Brave New World - Le Meilleur des mondes : une adaptation trop distendue pour captiver (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Bienvenue à New London, une société utopiste qui a atteint la paix et la stabilité grâce à l'interdiction de la monogamie, de la vie privée, de l'argent et de la famille ! Citoyens de New London, Bernard Marx et Lenina Crowne n'ont jamais rien connu d'autre qu'un ordre social rigide. Curieux d'explorer la vie au-delà des restrictions de leur société, ils décident de partir visiter les Terres Sauvages, mais se retrouvent impliqués dans une violente rébellion. Bernard et Lenina sont sauvés par John le Sauvage, qui s'enfuit avec eux pour New London. Son arrivée dans le Nouveau Monde va vite menacer l'harmonie des lieux…

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Épisodes

Pilote (Pilot, 48 mn 21)
Besoins et conséquences (Want and Consequence, 43 mn 47)
Tout le monde est heureux maintenant ! (Everybody Happy Now !, 41 mn 08)
Avaler la pilule (Swallow, 41 mn 00)
Chute enflammée (Firefall, 48 mn 33)
Dans la poussière (In the Dirt, 48 mn 55)
Monogamie et futilités 1ère partie (Monogamy and Futility, Part 1, 42 mn 32)
Monogamie et futilités 2ème partie (Monogamy and Futility, Part 2, 49 mn 32)
Rouge soma (Soma Red, 56 mn 13)

Titre original : Brave New World
Support testé : Blu-ray
Genre : série télévisée, science-fiction
Année : 2020
Réalisation : Owen Harris, Craig Zisk, Aoife McArdle, Andrij Parekh, Ellen Kuras
Casting : Alden Ehrenreich, Jessica Brown Findlay, Harry Lloyd, Kylie Bunbury, Hannah John-Kamen, Demi Moore, Nina Sosanya, Joseph Morgan, Sen Mitsuji, Lara Peake
Durée : 7 h 00 mn 01
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 2,00/1
Sous-titrage : français
Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais, français - DTS-HD MA 2.0 anglais
Bonus : Le Meilleur des mondes : d'Aldous Huxley à Grant Morrison par Xavier Fournier (2023, 23 mn 47) - galerie de photographies (1 mn 04) - 5 bandes annonces
Éditeur : Elephant Films

Commentaire artistique

En 1932, Aldous Huxley publie «Brave New World», en français «Le meilleur des mondes», son célèbre roman d’anticipation dystopique et contre utopique, considéré comme l’un des meilleurs roman en anglais du vingtième siècle. Écrit dans le contexte des années 30, après le krach de 1929 qui solda l’essor économique des années 20, l’ouvrage décrit une société régie par la sélection génétique de la population et ultra hiérarchisée. Parmi les personnages importants du roman, certains ont un rôle majeur dans l’intrigue : Bernard Marx, un alpha-plus, Lenina Crowne et Linda, deux Bêta moins et John, un « Sauvage » fils de Linda qui vit dans une réserve en dehors de Londres-Central. Chaque membre de cette société, divisée en castes et qui interdit la maternité et la solitude, doit absorber une drogue du bonheur, le « soma ». Malgré sa profonde dimension philosophique et son caractère prophétique, «Le meilleur des mondes» n’a jamais été adapté au cinéma mais a retenu l’attention de la télévision sous la forme de téléfilms en 1980 et en 1998. Après l’abandon d’un projet de Ridley Scott en 2008, Brave New World a donc été la première série à s’emparer du sujet. Filmée au pays de Galles, elle a été écrite par le showrunner David Wiener, auteur, entre autre, des séries Homecoming (2018) et Fear the Walking Dead (2015-2016). Le scénario suit dans les grandes lignes le roman original, conserve les protagonistes principaux et les évènements marquants mais en modernise les aspects : une des nouveautés de la série est la connexion de tous les individus, dépourvus d’émotion, par le biais d’une lentille oculaire. Évitant le racisme et la misogynie du livre, Brave New World conserve l’essentiel de ses thèmes sur les dangers du progrès scientifique conduisant à l’eugénisme, à la productivité et à la disparition de la sentimentalité et de la morale. La série se fait d’ailleurs un malin plaisir, histoire d’appâter le spectateur, à amplifier les séquences dramatiques : multiplication non justifiée des scènes de sexe collectif, insistance sur les carnages (parc des sauvages, épisodes finaux). Le plus grand défaut de Brave New World, en dehors de ses incohérences narratives et psychologiques, est son étirement incessant : les dialogues et les attitudes sont exagérément distendus au point d’en devenir lassants. C’est d’autant plus regrettable que tout le casting est convainquant avec Alden Ehrenreich (John), Jessica Brown Findlay (Lenina) et Harry Lloyd (Bernard) et dans les rôles secondaires Hannah John-Kamen (Wilhelmina) et Demi Moore (Linda). Dans cette saison les décors particulièrement spectaculaires traduisent la mainmise sur la société par une intelligence artificielle nommée Indra qui en connectant tous les individus et en supprimant tout facteur d’anxiété impose l’idée d’un bonheur parfait (en réalité une trompeuse illusion). On retiendra donc l’esthétique soignée des décors qui insiste sur l’absence d’intimité et sur les différences entre les classes sociales et qui s’inspire des travaux d’architectes prestigieux du passé (Oscar Niemeyer, Carlo Scarpa, Gérard Grandval). Les décors de New London ont été créés à partir d’éléments architecturaux réels combinés à des effets spéciaux avec un tournage sur 38 plateaux différents misant sur l’uniformité et les couleurs atténuées sauf pour les lieux de distraction peints de couleurs vives (salle de tennis jaune, de concert rouge). Le mobilier a été puisé chez différents fabricants contemporains ou construit sur mesure. Tout ce travail conceptuel est hélas voué à la disparition car cette saison 1 n’a pas été renouvelée.

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Commentaire technique

Image : copie HD, excellente définition et piqué sur les détails, superbe gestion du contraste, image très lumineuse mais avec du détail en basse lumière, étalonnage chaud, colorimétrie vive aux teintes nuancées et tons saturés

Son : mixage anglais 5.1, dialogues clairs au centre, excellente dynamique qui favorise les ambiances urbaines futuristes et la musique de Jordan Gagne et Jeff Russo, spatialisation ouverte aux effets surrounds immersifs efficaces, usage ponctuellement énergique du canal LFE ; VR 5.1, claire et dynamique, doublage soigné et équilibré