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Les Héroïnes du mal : trois criminelles portraiturées avec esthétisme (en DVD et VOD)

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)

Synopsis

Ces sulfureuses criminelles, dont les noms commencent tous par la lettre M, comme dans «mal», tuent pour se venger de leur sort : Margherita dans la Rome de la Renaissance; Marceline, adolescente débauchée d'une famille bourgeoise, et Marie dans le Paris des années 70…

  • Titre original : Les Héroïnes du mal
  • Support testé : DVD
  • Genre : érotique, drame
  • Année : 1979
  • Réalisation :Walerian Borowczyk
  • Casting : Marina Pierro, Gaëlle Legrand, Pascale Christophe, François Guétary, Jean-Claude Dreyfus, Jean Martinelli, Pierre Benedetti, Philippe Desboeuf
  • Durée : 1 h 50 mn 11
  • Format vidéo : 16/9
  • Format ciné : 1,66/1
  • Sous-titrage : français
  • Piste sonore : Dolby Digital 2.0 français
  • Bonus : DVD du film - livret de 8 pages avec un texte de René Micha et un entretien avec Walerian Borowczyk - 3 courts métrages de Walerian Borowczyk : Brief Von Paris, documentaire (1976, 38 mn 38), Jouet joyeux, film d'animation (1979, 2 mn 11) et L'Armoire, troisième épisode du film collectif Collections privées d'après la nouvelle de Guy de Maupassant (1979, 27 mn 51)
  • Éditeur : Doriane films 

 

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Commentaire artistique

Walerian Borowczyk, artiste et cinéaste polonais installé en France à partir des années 60, va y réaliser la plupart de ses courts métrages (cf. exemples en bonus) et de ses long métrages, faisant, à partir de 1977, de l’actrice italienne Marina Pierro, qui joue Margherita dans le premier segment, son égérie. Le réalisateur devenu célèbre en 1969 avec Goto, l’ile d’amour enchaine les succès publics à connotation érotique mal aimés par la critique. Dans cette veine, Les Héroïnes du mal (1979) réunit en un seul film trois moyens métrages autonomes ayant comme facteur commun des personnages féminins. Incarnées par les ravissantes actrices Marina Pierro, Gaëlle Legrand (Marceline) et Pascale Christophe (Marie), ces héroïnes, peu avares de leurs charmes mais aux intentions meurtrières, sont caractérisées, à l’instar d’autres jeunes femmes transgressives dans l’œuvre du cinéaste, par une liberté que le réalisateur ne cherche jamais à juger. Chaque histoire est liée à une héroïne et à une époque, toutes sont indépendantes. La première est celle d’un modèle imaginaire du peintre Raphaël, inspirée de La Fornarina, qui, convoitée par un riche banquier, va liquider tous ses séducteurs. Filmé à la sauvette dans les ruines du forum romain, Margherita mêle inextricablement le sexe et la mort symbolisés par une multitude de références. Faisant intervenir le pape  (Jean Martinelli) et Michel-Ange (Roger Lefrere), insistant sur le mythe d’Ève, ce segment très sophistiqué concrétise la victoire de la manipulation de l’homme par la femme, alors considérée comme un objet, et la satisfaction pour elle d’obtenir l’inaccessible comme les bijoux et les finances. La mise en scène soignée, la délicatesse de la photographie et le soin du détail hisse ce segment bien au-dessus des autres. Le deuxième moyen-métrage Marceline adapte la nouvelle « Le sang de l’agneau » de l’écrivain André Pieyre de Mandiargues. Dans cet épisode, nettement plus violent et indubitablement lié à Lewis Carroll, il est question des rapports sensuels entre une ado rebelle et un lapin blanc, mais aussi de la perversité de parents bourgeois et de la solution radicale imaginée par la jeune fille. L’épisode est traité sur un mode caricatural exaspérant et aligne les fantasmes les plus crus avant de sombrer dans le Grand Guignol. Tout l’intérêt de ce segment incongru réside dans son décryptage qui, de loin, surpasse son esthétique complaisante. La dernière histoire, Marie, joue dans le registre de l’étrange en décrivant un enlèvement des plus énigmatiques et une narration invraisemblable. L’humour burlesque intentionnel de la séquestration peine à convaincre : son absurdité décrédibilise le récit alors même que celui-ci est capté en décor naturel, parfois au téléobjectif. La conclusion canine de cet enlèvement, qualifiée parfois d’audace subversive, a tout du film trivial zoophile petitement réalisé et tranche avec la qualité du premier segment. Les Héroïnes du mal est une association de moyens métrages inégaux consacré à des jeunes femmes déterminées se libérant de leur tutelle masculine par esprit de concupiscence, de vengeance personnelle ou de bestialité. Avec ses références littéraires habituelles, Walerian Borowczyk propose d’explorer la mise en pratique de leurs obsessions en une suite inégale de récits pour le moins biscornus et amoraux filmés avec esthétisme. Pour inconditionnels…              

 

Commentaire technique 

Numérisé et restauré par Les Films du Jeudi avec l’aide du CNC

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Image : copie SD, définition correcte mais manque de piqué en raison du support DVD, texture argentique homogène mais perceptible (tournage en 35 mm), image propre, contraste manquant de densité, images parfois trop claires et noirs pas assez intenses, étalonnage chaud, colorimétrie naturaliste aux teintes nuancées

Son : mixage français 2.0, dialogues et voix off très claires et équilibrés, bonne dynamique sur la sonorisation des ambiances et sur la musique colorée de Philippe d'Aram et Olivier Dassault  

 

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Mixage sonore : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0079320/

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Site de l'éditeurhttps://www.capuseen.com/films/7003-les-heroines-du-mal

 

DVD disponible sur Amazon



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