Les Huit montagnes : une adaptation trop fidèle à l’esthétique remarquable (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Pietro est un garçon de la ville, Bruno est le dernier enfant à vivre dans un village oublié du Val d'Aoste. Ils se lient d'amitié dans ce coin caché des Alpes qui leur tient lieu de royaume. La vie les éloigne sans pouvoir les séparer complètement. Alors que Bruno reste fidèle à sa montagne, Pietro parcourt le monde. Cette traversée leur fera connaître l'amour et la perte, leurs origines et leurs destinées, mais surtout une amitié à la vie à la mort.
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• Titre original : Le Otto montagne
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 2022
• Réalisation : Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch
• Casting : Luca Marinelli, Alessandro Borghi, Lupo Barbiero, Cristiano Sassella, Elisabetta Mazzullo, Andrea Palma, Surakshya Panta, Elena Lietti, Filippo Timi
• Durée : 2 h 27 mn 01
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 italien, français
• Bonus : Sur le tournage, Making of et entretiens avec l'équipe du film (14 mn 43) - bande annonce (1 mn 41)
• Éditeur : Pyramide Video
Commentaire artistique
Prix du Jury à Cannes en 2022, Les Huit montagnes adapte le roman « Le Otto montagne » (2016), Prix Médicis étranger, de Paolo Cognetti. L’auteur y célèbre sa passion pour la montagne, plus particulièrement celle de la Vallée d’Aoste et du village d’Estoul qu’il habite après y avoir passé ses vacances scolaires estivales. Le roman évoque l’enfance de Pietro, entre ses parents citadins milanais qui pratiquent la marche et l’escalade dans les Alpes, sa rencontre en 1984 avec Bruno un petit vacher et la longue amitié qui va les réunir, le départ pour le Népal et le retour de Pietro jusqu’à la disparition de Bruno en 2014. Ce roman initiatique à caractère autobiographique, fondé sur la famille et sur l’amitié, sur l’espoir et sur le doute, fascine par son puissant capital émotionnel. Le film Les Huit montagnes, écrit et réalisé par Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, en propose une adaptation fidèle tournée en extérieurs dans les magnifiques paysages du Val d’Ayas. Cependant malgré la beauté époustouflante de la montagne, l’intrigue sentimentale écologique, riche en ellipses et centrée sur l’amitié masculine, peine à révéler une réelle sensibilité. Plutôt que le Prix du Jury, Cannes aurait mieux fait de récompenser le fabuleux travail de l’image de Riben Impens, car c’est ce qu’on retiendra avant tout du film ! Pour le directeur de la photographie le roman était difficilement adaptable car peu actif et trop axé sur l’impondérable. Une fois l’alpage trouvé, la photo et la mise en scène ont été liées au rythme des saisons et la temporalité spécifique de la montagne. Plutôt que filmer les sommets enneigés en scope, c’est le choix du format académique 1,37/1 qui a été retenu en jouant avec la profondeur de champ obtenu grâce à de longues focales : l’image qui en résulte traduit au mieux toute la complexité du décor naturel environnant les comédiens, tout en étant, aussi, plus en cohérence avec les architectures des décors (alpage, maisons). Les optiques Zeiss 35 et 40 mm ont apporté ce piqué incomparable de l’image éclairée le plus souvent en lumière naturelle. Les Huit montagnes est un bonheur visuel pour tous les amateurs de montagne d’autant que l’essentiel de l’action se déroule dans des sites alpestres, excepté la partie filmée au Népal. Quête existentielle et contemplation structurent cette ode à l’amitié et à la montagne : toute la richesse des relations humaines avec leurs élans et leurs incertitudes est à ressentir dans l’implicite révélation de séquences presque dépourvu d’action. On devine les liens subtils, les incompréhensions, les élans qui galvanisent les deux garçonnets, puis les deux adultes, dans leurs relations avec leur entourage et surtout leur héritage paternel. Les comédiens, Luca Marinelli (Pietro) et Alessandro Borghi (Bruno), traduisent à merveille ces sentiments inexprimés dont la montagne semble le révélateur et qui, en fin de compte, ne seront jamais exprimés ouvertement. Un film d’altitude, visuellement admirable, sur la recherche du soi, qui, peut-être, aurait gagné à transcender le roman en lui étant moins fidèle et un peu mieux rythmé....
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Commentaire technique
Image : copie HD, superbe définition et piqué sur les gros plans (tournage numérique avec caméras Arri Alexa Mini LF, Master Format 4K), gestion naturaliste du contraste avec une belle restitution des lumières nuancées d’un tournage en extérieur, noirs francs, étalonnage et colorimétrie réalistes, teintes naturelles sans dominante, tons nuancés
Son : mixage 5.1 italien, dialogues très clairs, excellente dynamique sur les ambiances naturelles et sur la musique de Daniel Norgren, spatialisation réaliste aux effets surrounds immersifs mesurés mais efficaces, LFE ponctuellement énergiques ; VF 5.1, claire, dynamique, doublage soigné et équilibré
Notre avis
Image : (5/5)
Mixages sonores : 
(4,5/5)
Bonus : (2/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt14641542/
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