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La Cité de la violence : un thriller déconstruit fascinant (en Blu-ray et DVD)

Blu ray La Cite de la violence 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Synopsis

Tandis qu’il circule en voiture avec sa compagne Vanessa, le tueur à gages Jeff Heston tombe dans un piège. Blessé, il échoue en prison. Libéré, il ne poursuit désormais plus qu’un double objectif : se venger de ceux qui l’ont trahi et retrouver celle qu’il aime. Sa croisade sanglante débute à la Nouvelle Orléans où la mafia locale l’attend de pied ferme…

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• Titre original : Città violenta
• Support testé : Blu-ray
• Genre : action, thriller
• Année : 1970
• Réalisation : Sergio Sollima
• Casting : Charles Bronson, Telly Savalas, Jill Ireland, Umberto Orsini, Michel Constantin, Ray Saunders, Benjamin Lev, Peter Dane, Corinne Dunne, Richard Dunne, Iver Gilborn, Denny Hulme, Rémy Julienne, Stirling Moss, Beryl Salvatore, George Savalas, Jo Siffert, Robert Spafford
• Durée : 1 h 48 mn 16
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 (Techniscope 2 perf)
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais/italien, français
• Bonus : DigiBook édition spéciale à tirage limité avec le Blu-ray et le DVD du film - livret de 36 pages : « Cité de la violence ou le néo-noir selon Sergio Sollima » - Fragments d’une mort annoncée par Jean-Baptiste Thoret (31 mn 14) - présentation de François Guérif (13 mn 19) - interview de Sergio Sollima (2002, Shooting Violent City, 14 mn 38) - reportage télévisé sur le tournage (1 mn 25) - bandes annonces (VO, 3 mn 54, 3 mn 54)
• Éditeur : Sidonis Calysta

Commentaire artistique

La Cité de la violence, réalisé par Sergio Sollima en 1970, possède deux singularités : c’est un film entièrement tourné en extérieurs aux USA par un spécialiste du western-spaghetti et du poliziottesco italien (néo-polar spaghetti) et c’est le premier film qui associe intimement le couple - désormais marié - Charles Bronson et Jill Ireland (qui s’étaient rencontrés en 1968 sur le tournage de Pancho Villa). Le scénario original, banal et peu satisfaisant, a été remanié par Sergio Sollima avec l’aide affutée de Lina Wertmüller, par ailleurs réalisatrice à cette époque de divers films satiriques. L’intrigue, qui semble inspirée du film de Jean-Pierre Melville, Le Samouraï (1967), invite à suivre les agissements de Jeff (Charles Bronson), un tueur professionnel qui est menacé par un gang mafieux dirigé par Al Weber (Telly Savalas) et qui est tombé amoureux de Vanessa (Jill Ireland), une prostituée. D’abord proposé à Sharon Tate, le rôle pivot de ce personnage féminin ambiguë sera confié à Jill Ireland, imposée par Charles Bronson - désormais star hollywoodienne à part entière - qui a obtenu de faire ce film. Son épouse-actrice acceptera, chose inhabituelle pour elle, de jouer quelques scènes de nu. Ce film nerveux bénéficie des cascades automobiles spectaculaires de Remy Julienne. La bande originale est signée, avec son efficacité habituelle, par Ennio Morricone, même si Sergio Sollima parviendra à imposer des séquences clés sans musique. Dans cette coproduction américano-franco-italienne, le rôle secondaire marquant de Killain, ami du tueur, est tenu par Michel Constantin qui deviendra (par un pacte de sang) un ami absolu de Charles Bronson. En pleine vogue du western spaghetti, dont il est un des grands artisans, Sergio Sollima accepte de diriger un thriller pour changer de genre : ce sera La Cité de la violence, un film d’action musclé, dans la ligné de Bullitt (1968), qui s’appuie sur les codes du film noir avec femme fatale et héros taciturne. Le classicisme attendu est cependant bouleversé par son apparent illogisme narratif ou « déconstruction » selon les analystes du langage cinématographique. Le spectateur est confronté à une série de scènes qui ne s’enchainent pas dans un ordre strictement chronologique. Cette disposition déroutante permet d’obtenir l’effet recherché : être dans la tête du tueur et partager ses interrogations. Si le film débute par une poursuite automobile d’anthologie, La Cité de la violence privilégie plutôt la tension psychologique à l’action pure en favorisant l’économie de dialogues qui deviendra d’ailleurs la marque de l’acteur, notamment dans ses diverses collaborations avec le cinéaste Michael Winner. La preuve manifeste de cette puissance mutique est donnée dans la scène finale qui va conclue cette romance tragique et poignante au cœur du film. Cette réédition HD, avec livret, permettra de constater que La Cité de la violence est un thriller qui sort vraiment de l’ordinaire, mais le choix du vieux Master 2K de 2011, alors que les anglo-saxons viennent de sortir en 2022 une restauration plus récente en 4K, est franchement décevant, surtout que l’éditeur se contente d’une seule version sur les trois proposées (italienne, européenne, américaine). Dommage pour ce film singulier qui a forgé en partie la personnalité future de l’acteur emblématique du Justicier dans la ville.

 

Blu ray La Cite de la violence

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Commentaire technique

La Cité de la violence a été édité en blu-ray en 2022 aux USA et au RU en copie restaurée comprenant les trois versions existantes du film :
• une version anglaise d’après le Master 2K italien de 2011
• une version italienne d’après le Master 4K issu de la restauration par la Fondazione Cineteca di Bologna, à partir du négatif original Techniscope et du négatif sonore, un travail du laboratoire L’Immagine Ritrovata de Bologne
• une version américaine amputée d’après un Master 2K d’une copie d’exploitation du film.
La seule version proposée en France est celle issue du Master italien 2K de 2011.

Image : copie HD, la définition est bonne mais pas exceptionnelle et le piqué variable selon les gros plans, texture argentique homogène (tournage en 35 mm Techniscope, Master Format 2K avec couleurs restaurées), image stable et assez propre mais pas sans défauts, bon contraste général avec une image lumineuse et des noirs solides, étalonnage réaliste chaud à dominante magenta, colorimétrie nuancée aux teintes vives naturelles, tons saturés

Son : mixage 2.0 monophonique anglais avec certains passages coupés (donc non doublés en anglais) en italien, dialogues postsynchronisés clairs et équilibrés, excellente dynamique sur les ambiances (poursuite automobile) et sur la musique énergique et mémorable d’Ennio Morricone, pas de distorsion ou de souffle ; VF 2.0 monophonique, claire, excellente dynamique, doublage soigné

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0065555/

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