Le Faucon maltais 4K : une édition de référence dépourvue de nouveau supplément (en UHD et Blu-ray)

Note artistique : (5/5)

Synopsis

Une bande de voyous est prête à tout pour s'emparer d'un faucon incrusté de bijoux, et le détective Sam Spade veut savoir pourquoi et qui endossera la responsabilité du meurtre de son partenaire.

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Titre original : The Maltese Falcon
Support testé : UHD
Genre : policier, noir
Année : 1941
Réalisation : John Huston
Casting : Humphrey Bogart, Mary Astor, Gladys George, Peter Lorre, Barton MacLane, Lee Patrick, Sydney Greenstreet, Ward Bond, Jerome Cowan, Elisha Cook Jr., James Burke, Murray Alper, John Hamilton
Durée : 1 h 40 mn 32
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc (HDR 10)
Sous-titrage sur l’UHD : français, néerlandais, espagnol (Amérique Latine), allemand, italien, castillan, anglais, allemand, italien
Pistes sonores sur l’UHD : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais - Dolby Digital 1.0 monophonique allemand, italien, castillan, espagnol (Amérique Latine)
Bonus : SteelBook limité avec l’UHD et le Blu-ray du film
Bonus sur l’UHD : commentaire audio d’Eric Lax, biographe de Humphrey Bogart
Bonus sur le Blu-ray (2010) : commentaire audio d’Éric Lax, biographe de Humphrey Bogart - Le faucon maltais : un oiseau merveilleux (32 mn 06) - bêtisier : Breakdowns of 1941 (12 mn 53) - essais maquillage (1 mn 16) - Prochainement, les bandes annonces de Humphrey Bogart (44 mn 45) - Une soirée Warner au cinéma (1941, 38 mn 14) : actualités, comédie musicale The Gay Parisien, deux courts métrages d'animation Hiawatha's Rabbit Hunt et Meet John Doughboy, - bandes annonces de Sergent York ‘1941) et Satan Meets A Lady (1936) - bonus audio : 3 adaptations radio, 2 avec les stars originales du film et une autre avec Edward G. Robinson
Éditeur : Warner Bros. Entrainement France

Commentaire artistique

En 1936 parait en France « Le faucon de Malte » (réédité sous le titre « Le faucon maltais »), traduction d’un chef-d’œuvre du roman noir publié en 1930 par Dashiell Hammet. Son héros, Sam Spade, devient l’archétype du détective privé solitaire et sans illusion mais toujours prêt à faire triompher la justice avec des méthodes très personnelles. Dur, cynique et ambiguë, il va devoir composer avec les policiers hostiles, divers bandits cupides et une femme fatale. L’incroyable succès du roman suscite trois adaptations hollywoodiennes. Les deux premières versions, Le Faucon maltais, réalisé en 1931 par Roy Del Ruth (avec Ricardo Cortez) et Satan Met a lady réalisé en 1936 par William Dieterle (avec Warren William) sont très différentes : la première avec Bebe Daniels, datant de l’ère précode Hays, est fidèle au roman et donc plus crûe que la seconde avec Bette Davis qui édulcore le récit et le traite de manière humoristique. En 1941, John Huston, sportif et acteur, réalise son premier film : Le Faucon maltais. Pour éviter toute difficulté, il planifie intégralement son travail (story-board) et tourne son film dans l’ordre en respectant scrupuleusement son découpage et ses dialogues tirés du roman (excepté le récit annexe de Flitcraft). Pour ne pas avoir de problème avec la censure, le sexe et l’alcool, très présents dans le roman, sont presque totalement évacués. Le rôle du détective, refusé par Georges Raft, est accepté par Humphrey Bogart qui, jusque-là, se contentait de jouer les méchants et les gangsters dans des rôles secondaires au côté des stars comme James Cagney ou Edgar G. Robinson. L’acteur était devenu l’ami de John Huston, scénariste de High Sierra (1941) de Raoul Walsh dans lequel il jouait, et leurs passions communes (boisson, livres) aidera à la réussite du film Le Faucon maltais. L’excellence du casting a été primordiale grâce à sa réunion de talents avec Mary Astor en femme fatale, Peter Lorre et Elisha Cook Jr. en petits malfrats, War Bond en flic méfiant, Lee Patrick en secrétaire blonde et Sydney Greenstreet (son premier rôle au cinéma) en gros truand pittoresque et cupide. L’intrigue, passablement embrouillée, se déroule surtout en intérieurs et a été essentiellement tournée en studio à Burbanks, L’esthétique expressionniste du film Le Faucon maltais bénéficia des cadrages saisissants et des mouvements sophistiqués de caméra (dont une prise continue de sept minutes) réglés par Arthur Edeson. La statuette du faucon, qui sert de McGuffin (prétexte) au récit, s’inspire d’un récipient, en forme de rapace serti de pierres précieuses, de 1697 conservé par la Chatsworth House en Angleterre. Composé de nombreuses scène dialoguées, qui suppléent à une action limitée à de courtes séquences violentes, Le Faucon maltais a été d’emblée salué comme une réussite totale et l’exemple parfait du film noir qui allait fixer les codes du genre. Sa galerie de personnages amoraux et prêts à tout pour récupérer la statuette « des Templiers de Malte » est saisissante. Dashiell Hammet les imagina en partie en s’inspirant de personnes ayant existées. En incarnant subtilement le « dur à cuire » et omniprésent Sam Spade, Humphrey Bogarth, avec son chapeau, sa voix inimitable et sa posture particulière, devint instantanément la référence de tous les privés qui peuplèrent les films noirs des années 50, comme Philip Marlowe ou Mike Hammer. Revoir ce classique dans cette superbe version 4K est techniquement un véritable plaisir, mais, si le coffret SteelBook a belle allure, ses suppléments sont décevants : pas de livret, ni aucun nouveau bonus car tous proviennent de l’édition Blu-ray de 2010. Bref une proposition éditoriale minimaliste pour ce classique du film noir.

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Commentaire technique

Image : copie UHD, superbe définition offrant un niveau supérieur de détails et un piqué sans faille sur les gros plans, texture argentique homogène (tournage en 35 mm, Master Format 2022 4K), image bien nettoyée, contraste très bien géré en HDR avec du détail dans les basses lumières, des noirs soutenus, des blancs nuancés non brûlés et une gamme de gris très harmonieuse, compression fluide

Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs sans distorsion ou saturation,, bruit de fond réduit à l’extrême, superbe dynamique sur les scènes d’action et la partition d’Adolf Deutsch