4 mouches de velours gris 4K : un giallo singulier de Dario Argento (en UHD et Blu-ray)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Voilà plusieurs jours que Roberto Tobias, batteur d'un groupe de rock, est suivi par un homme dans la rue. Lorsqu'il finit par intercepter l'inconnu, la situation dérape et un meurtre s'ensuit. Pris en photo l'arme à la main lors du crime, Roberto reçoit bientôt des menaces d'une mystérieuse personne ayant assisté à toute la scène. Il devient alors victime d'un odieux harcèlement tandis que d'autres assassinats sont commis autour de lui…
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• Titre original : 4 mosche di velluto grigio
• Support testé : UHD
• Genre : thriller, gialllo
• Année : 1971
• Réalisation : Dario Argento
• Casting : Michael Brandon, Mimsy Farmer, Jean-Pierre Marielle, Bud Spencer, Aldo Bufi Landi, Calisto Calisti, Marisa Fabbri, Oreste Lionello
• Durée : 1 h 43 mn 25
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 Techniscope (HDR 10, Dolby Vision)
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD-MA1.0 monophonique italien, anglais, français,
• Bonus : Steelbook - Le Giallo perdu, entretien avec Dario Argento et Luigi Cozzi, de la genèse du film à sa redécouverte après des années d'imbroglios juridiques (2012, 26 mn 33) - Dans l'œil de la peur, le film vu par Doug Headline, auteur et réalisateur, Bruno Forzani, réalisateur, Pascal Laugier, réalisateur, et Jean-Baptiste Thoret, historien du cinéma et réalisateur (2012, 26 mn 25) - Discutons avec Dieu, entretien avec Bud Spencer (10 mn 03) - S'il vous plaît, M. le facteur, entretien avec Gildo Di Marco (HD, 15 mn 56) - Mort au ralenti, entretien avec Roberto Forges Davanzati, assistant opérateur, sur le tournage de la scène finale avec la caméra Pentazet (HD, 7 mn 24) - Le Temps s'envole, entretien avec Angelo Iacono sur la fabrication du film et sur le choix du casting (HD, 14 mn 02) - bande annonce (HD, 2 mn 36)
• Éditeur : Carlota Films
Commentaire artistique
Dans un boitier SteelBook orné d’un visuel graphique surréaliste, cette nouvelle édition de 4 Mouches de velours gris en UHD 4K fera autorité (même si, côté bonus, elle ne reprend pas tous les éléments comme le commentaire audio, les longs interviews de Dario Argento et Luigi Cozzi ou la BOF isolée disponibles dans le coffret américain de Severin). C’est en effet le montage intégral Director’s Cut, tel que voulu par Dario Argento, qui a été restauré à partir du seul négatif original sans aucun insert de source étrangère. Le film a connu auparavant de nombreux démêlés juridiques (cf. bonus) qui expliquent sa rareté sur les écrans et en vidéo. Sorti en 1971, ce film est le dernier opus d’une trilogie animalière réunissant L’Oiseau au plumage de cristal (1970) et Le Chat à neuf queues (1971) : ce devait être le dernier giallo (thriller horrifique) du maestro del brividio (maître du frisson) mais le cinéaste prolongera, fort heureusement pour ses fans, ses incursions dans le genre avec Les Frissons de l’angoisse (Profondo Rosso, 1975). Avec 4 Mouches de velours gris, Dario Argento poursuit dans un genre qu’il a lui-même contribué à mettre au point et à développer : le scénario, concocté avec Luigi Cozzi et Mario Fogietti, ne déroge pas aux conventions narratives avec mystère, vengeur énigmatique (qui pour une fois n’est pas identifié au début du film) et crime graphique riche en hémoglobine. L’intrigue raconte le chantage d’un musicien (Michael Brandon), marié à Nina (Mimsy Farmer) mais attiré par sa cousine Dalia (Francine Racette), par un tueur masqué qui liquide son entourage, malgré l’enquête du détective privé Gianni (Jean-Pierre Marielle) que lui a conseillé son ami Dieudonné (Bud Spencer). Si les ingrédients sont bien présents, le traitement se révèle plus singulier avec une volonté de discordance visuelle et narrative concrétisant la déstabilisation de la victime Roberto. Selon son auteur, 4 Mouches de velours gris incorpore des éléments autobiographiques : la crise entre Roberto et Nina correspond à la fin de la relation avec sa femme Marisa. Le cinéaste a ainsi choisi les interprètes Michael Brandon et Mimsy Farmer pour leur vague ressemblance avec son couple. Le film s’enrichit de la présence de Jean-Pierre Marielle qui a tenu à jouer le détective façon gay. Désireux de réaliser un giallo différent des précédents, Dario Argento a soigné les rebondissements comme l’optogramme factice et les singularités traduisant des obsessions : chute dans un escalier avec effets sonores et final impressionnant. Pour le défi de cette dernière séquence, il va faire usage d’une caméra allemande à grande vitesse (Pentazet : 18 000 i/s !) pour obtenir un ralenti mémorable : les défauts inhérents à cette technique (lignes horizontales indésirables) seront conservées en raison de l’efficience de l’effet visuel. Rythmé par la musique d’Ennio Morricone, 4 Mouches de velours gris n’égale pas le succès des deux premiers films de la trilogie mais, dans un genre dont il avait partiellement défini les codes, ce film atteste le renouvellement du cinéaste avec son habile mélange des genres (drame, thriller, humour) et ses recherches visuelles.
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Commentaire technique
Nouvelle restauration 4K à partir du négatif original 35 mm de la caméra
Image : copie UHD, bonne définition dans la limite du procédé Techniscope, piqué variable et texture argentique discrète homogène (tournage en 35 mm Techniscope 2-perf., Master Format 4K restauré 2022), image propre mais pas exempte de petits défauts (taches, rayures : les rayures horizontales sont des défauts liés à l’usage de la caméra Pentazet à grande vitesse) sans conséquence, gestion HDR du contraste avec de nombreux plans en basse lumière aux ombres bien détaillées (NB : Dario Argento invite à voir son film dans l'obscurité totale), noirs très soutenus, étalonnage chaud, colorimétrie aux teintes vives et tons saturés
Son : mixage 1.0 monophonique italien, seule version complète avec toute la scène finale (incluse avec sous-titres dans les versions anglaise et française), belle clarté des dialogues postsynchronisés (la plupart des acteurs parlent en anglais), pas de distorsion ni de souffle, excellente dynamique sur les ambiances et sur la partition colorée à base de percussion d’Ennio Morricone ; VF 1.0 monophonique claire mais moins dynamique, doublage correct mais trop décollé des ambiances
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (4/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0066735/
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