Frères du désert : un conte banal filmé luxueusement (en DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Zodi, un jeune nomade de 12 ans, découvre dans le désert un bébé dromadaire orphelin. Il le recueille, le nourrit, le baptise Téhu et devient son meilleur ami. Zodi apprend par une vétérinaire, Julia, que Téhu est un coureur exceptionnel et qu'il peut rapporter beaucoup d'argent à sa tribu. Mais les qualités de son jeune dromadaire suscitent la convoitise de Tarek le braconnier de la région. Pour éviter que Téhu ne soit vendu, Zodi décide alors de s'enfuir et de traverser le Sahara…

Titre original : Zodi et Téhu, frères du désert
Support testé : DVD
Genre : aventure, comédie
Année : 2023
Réalisation : Éric Barbier
Casting : Yassir Drief, Alexandra Lamy, Youssef Hajdi, Said Bey, Antonythasan Jesuthasan, Pierre Hancisse, Nadia Benzakour, Amine Ennaji
Durée : 1 h 45 mn 19
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 2,39/1
Sous-titrage : français
Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 français
Bonus : aucun bonus
Éditeur : M6 Video SND

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Commentaire artistique

Zodi et Téhu, frères du désert est un film familial destiné au plus large public : le scénario, en dehors de son côté exotique pittoresque, est basé sur la sempiternelle idée de l’amitié entre une jeune héros et son animal préféré qui risque à tout moment d’être enlevé par des vilains profiteurs mais dont on sait dès les premières scènes que tout finira bien dans le meilleur des mondes. Ce conte d’aventure saharienne sans prétention se regardera en famille et tous les spectateurs, quel que soit leur âge, devrait apprécier ses aspects dépaysants. Certes les personnages demeurent très schématiques, en particulier le méchant caricatural incarné par Youssef Hadji, et les péripéties invraisemblables (substitution d’un animal dans la zone de fret d’un aérodrome !), mais la simplicité de l’intrigue n’en n’est que plus accessible aux plus petits. Le plus grand intérêt de Zodi et Téhu, frères du désert est ailleurs cependant, invitant le spectateur à apprécier la beauté aride du Sahara marocain et le modernisme fascinant d’Abou Dhabi. Le couple entre l’enfant Zodi, joué par le jeune Yassif Drief, et le dromadaire de course au pelage blanc Zehu fonctionne avec la connivence nécessaire, l’animal étant doté d’une « psychologie » lointainement humanisée. À leur côté, la production avait besoin d’une tête d’affiche : ce sera Alexandra Lamy qui, en plus de sa photogénie naturelle, est franchement crédible en vétérinaire (suite à un entrainement avec une éleveuse française de dromadaires de course) et apporte la dimension adulte nécessaire pour faire avancer l’intrigue. Pour son duo avec Yassif Drief, elle octroie une touche d’émotion supplémentaire à la rencontre entre l’enfant du désert et cette scientifique passionnée mais un peu coincée. Filmé au Maroc dans le désert de Merzouga avec de vrais nomades berbères, Zodi et Téhu, frères du désert, malgré la beauté de la photographie (désert rocailleux, dunes, mer de sel) de Thierry Agobast, accumule les poncifs dont l’inévitable tempête de sable servie à toutes les sauces dans les films du genre. La belle musique de Mika associant instruments traditionnels et modernes ne suffira pas à gommer la vacuité de l’histoire et de ses personnages qui tous parlent la langue de Molière avec une aisance discutable. Seul point positif, l’énergie déployée à dépeindre les courses urbaines de dromadaires et une plongée presque documentaire dans le camélodrome d’Abou Dhabi et de sa course. Zodi et Téhu, frères du désert ne dépasse jamais le divertissement d’action sans ambition qui se garde bien d’aborder les sujets véritablement sensibles et se conclue sur une conception mercantile contestable.

Commentaire technique

Image : copie SD, assez bonne définition et piqué correct mais limité par le support DVD, très bon contraste, image très lumineuse aux noirs soutenus, du détail en basse lumière, étalonnage chaud, colorimétrie chatoyante nuancée aux teintes vives et tons saturés

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Son : mixage français 5.1, dialogues centrés très clairs, superbe dynamique sur les ambiances (courses, foule, poursuite) et la musique enlevée de Mika, spatialisation ample aux effets surrounds immersifs (tempête de sable, courses) et LFE efficaces