Le Bal : un bijou musical « improvisé » (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(4/5)
Synopsis
Dans une salle de bal défile l'histoire de la France, des années 30 aux années 80, au gré des musiques qui ont rythmé ces décennies. Le Front Populaire, la Seconde Guerre mondiale, la Libération et Mai 68 sont ainsi évoqués sur fond de jazz, de rock'n'roll et de musique disco.
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- Titre original : Le Bal
- Support testé : Blu-ray
- Genre : comédie musicale, historique
- Année : 1983
- Réalisation : Ettore Scola
- Casting : Étienne Guichard, Régis Bouquet, Francesco De Rosa, Arnault LeCarpentier, Liliane Delval, Martine Chauvin, Danielle Rochard, Nani Noël, Aziz Arbia, Marc Berman, Geneviève Rey-Penchenat, Michel van Speybroeck, Rossana Di Lorenzo, Monica Scattini, Jean- François Perrier
- Durée : 1 h 51 mn 20
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,66/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : LPCM monophonique 2.0 musique
- Bonus : Des histoires sans paroles : Le bal par Micheline Paintault (SD, 1981, 19 mn 57) - entretien avec Geneviève et Jean-Claude Penchenat (HD, 2023, 24 mn 39)
- Éditeur : Éditions Montparnasse
Commentaire artistique
Récompensée par l’Ours d’argent au Festival de Berlin (meilleur réalisateur) et par trois César (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure musique), Le Bal réalisé en 1983, il y a tout juste 40 ans, par Ettore Scola est une coproduction qui a été filmée à Cinecittà. La source du film est un spectacle théâtral collectif débuté en 1980 à Chatenay-Malabry avec un travail expérimental durant lequel chaque participant devait librement improviser son personnage sur un pot-pourri de musiques et de chansons. Le spectacle qui s’en suivra - créé à Anthony en février en 1981 - à l’instigation de Jean-Claude Penchenat (cf. bonus), cofondateur du théâtre du Soleil puis du théâtre du Campagnol (1975), deviendra « Le Bal ». Il s’agissait d’une évocation de moments essentiels de l’Histoire de France entre 1945 et 1983 perçus par le biais de destins individuels improvisés dans le huis clos d’un salon de danse. Le succès total, public et critique, de ce spectacle «joué» par le théâtre du Campagnol durant plus de 350 représentations va séduire Ettore Scola. Le grand cinéaste italien indique avoir été attiré par les trois thèmes du spectacle qui lui tenaient particulièrement à cœur : le passage du temps, la solitude et l’Histoire approchée sous un angle individuel. Le scénario reprend les éléments de la pièce mais Ettore Scola lui ajoute une touche de gauche : prologue supplémentaire situé dans les années 30 du Front Populaire, vision caustique de l’arrivée des américains (Coca-Cola). Il invente aussi deux personnages additionnels : une jeune fille myope (Monica Scattini) et un étranger très «typé» Jean Gabin (Michel van Speybroeck), époque Pépé le moko (1937). Quoique tourné à Cinecittà par un cinéaste italien, Le Bal conserve sa spécificité française comme l’évocation du Front populaire et les allusions insistantes au cinéma populiste d’avant-guerre et au réalisme poétique. Le pari réussi de la mise en scène est de ne jamais quitter le décor de la salle de bal : le changement des accessoires, des coiffures et des vêtements suffira à identifier les périodes. Le cinéaste a conservé les 23 acteurs initiaux dont la capacité à improviser sera primordiale surtout que Le Bal est un film sonore sans parole : toutes les émotions du film passent par le jeu des acteurs mais aussi par la succession de morceaux choisis, notamment de Vladimir Cosma, et de styles musicaux variés (paso-doble, valse, java, rock, etc.). Avec sa mise en scène magnifiquement intelligente, qui transcende les époques et qui se garde bien de calquer la pièce, et sa photographie aux cadrages et aux mouvements d’appareils très étudiés, Le Bal est un spectacle total, visuel, auditif et dramatique : on savoure chaque instant décrivant la solitude des uns et les manœuvres de séduction des autres ! Microcosme social, qui déroule un demi-siècle d’histoire française, Le Bal est un film original et intense qui invite à partager l’humour et l’émotion suscités par ses protagonistes et par leur aisance chorégraphique. Si le trait est parfois un peu forcé et l’atmosphère délicatement nostalgique, le plaisir de sa vision demeure intact.
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Commentaire technique
Le film a été restauré en 4K par Eclair Classics
Image : copie HD, assez bonne définition mais piqué variable et texture argentique omniprésente (tournage en 35 mm, Master Format 4K 2022), image propre mais manquant de précision selon les plans, bonne gestion du contraste, filmé entièrement en éclairages artificiels de studio, image lumineuse aux noirs solide, séquence avec désaturation volontaire (années 30) respectée, étalonnage chaud, colorimétrie chatoyante aux teintes nuancées et tons saturés, compression très fluide
Son : mixage 2.0 monophonique (pas le choix du remix 5.1 qui ouvrait un peu l’espace musical), très bonne dynamique sur les très nombreux morceaux qui compose toute la BO de ce film sans parole, pas de saturation ou de distorsion, son très propre sans défaut, bonne restitution des extrémités du spectre
Notre avis
Image : 
(3,5/5)
Mixage sonore : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
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IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0085213/