Les Anges sauvages : une vision caricaturale des bikers (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3/5)
Synopsis
Heavenly Blues, chef d'un gang de motards, rassemble sa bande pour partir dans le désert retrouver une moto volée. Une altercation musclée avec la police laisse un membre du gang, Loser, mourant. Blues et son gang le ramènent à l'hôpital mais Loser meurt…
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- Titre original : The Wild Angels
- Support testé : Blu-ray
- Genre : drame
- Année : 1966
- Réalisation : Roger Corman
- Casting : Peter Fonda, Nancy Sinatra, Bruce Dern, Diane Ladd, Buck Taylor, Norman Alden, Michael J. Pollard, Lou Procopio
- Durée : 1 h 26 mn 29
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 2,39/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
- Bonus : Digibook avec le Blu-ray et le DVD du film - un livret sur l'univers du film et des Hells Angels de Californie : « Les Anges sauvages. On The Road Forever » (48 pages) - présentation du film par Alain William Thoury, critique et auteur en 2013 de « Bikers. Les Motards sauvages au cinéma » (2023, 27 mn 30) - Le Monde de Corman, les exploits d'un rebelle à Hollywood, documentaire d’Alex Stapleton (2011, VOST, Corman's World: Exploits of a Hollywood Rebel, 86 mn 19) - bande annonce (2 mn 55)
- Éditeur : Sidonis Calysta
Commentaire artistique
Lorsqu’on pense au genre films de motards (cf. livret), deux titres prédominent : L’Équipée sauvage (1953), avec Marlon Brando, et le cultissime Easy Rider (1969) avec Peter Fonda et Denis Hooper. Le premier, inspiré d’affrontements de motards à Hollister (Californie) en 1947, fit scandale et imposa l’archétype du motard en jeans et blouson de cuir. Le second défend la notion de liberté sous la forme d’un road-movie qui consacre le chopper Harley-Davidson Panhead, la moto customisée. Ce film marquait le tournant de la contre-culture en se libérant des contraintes des studios. Entre ces deux œuvres fondatrices, Roger Corman (AIP) réalise sur le sujet Les Anges sauvages, une série B à petit budget dans laquelle Peter Fonda enfourchait déjà une Harley-Davidson. Malgré des similitudes avec les deux autres longs métrages, Les Anges sauvages ne possède pas les caractéristiques du film rebelle qui va marquer la jeune génération ; c’est une série B qui a été conçue pour distraire et qui surfe sur les pires aspects attribués aux bandes de motocyclistes : le sexe, la drogue et le fascisme. Bien que jamais expressément cités, les Hell’s Angels (cf. bonus) vont porter plainte pour dégradation de leur image : effectivement le film décrit les motards comme des esprits limités avides d’action faussement anarchistes, drogués, alcooliques et férus d’insignes nazis comme la Croix de fer portée par Blues ou le drapeau nazi sur le cercueil de Loser (Bruce Dern). Lorsque Roger Corman engage Peter Fonda pour incarner, en remplacement de George Chakiris, le leader biker Heavenly Blues, l’acteur a une solide réputation de non-conformiste. Le très bon succès public obtenu à sa sortie par Les Anges sauvages va identifier l’acteur comme l’interprète idéal du genre, mais il obtiendra la consécration grâce à Easy Rider qui avait été proposé à Roger Corman et qui le refusa ! Les Anges sauvages est typiquement un film d’exploitation qui ne vise que le divertissement mais à quel prix ! La description des bikers, qui culmine avec le saccage de la chapelle, est caricaturale à l’extrême : tous les poncifs sur les motards - surtout les Hell's Angels - véhiculés par une presse ignorante (cf. bonus) sont développés dans ce film qui semble se complaire dans les détails triviaux les plus abjects et insister sur les perversités de la nature humaine. Le scénario, d’une banalité dramatique affligeante, traite les motards comme des rebelles destructeurs peu sympathiques et amoraux aux motivations peu défendables (viol, sévices). Au côté de Peter Fonda, le casting était pourtant prometteur avec Nancy Sinatra (Monkey) dans un de ses rares rôles au cinéma, Bruce Dern (Loser), Diane Ladd (Gaysh), sans compter parmi les figurants quelques vrais Hell’s Angels ! La mise en scène de Roger Corman, assisté de Peter Bogdanovitch, et le montage de Monte Hellman assurent une grand efficacité à cette série B qui utilise au mieux l’aspect épique des motos roulant en groupe dans de vastes paysages : une vision qui préfigure celle d’Easy Rider et qui est le point le plus positif de ce film. Conçu sur la foi d’une photographie montrant les obsèques d’un motard, Les Anges sauvages est un film d’exploitation sur un sujet d’actualité des années 60 qui réduit schématiquement les bikers à n’être que des nihilistes obtus (morale, religion, société) sans aucun autre but dans la vie que celui annoncé par Blues dans son discours : « nous allons faire la fête ». Un film discutable et pessimiste qui se complait à caricaturer sans finesse l’univers des motards.
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Commentaire technique
Image : copie HD, bonne définition variable selon les plans (dont un plan totalement flou) et piqué sur les détails, texture argentique fine et homogène (tournage en 35 mm, Master Format 2K restauré), image propre malgré quelques défauts persistants, très belle gestion du contraste, image lumineuse aux noirs denses, étalonnage chatoyant chaud, colorimétrie vive aux couleurs nuancées restaurées, tons saturés
Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs et équilibrés sans saturation, excellente dynamique qui met en valeur les ambiances (vrombissement des motos) et la musique énergique de Mike Curb ; VF 2.0 monophonique, claire, dynamique, doublage correct mais voix trop détachées des ambiances pour être crédibles
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(3,5/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (3,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0061189/
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