Les Rascals : une évocation retro et nuancée (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Les Rascals, une bande de jeunes de banlieue, profite de la vie insouciante des années 80. Chez un disquaire, l'un d'eux reconnait un skin qui l'avait agressé et décide de se faire justice lui-même. Témoin de la scène, la jeune sœur du skin se rapproche d'un étudiant extrémiste qui lui promet de se venger des Rascals. Alors que l'extrême droite gagne du terrain dans tout le pays, la bande d'amis est prise dans un engrenage. C'est la fin de l'innocence…
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- Titre original : Les Rascals
- Support testé : Blu-ray
- Genre : drame
- Année : 2022
- Réalisation : Jimmy Laporal-Trésor
- Casting : Jonathan Feltre, Angelina Woreth, Missoum Slimani, Victor Meutelet, Marvin Dubart, Taddeo Kufus, Jonathan Eap, Emerick Mamilonne
- Durée : 1 h 43 mn 57
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 2,39/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
- Bonus : Une bande à part, Making of (32 mn 26) - Retour en 1984, les effets visuels du film (1 mn 40) - story-board (25 planches) - court métrage Soldat noir de Jimmy Laporal-Trésor (2021, 26 mn 54)
- Éditeur : The Jokers
Commentaire artistique
Premier long-métrage de Jimmy Laporal-Trésor, Les Rascals évoque la radicalisation de l’extrême-droite dans la capitale au cours des années 80 par le biais d’une intrigue qui décrit les affrontements tragiques opposant les Rascals, une bande de jeunes banlieusards issus de l’immigration, et un groupuscule de Skinheads néo-nazis. Le contexte historique, qui renvoie à la fascination cinématographique du cinéaste et co-auteur du scénario pour cette époque, est clairement défini : c’est la France qui voit la dangereuse ascension électorale du FN, l’emprise urbaine parisienne des Boneheads et autres Batskins et la formation des Black Dragons qui vont les combattre. Les Rascals a d’emblée été conçu comme un spectacle populaire mêlant le souffle de l’action au message politique et au tableau social. Les personnages, très humains, comme Rudy (Jonathan Feltre), le noir antillais, ou comme Frédérique (Angelina Woreth), la jeune skin indécise, sont totalement éloignés des stéréotypes habituels : leur ambiguïtés interrogent nécessairement dans ce récit nourri par la spirale inexorable de la vengeance et de la violence. La mise en scène, bien épaulée par un casting très investi, parvient à éviter toute tentation manichéiste et à décortiquer le mécanisme subtil de d’instrumentalisation politique des uns et des autres qui prospère sur leur haine et sur leurs déconvenues. Sans jamais prétendre les excuser, Les Rascals propose une approche inédite et nettement plus fouillée des extrémistes fascistes que sont devenus Adam (Victor Meutelet) et Frédérique. Le scénario repose sur une documentation approfondie des activistes des années 80 dont les informations ont été intégrées à la fiction comme les photographies de Philippe Chancel et la réalité d’une extrême-droite morcelée en une multitude de groupuscules. La reconstitution visuelle de l’époque s’est appuyée sur l’expérience du précédent court-métrage de Jimmy Laporal-Trésor, Soldat noir (2021, cf. bonus) filmé aussi par Romain Carcanade. En insistant sur le look typé des divers protagonistes, Les Rascals est un film tourné en 2,35/1 avec le passage assumé d’une ambiance chaude stylisée au drame plus froid, l'ajout d'une texture granuleuse, un choix de décors (Gwenaëlle Duriaud) et d’éclairages crédibles (dans l’esprit de Tchao Pantin, 1983) et la recherche d’accessoires emblématiques datés (voitures, meubles, etc.). Le film est aussi soigneusement situé temporellement par ses dialogues et leurs intonations en français, en créole, en argot. Tous ces partis-pris, ainsi qu’un montage mesuré et une réalisation qui privilégie les prises assez longues, ont été bénéfiques à l’évocation des années 80. Malgré son penchant appuyé pour le spectaculaire, rarement un film sur cette période troublée n’avait su dépeindre ses ambigüités avec une telle liberté et évoquer avec acuité la disparité et la violence de la jeunesse d’alors et la montée inexorable de l’extrême-droite. Intéressant.
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Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition et piqué sur les détails, ajout de texture argentique (tournage en numérique avec caméras Arri Alexa Mini et Alexa SXT), très bon maitrise des contrastes avec des noirs solides et du détail dans les nombreuses scènes en basse lumière, étalonnage naturaliste évoluant du chaud (début du film) au froid (fin), colorimétrie nuancée aux teintes réalistes
Son : mixage français 5.1, dialogues clairs et équilibrés, excellente dynamique sur les ambiances d’action (rassemblements, expéditions punitives, concerts) et sur la musique caribéenne signée Delgres, spatialisation spectaculaire aux effets surrounds très immersifs, LFE très efficace
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (3/5)
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IMDb : https://www.imdb.com/title/tt14994254/