Le Sicilien : un portrait très personnel du bandit légendaire Salvatore Giuliano (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Sicile, 1947. Grièvement blessé par la police, Salvatore Giuliano survit miraculeusement. Plus déterminé que jamais à bouleverser les règles d'une société conservatrice dominée par l'aristocratie, l'Église et la mafia, il se réfugie dans la montagne, entouré d'hommes arrachés à leur geôle. À vouloir donner la terre aux paysans en leur versant une partie de son butin et à répéter qu'il veut sortir la Sicile du giron de l'Italie, il devient dangereux pour les puissants. Il devient l'homme à abattre…
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- Titre original : The Sicilian
- Support testé : Blu-ray
- Genre : drame, historique, policier, biopic
- Année : 1987
- Réalisation : Michael Cimino
- Casting : Christophe Lambert, Terence Stamp, Joss Ackland, John Turturro, Richard Bauer, Barbara Sukowa, Giulia Boschi, Ray McAnally
- Durée : 2 h 26 mn 30 (Director’s Cut)
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 2,39/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : LPCM 2.0 (mono) anglais, (stéréo) français
- Bonus : film en version Director's Cut - entretien exclusif autour du film avec Christophe Lambert (2023, 29 mn 31) - présentation du film par Rafik Djoumi, journaliste (29 mn 25)
- Éditeur : BQHL Éditions
Commentaire artistique
En 1984, Mario Puzo prolongeait son incursion dans la mafia sicilienne, brillamment dépeinte dans son bestseller « Le parrain », par une évocation très romancée de la vie du truand Salvatore Giuliano dans son ouvrage « Le sicilien ». Dans ce nouveau roman, il conservait d’ailleurs certains personnages comme Michael Corleone qui seront supprimés dans l’adaptation cinématographique Le Sicilien signée par Steve Shagan et Gore Vidal (non crédité). La réalisation est confiée à Michael Cimino qui impose Christophe Lambert dans le rôle principal et tourne les extérieurs de son film en Sicile… en traitant avec la mafia pour éviter les difficultés locales. Fort d’un casting remarquable, réunissant les acteurs expérimentés comme Terence Stamp (le prince Borsa), Joss Ackland (Don Masino Croce) et John Tuturro (Gaspare Pisciotta) et deux actrices mémorables, Barbara Sukowa (la duchesse) et Giulia Boschi (Giovanna, femme de Salvatore), Michael Cimino filme une version très personnelle du bandit mythique et indépendantiste, souvent décrit par la légende comme un nouveau Robin des Bois. Jouissant d’une grande liberté, le cinéaste peut transformer la vie de Salvatore Giuliano en une épopée lyrique plutôt éloignée du personnage historique : ce fut le cas aussi du film antérieur de Dino Risi, Salvatore Giuliano (1962) qui, plutôt qu'un biopic, était un essai sociologique guère plus exact. Comme toujours avec Michael Cimino, la mise en scène est ample et les scènes spectaculaires sont souvent précédées de séquences intimistes intenses : relation du mafioso avec les femmes, rapport avec la famille et avec son ami Gaspare Pisciotta (un compagnon fidèle natif de Montelepre comme lui), tensions avec le parrain local, avec les notables et les policiers, exécutions (coiffeur, prêtre, massacre de Portella della Ginestra), etc. Pour exprimer toute la frénésie de son personnage et le contexte politique et mafieux de la société sicilienne, le réalisateur adopte une approche stylisée semi-naturaliste jamais statiquement théâtrale. Dans cette intention, il avait besoin de temps, mais hélas son montage final de 150 minutes va être charcuté par décision de justice et ramené à 115 minutes pour sa sortie. C’est cette version non conforme qui va essuyer un échec public et critique en 1987 : le film est surtout décrié pour le jeu monolithique de Christophe Lambert et pour son esthétique aux éclairages singuliers. Il suffira de revoir cette version Director’s Cut pour se rendre compte de l’injustice de ces jugements et apprécier l’immense talent cinématographique de Michael Cimino dont aucune œuvre ne peut laisser indifférent. Tous les caractères fascinants sont pris dans un tourbillon de rapports compliqués qui tournent autour de Salvatore Giuliano et entremêle les destins des divers protagonistes. Si Le Sicilien n’est pas un modèle de fidélité historique, avec son casting « décalé » et tous ses interprètes s’exprimant en anglais, c’est un exemple fascinant de réalisation épique superbement filmée dans les sites naturels âpres de la Sicile. Le choix assumé de présenter le mafioso, conformément à son mythe, comme un héros protecteur des opprimés et ennemi public n° 1 est brillamment défendu dans ce film inégal, dénigré, violent et flamboyant, mais superbement mis en scène qui mérite d’être redécouvert. Le seul reproche technique majeur de cette version Director’s Cut - accompagné d’une rencontre exclusive avec Christophe Lambert qui nous livre quelques souvenirs sur le tournage - est d’offrir une VO monophonique étriquée (comparer avec la VF en stéréo) alors qu’il existe un bon mixage anglais en 5.1 ! Brillant.
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Commentaire technique
Image : copie HD, bonne définition et excellent piqué pour les scènes en extérieurs, texture argentique variable (tourné en 35 mm avec caméras Arflex35BL3, Master Format 2K), image propre restituant bien les textures, contraste bien maitrisé sur les images en lumière naturelle du jour très lumineuses mais plus faible et brumeux en basse lumière, noirs francs, étalonnage chaud, colorimétrie réaliste aux teintes nuancées
Son : mixage anglais monophonique 2.0 (Dolby Stéréo au cinéma), dialogues clairs et équilibrés, bonne dynamique sur les scènes d’action (poursuite, voitures, batailles) et sur la musique orchestrale de David Mansfield, mais en l’absence du mixage 5.1 (blu-ray américain), la version 2.0 dépourvue de relief est très décevante ; VF 2.0 stéréophonique, claire, dynamique, doublage soigné, belle ampleur sur les ambiances et sur la musique
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores :VO 
(2,5/5) VF (3,5/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0093966/
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