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Françoise ou la vie conjugale + Jean-Marc ou la vie conjugale : le défi d’un diptyque cinématographique captivant (en Blu-ray et DVD)

Blu ray La vie conjugale 00

Note artistique :  etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis 

Quels sont les grands moments qui marquent la vie d’un couple ? Mais surtout, sont-ils vécus de la même manière pour chacun ? Ce diptyque audacieux suit sept ans de la vie conjugale d’un homme et d’une femme. Chacun leur tour, de façon personnelle, Françoise et Jean-Marc racontent les grands événements qui ont marqué leur union et leur rupture : la rencontre, les études, le mariage, la naissance de leur enfant, le déménagement en province, la jalousie, les doutes…

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  • Support testé : Blu-ray
  • Genre : drame
  • Année : 1964
  • Réalisation : André Cayatte
  • Casting : Marie-José Nat, Jacques Charrier, Michel Subor, Macha Méril, Alfred Adam, Giani Esposito, Jacques Monod, Yves Vincent, Georges Rivière
  • Durée : 1 h 37 mn 50 - 1 h 40 mn 20
  • Format vidéo : 16/9
  • Format ciné : 2,35/1 Noir et Blanc
  • Sous-titrage : français, anglais
  • Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique français
  • Bonus : Digipack édition limitée à 2000 exemplaires avec fourreau avec les blu-rays des 2 films
  • Bonus sur le blu-ray Françoise ou la vie conjugale : Les Vertiges de l'identité, entretiens autour des films par Roland-Jean Charna avec Geneviève Sellier, Ginette Vincendeau, Noël Herpe, Jean-Fabrice Janaudy (2023, 56 mn 49)
  • Bonus sur le blu-ray Jean-Marc ou la vie conjugale : 19 scènes étendues (38 mn 22)
  • Éditeur : Pathé !

Françoise ou la vie conjugale

  

Jean-Marc ou la vie conjugale

 

 

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Commentaire artistique

La Vie conjugale, réalisé en 1964 par André Cayatte, se décline en deux films distincts, Françoise ou la vie conjugale et Jean-Marc ou la vie conjugale , tournés simultanément avec les mêmes acteurs et dans les mêmes décors. Ils racontent sept années de la vie d’un couple selon deux points de vue subjectifs : celui de la femme (Marie-José Nat) et celui de son mari (Jacques Charrier). Les détracteurs n’ont vu dans ce diptyque qu’une opération commerciale (deux billets pour un spectateur encouragé par un jeton promotionnel pour décider l’ordre de vision) fondée sur l’argument dramatique banal du manque d’objectivité et de la partialité de personnes ayant vécu les mêmes situations. Mais on peut aussi se lancer dans une étude d’ampleur (cf. bonus) sur ce que révèlent ces films, avec leurs stéréotypes édifiants, de la société des années 60 aux mains des hommes et à l’émancipation féminine balbutiante. L’analyse cinématographique est tout aussi révélatrice, avec le recul, sur la symbolique des films, plutôt archaïque dans Jean-Marc ou la vie conjugale et avec une certaine modernité dans Françoise ou la vie conjugale. André Cayatte semble pressentir la transition qui s’amorce dans cette époque charnière qui voit les femmes plus engagées dans le travail mais toujours soumises aux contraintes politico-économiques de l’après-guerre qui les maintiennent dans la dépendance masculine et qui les invitent à procréer en priorité. Sous son allure classique, le diptyque n’est donc pas uniquement un mélo conventionnel « orienté » qui fait la part belle à l’homme, un avocat intègre défenseur des délinquants, et qui présente la femme comme une aspirante à la liberté désirant occuper un métier dans la publicité (branche professionnelle sulfureuse à l’époque), cesser d’être un objet sexuel et une servante familiale. Généralement décrié par les tenants de la Nouvelle Vague, André Cayatte s’est largement illustré dans le film judicaire à thèse dans les années 50 (Justice est faite, 1950). Avec La Vie conjugale il cherche à se renouveler en montant un projet de film dramatique inspiré par l’observation des divorces dont il s’est occupé quand il était avocat chez maitre Philippe Lamour dans les années 30 : « À chaque fois… chacun, l’homme de son côté, la femme du sien, se raconte sa propre histoire ». D’où le projet de relater la même histoire selon le point de vue de chaque personnage, ce qui laisserait au spectateur la liberté de choisir une des versions ou de construire mentalement sa propre interprétation. La version féministe du scénario de Simone de Beauvoir consultée (cf. bonus) - Jean-Paul Sartre a refusé d’écrire la version masculine - n’ayant pas été retenue, les deux films ont été écrits, après une enquête menée chez 300 couples, par des hommes : André Cayatte, Jacques Bourbon et Pierre Léaud. Quel que soit le personnage envisagé, le diptyque illustre au moins une évidence : l’existence de la chape psychologique et sociale que fait peser sur les deux protagonistes la structure patriarcale de la société. En effet, celle-ci enferme chaque membre du couple dans un rôle codifié à l’avance dont ils ne pourront pas s’affranchir. Si la mise en scène des deux films est assez classique, il faut saluer l’ingéniosité de leur écriture et la sophistication de la narration à base de correspondances (une même scène traitée différemment dans chaque film) et de flash-backs. Les acteurs ont su incarner leur personnage avec des sensibilités contrastées entre les deux versions : Françoise est soit une femme au foyer dévouée, soit une femme frivole et dépensière, Jean-Marc est soit un avocat sans ambition, soit un défenseur engagé. Dans les deux films, le jeu plus naturel de Marie-José Nat surpasse celui plus réservé de Jacques Charrier. Outre l’intérêt cinématographique de cette expérience étonnante, La Vie conjugale est à la fois une étude fascinante sur la subjectivité et un témoin précieux sur l’état des mentalités dans la société français pré soixante-huitarde. Captivant.

 

Blu ray La vie conjugale

Commentaire technique 

Films restaurés en 2022 en 4K sous la supervision de Pathé et avec le soutien du CNC

Image : copies HD, excellente définition et très bon piqué sur les détails, texture argentique discrète mais visible (tournage en 35 mm en Franscope, Master Format 4K), images bien nettoyées, belle gestion des contrastes, éclairages soignés, noirs denses, blancs nuancés, gamme des gris homogène

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Son : mixages français 2.0 monophonique, dialogues équilibrés et clairs, très bonne dynamique sur les sons d’ambiance et sur les musiques de Louiguy, pas de distorsion ou de bruit de fond 

 

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb
Françoise
: https://www.imdb.com/title/tt0057656/
Jean-Marc : https://www.imdb.com/title/tt0057657/

 

Blu-ray et DVD disponibles sur Amazon

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