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Lettre d'une inconnue 4K : le chef-d’œuvre américain de Max Ophuls (en UHD et Blu-ray)

UHD Lettre d une inconnue 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rouge(4,5/5)

Synopsis

En 1900 à Vienne, quelques heures avant l'aube et sur le point d'affronter en duel un adversaire, un mari trompé, qu'il a d'ailleurs l'intention de fuir, Stefan Brand, ex-pianiste célèbre, homme à femmes, reçoit une longue missive d'une inconnue, Lisa Berndle. Démarre alors en flashback le récit émouvant et douloureux d'une passion d'une femme pour un homme à son insu, une passion si absolue qu'elle semble irréelle, et pourtant…

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• Titre original : Letter from an Unknown Woman
• Support testé : UHD
• Genre : drame
• Année : 1948
• Réalisation : Max Ophuls
• Casting : Joan Fontaine, Louis Jourdan, Mady Christians, Marcel Journet, Art Smith, Carol Yorke, Howard Freeman, John Good, Leo B. Pessin, Erskine Sanford, Otto Waldis, Sonja Bryden
• Durée : 1 h 27 mn 15
• Format vidéo : 16/9 (1,33/1)
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc (SDR)
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : DTS-HD 2.0 monophonique anglais
• Bonus : Digipack 3 volets avec l’UHD et le Blu-ray du film - un livret (46 pages) avec photos du film et du tournage et un texte extrait du livre de Philippe Garnier « Génériques La vraie histoire des films 1940-1949 » - pas de bonus sur l’UHD
• Bonus sur le Blu-ray : commentaire analyse audio de Philippe Roger - À propos de Louis Jourdan, entretien avec Olivier Minnne, auteur de « Louis Jourdan, le dernier french lover de Hollywood », publié en 2017 (2023, 25 mn 09) - présentation du film par Noël Herpe (2003, 4 mn 15) - À propos de Max Ophuls, entretien avec Noël Herpe et Ulla de Colstoun (2003, 21 mn 24)
• Éditeur : The Jokers

Commentaire artistique

Lettre d’une inconnue est le second film américain de Max Ophuls après L’Exilé (1947) et de Louis Jourdan après Le Procès Parradine (1947). Le réalisateur a coécrit le scénario avec Howard Koch en adaptant la nouvelle « Brief einer Unbekannten » de Stefan Zweig dont il respecte l’intrigue, excepté l’adjonction d’un duel à venir, tout en transformant l’écrivain R. en un compositeur de musique Stefan Brand (Louis Jourdan) et en nommant l’inconnue anonyme Lisa Berndle (Joan Fontaine). La nouvelle fait partie d’un recueil « Amok ou le fou de Malaisie » publié en 1922 qui deviendra un bestseller. Le film est produit par la société indépendante Rempart Prods de William Dozier qui, à l’époque, est le second mari de Joan Fontaine et qui va réussir à contourner habilement les prohibitions du Code Hays, notamment l’absence de remord du compositeur et le caractère illégitime de la relation amoureuse. Si les deux acteurs principaux sont imposés - Louis Jourdan est «prêté» par David O. Selnick qui l’a fait venir à Hollywood - Max Ophuls peut compter sur le talent du décorateur Alexander Golitzen, qui reconstitue des morceaux de Vienne en studio (le décor de l’opéra est emprunté au film Othello de George Cukor), et sur la très belle photographie aux éclairages contrastés de Franz Planer. Alors qu'en 1947, Joan Fontaine était une actrice réputée, oscarisée en 1942 pour son rôle dans Soupçons d’Alfred Hitchcock, Louis Jourdan, French Lover dans les pas de Charles Boyer (cf. bonus), n’a joué qu’un second rôle chez d’Alfred Hitchcock. Sa prestation dans Lettre d’une inconnue va révéler une partie de son talent dramatique même si ses relations avec Joan Fontaine, pendant le tournage, seront quasi inexistantes. L’actrice trentenaire déploie un savoir-faire sidérant, capable de jouer une jeune fille de 16 ans. Tout en respectant le ton très littéraire de la nouvelle, difficile à filmer, Max Ophuls dirige un drame intense avec des personnages nettement caractérisés, l’artiste vaniteux et séduisant et la jeune femme pas si innocente qu’elle le prétend, qui annoncent les meilleurs mélos de Douglas Sirk. La perfection de Lettre d’une inconnue est le fruit de l’exigence de son réalisateur, maniaque du détail et maestro de la mise en scène fluide des mouvements (escalier), qui faisait longuement répéter ses acteurs. Selon Philippe Roger (cf. bonus), Lettre d’une inconnue serait une « une sorte de remake » du film Liebelei  (1933) : correspondance de plans, maitrise de la direction d’acteurs, éclairages tranchés, rareté des gros plans. Son analyse du travail de Max Ophuls insiste sur l’importance des décors, de la musique et des sons ambiants, sur le jeu de la distanciation visuelle (vitres, rideaux) et de la temporalité théâtrale (toiles peintes déroulantes). Le montage final sera le résultat de concessions : après avoir refusé le travail expéditif de Ted J. Kent, Max Ophuls obtient le rétablissement de ses travellings et de ses plans séquences. Si certaines ellipses du montage initial sont conservées, le film a tout du chef-d’œuvre sur le passé revisité animé par une incessante chorégraphie de mouvements. L’art poétique dépouillé (cf. bonus) de Lettre d’une inconnue n’a pas enthousiasmé les foules à sa sortie (hélas couplé avec Port Said, une série B plus prosaïque) : le public hollywoodien était sans doute moins sensible à la tonalité européenne du drame et certainement peu réceptive à cette image de femme amoureuse, capable d’oublier toute honorabilité pour assouvir sa passion jusqu’à la tragédie. Pourtant Lettre d’une inconnue est un mélodrame poignant, doublé d’un portrait mémorable, comme rarement produit à Hollywood : une authentique réussite dramatique et esthétique.

 

UHD Lettre d une inconnue

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Commentaire technique

Restauration des images en 4K d’après le négatif image original 35 mm ainsi que d’un positif 35 mm et restauration du son à partir du négatif original. Les travaux ont été réalisés par le laboratoire Technicolor pour l’image et Chace Audio by Deluxe pour le son, sous la supervision de Paramount Pictures Preservation.

Image : copie UHD, excellente définition et piqué remarquable sur les détails, texture argentique fine et homogène (tournage en 35 mm, Master Format 4K 2022 restauré), image très propre, pas de HDR, contraste manquant de densité avec des noirs affectés par un léger voile grisâtre et pas assez denses, blancs nuancés, échelle des gris manquant d’homogénéité

Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues très clairs et bien équilibrés, sans souffle ou distorsion, bonne dynamique sur les ambiances et la musique de Daniele Amfitheatrof, Mozart, Wagner, spectre limité dans les aigus

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixage sonore : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0040536/

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