Retour à Séoul : une héroïne énigmatique en quête de ses origines biologiques (en DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Sur un coup de tête, Freddie, 25 ans, retourne pour la première fois en Corée du Sud, où elle est née. La jeune femme se lance avec fougue à la recherche de ses origines dans ce pays qui lui est étranger, faisant basculer sa vie dans des directions nouvelles et inattendues. Librement inspiré de la vie de Laure Badufle.
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- Titre original : Retour à Séoul
- Support testé : DVD
- Genre : drame
- Année : 2022
- Réalisation : Davy Chou
- Casting : Park Ji-min, Kwang-rok Oh, Han Guka, Sun-young Kim, Yoann Zimmer, Louis-Do de Lencquesaing
- Durée : 1 h 54 mn 21
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,85/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 français/coréen/anglais
- Bonus : entretien avec Davy Chou (30 mn 07) - essais de l'actrice Park Ji-Min : premier essai casting : scène de l’aéroport (1 mn 22), essai casting : avant la rencontre avec la mère (4 mn 51) - répétitions de Park Ji-Min : variations sur une scène de « Cinq pièces faciles » de Bob Rafelson (10 mn 44), la danse (1 mn 46), improvisation avec Yoann Zimmer (9 mn 58)
- Éditeur : Blaq out
Commentaire artistique
Davy Chou a réalisé Retour à Séoul en s’inspirant de l’existence d’une amie, Laure Badufle, coréenne adoptée par une famille française quand elle avait un an. En 2011, elle avait accompagné le cinéaste à Busan où il présentait son documentaire Le Sommeil d’or et, à cette occasion, elle avait retrouvé son père et sa grand-mère biologiques, une rencontre émouvante mais riche d’incompréhension en raison d’une traductrice trop polie. Avec l’accord de cette amie, le cinéaste a entrepris l’écriture de Retour à Séoul qui revisite à sa manière, via son héroïne de fiction très déterminée Freddie (Park Ji-Min), la complexité psychologique de la situation comme le thème plus large de l’identité que Freddie va passer son temps à se forger dans un renouvellement quasi permanent. Retour à Séoul est un film ambitieux qui traite du retour aux origines avec une richesse thématique forte et une variété d’influences cinématographiques insoupçonnées (cf. bonus). La grand chance du film est d’avoir bénéficié d’une interprète exceptionnelle au large spectre d’émotions, Park Mi-Jin, qui n’était pas une actrice (et ne souhaitait pas le devenir) mais une artiste plasticienne née en Corée et venue en France avec ses parents quand elle avait huit ans. Son apport à la création de Freddie s’est d’ailleurs révélé déterminant : Davy Chou avoue avoir dû abandonner ses stéréotypes masculins comportementaux mais aussi vestimentaires ! Freddie est devenue un battante capable d’extérioriser ses colères loin du cliché de l’asiatique au raffinement contenu. Au fil de l’intrigue, le personnage Freddie la rebelle suscite parfois l’animosité par la radicalité de ses attitudes. Quel contraste avec les personnages qui l’entourent comme la douce Tena (Guka Han), Maxime (Yoann Zimmer) ou Lucie (Emeline Briffaud). Le père biologique et la tante sont incarnés par des acteurs coréens admirables, Oh Kwang-rok et Kim Sun-young, dans ce film polyglotte soulignant l’incommunicabilité entre les êtres à peine modéré par l’universalisme de la musique. Retour à Séoul cherche constamment à exprimer la déstabilisation de son héroïne dans la recherche de ses origines biologiques, suite à l’interaction de tous ces protagonistes croisés au fil de son enquête (centre spécialisé, parents, amis) qui ne parviennent pas à comprendre sa volonté de définir son identité contre celle qu’on voudrait lui imposer. Accrus par la barrière de la langue, les meurtrissures anciennes et le fossé culturel, les rapports avec son père biologique vire à l’incompréhension et ceux avec sa mère presque à l’inaccessible jusqu’au dénouement. Échelonné entre 2014 et 2022, sur huit années ponctuées d’ellipses narratives, le parcours de Freddie dévoile diverses étapes de sa personnalité en construction liée à sa découverte d’un pays inconnu dans lequel son caractère imprévisible et mystérieux, peu porté vers la bienveillance, peine à s’intégrer. Définitivement à l’écart des stéréotypes du genre, Retour à Séoul n’enjolive jamais, même esthétiquement, les potentielles retrouvailles familiales de son héroïne et lui laisse toute l’entièreté de ses réactions de défiance. Un portrait introspectif sans indulgence mais saisissant.
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Commentaire technique
Image : copie SD, bonne définition mais manque de piqué dû au support DVD (tournage numérique avec caméra Arri Alexa Mini, Master Format probablement 2K), gestion naturaliste du contraste, noirs soutenus, étalonnage réaliste, colorimétrie nuancée aux teintes naturelles
Son : mixage français/coréen/anglais 5.1, dialogues clairs, excellente dynamique sur les ambiances et la musique énergique de Christophe Musset et Jérémie Arcache, spatialisation ample et immersive aux effets surrounds efficaces, LFE ponctuels et soutenus
Notre avis
Image : (3,5/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (3,5/5)
Packaging : 
(2,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt19719836/
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