D est plutôt réaliste sans effets hypertrophiés, volumes naturels, jaillissements modérés, pas de défaut perceptible ; mixage Dolby Atmos anglais un peu décevant : il est certes très spectaculaire avec une spatialisation horizontale excellente et un usage des surrounds et du canal LFE très efficace mais la dimension verticale, plus discrète, tout en ajoutant une sensation immersive non négligeable, aurait pu subtilement accroitre l’environnement sonore des deux grandes scènes d’action, dialogues clairs et musique suggestive.