Sacrées momies : une animation distrayante mais trop formatée (en DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblait le monde des momies ? Sous les pyramides d'Égypte se trouve un royaume fabuleux, où les momies conduisent des chars, rêvent de devenir des pop stars et vivent à l'écart de la civilisation humaine. Mais lorsqu'un archéologue sans scrupule pille un de leurs trésors, Thut et la princesse Nefer, fiancés malgré eux, se voient contraints de faire équipe et de se rendre dans le monde des vivants. Accompagnés par le frère de Thut et son crocodile domestique, ils vont vivre une aventure hors du commun à Londres et former une amitié inattendue.

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• Titre original : Mummies
• Support testé : DVD
• Genre : animation
• Année : 2023
• Réalisation : Juan Jesús García Galocha
• Casting : (voix VO espagnole) Ana Esther Alborg, Roser Aldabó Arnau, Oscar Barberán, Juan Carlos Gustems, Francesc Belda, Luis Pérez Reinan Pilar Esteras Casanova, Celia Imrie (voix VO anglaise) Joe Thomas, Eleanor Tomlinson, Karina Pasian Nefer (chansons de Nefer), Celia Imrie, Hugh Bonneville, Sean Bean, Shakka, Santiago Winder, Dan Starkey (voix VF) Lou Jean, Anthony Audoux, Patrick Bonnel, Baptiste Marc, Anne Plumet, François-Éric Gendron, Jacques Bouanich, Jean-Michel Vaubien
• Durée : 1 h 24 mn 49
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,40/1
• Sous-titrage : français, basque, catalan, néerlandais, espagnol, italien, anglais, italien
• Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 anglais, français, italien, espagnol, néerlandais, flamand, catalan, basque
• Bonus : aucun bonus
• Éditeur : Warner Bros. Entertainment France

Commentaire artistique

Sacrées momies est le premier long métrage de Juan Jesús García Galocha qui a fait son apprentissage comme directeur artistique sur les animations d’Enrique Galo : Tad l'explorateur : A la recherche de la cité perdue (2012) et Tad et le secret du roi Midas (2017). Si l’animation fertile en action de Sacrées momies, réalisé en images de synthèse, est particulièrement aboutie, ce film de distingue difficilement des productions internationales du genre. Avec son scénario passe-partout et un formatage sans surprise, cette nouvelle animation qui prend prétexte de l’Égypte ancienne comme contexte ne chamboule pas les codes visuels et dramatiques du genre. Destiné à un public familial, plus spécialement aux plus petits, Sacrées momies utilise les recettes éprouvées : course poursuite au rythme effréné, personnages typés, anachronismes, allusions diverses plus destinées aux adultes (Ben Hur, Psychose, Stargate, Indiana Jones, films de momies), musique énergique ponctuée de chansons faciles à retenir (I Am Today, New Song et Ring Song), protagoniste secondaire mignon et humoristique (ici Ed, un crocodile croquignolet), etc. En imaginant un univers parallèle pharaonique délirant (dirigé néanmoins par un pharaon très sérieux) à base de gags reconnus (momie, « profil » égyptien), les auteurs ont pu permettre à leurs personnages principaux, les momies vivantes de Nefer, Thut et Sekhem, de se retrouver dans le monde moderne londonien : l’humour de l’aventure est en effet basé sur le décalage entre l’antiquité et le présent (sans doute pas facile à saisir pour les plus jeunes spectateurs). Pour renforcer l’intrigue et l’intensité de la chasse à la bague nuptiale, quelques personnages humains participent à l’aventure, notamment l’inénarrable Lord Carnaby, flanqué d’acolytes maladroits façon Dupond-Dupont, Danny et Dennys, et doté d’une mère peu engageante. Entre clichés et caricatures, ces caractères plutôt cocasses, mais pas vraiment attachants, ne suffisent pas, hélas, à sauver de sa banalité cette animation qui a tout misé sur son esthétique. Pour recréer l’univers de l’Égypte ancienne, Sacrées momies use à profusion des marqueurs habituels : hiéroglyphes fantaisistes, uraeus (cobra) qui orne le diadème de Nefer, coiffe rayée spéciale « némès » (qui en fait n’était destinée qu’au pharaon !) et mèche de l’enfance (convention égyptienne) modernisée de Sekhem, architectures (pyramide, temple, colonnes, colosses, décors muraux, etc.). Les vêtements et les bijoux portés par les momies sont cependant très retravaillés, en particulier le look punk de Thut et la 3D accentue la silhouette Playmobil des héros, notamment celle de Nefer. Cette débauche visuelle et la frénésie des mouvements sont techniquement aussi réussies que celle des grosses productions hollywoodiennes mais, faute d’une écriture plus percutante et d’enjeux plus passionnants, Sacrées momies peine à captiver.

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Commentaire technique

Image : copie SD, animation composée en images de synthèse, assez bonne définition mais piqué moyen sur les détails, excellent contraste, image lumineuse, noirs solides, étalonnage chatoyant chaud, colorimétrie aux teintes vives et nuancées, tons saturés

Son : mixage espagnol ou anglais 5.1, dialogues clairs, excellente dynamique sur les ambiances et les musiques, spatialisation spectaculaire aux effets surround immersifs très efficaces, LFE ponctuellement énergique ; VF 5.1, claire, dynamique, doublage soigné et équilibré