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As Tears Go By - Nos années sauvages 4K : les deux premiers films de Wong Kar-wai (en UHD)

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

As Tears Go By : Ah Wah, un petit gangster, sévit dans les quartiers de Hong Kong aux côtés de son meilleur ami, Fly. Epuisé par cette spirale de violence, il souhaite fuir le monde impitoyable des triades, et mener enfin une vie meilleure aux côtés de celle qu'il aime. Mais Fly est endetté fortement auprès d'un chef de gang qui cherche à l'éliminer. Ah Wah n'a pas le choix. Il doit aller à son secours…

 

 

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Nos années sauvages : dans les années 1960 à Hong Kong, Yudd, élevé à la diable par sa mère adoptive, indolent et charmeur, se laisse bercer par la vie, passant de bras en bras, seulement alarmé quand on lui propose le mariage. Narcissique, obsédé par le besoin qu'il éprouve de découvrir ses origines, Yuddy quitte amis, maîtresses et mère pour partir aux Philippines, à la recherche de son passé.

 

 

  • Titre original : Wong gok ka moon - Āfēi Zhèngzhuàn
  • Support testé : UHD
  • Genre : drame
  • Année : 1988, 1991
  • Réalisation : Wong Kar-wai
  • Casting : (1) Andy Lau, Maggie Cheung, Jacky Cheung, William Chang, Kau Lam, Alex Man, Ronald Wong, Kong To-Hoi (2) Leslie Cheung, Maggie Cheung, Andy Lau, Carina Lau, Rebecca Pan, Jacky Cheung, Tony Leung, Danilo Antunes
  • Durée : 1 h 39 mn 14 - 1 h 35 mn 01
  • Format vidéo : 16/9
  • Format ciné : 1,85/1 (HDR 10) recadrée en 1,78/1
  • Sous-titrage : français
  • Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique cantonais
  • Bonus : Digipack avec l’UHD et le Blu-ray du film (1) entretien avec Charles Tesson (2023, 34 mn 42) (2) La Méthode Wong Kar Wai par Gilles Ciment (2022, 27 mn 31)
  • Éditeur : The Jokers

 

Commentaire artistique  

Les deux premiers films du réalisateur hongkongais Won Kar-wai, As Tears Go By (1988) et Nos années sauvages (1991) ont été restaurés en UHD 4K sous sa direction avec des changements qui ont suscités certaines critiques. Né à Shanghai et enfant émigré avec sa mère à Hong-Kong, il commence sa carrière comme scénariste de soap-opera pour la télévision avant d’écrire et réaliser son premier film.

Ce sera As Tears Go By, titre repris de la chanson des Rolling Stones, un polar qui surfe sur la mode du polar très en vogue à Hong-Kong dans les années 80. Vaguement inspiré, sans complexe, du scenario de Mean Streets (1973) de Martin Scorsese, son film est interprété par deux de ses futurs acteurs emblématiques : Maggie Cheung  (Ah Ngor) et Andy Lau (Ah Wah) ainsi que par Jacky Cheung (Fly). Les habitudes de son job télévisuel ne sont pas oubliées : As Tears Go By  est manifestement un savant amalgame de romance légère et de violences paroxystiques que son talent d’artiste graphique va traiter sous la forme de scènes aussi épurées que brutales. Pour définir cet univers singulier, qui deviendra par la suite sa marque de fabrique, il développe une vision esthétique surprenante (dominante chromatique, saturations, éclairages fluo) et une bande sonore survitaminée par des sons d’ambiances et des musiques occidentales au niveau exagéré. Traité dans l’esprit des polars commerciaux plébiscités d’alors, son film va remporter un énorme succès auprès du public local. Même si Wong Kar-wai sacrifie, avec ce premier film, à un genre très codifié, avec ses petits gangsters sans envergure et sa romance exaltée et tragique, As Tears Go By est déjà imprégné de ce parfum de réalisme graphique et de nostalgie qui vont imposer son style futur. Réalisé à Kowloon, ce polar dynamique et captivant, s’inscrivant dans la lignée des prochains films urbains du cinéaste, possède un rythme surprenant, enchainant accélérés et ralentis, pauses et confrontations, et une manière de filmer inimitable qui culmine avec la scène du baiser dans la cabine téléphonique. Dès ce premier opus, Wong Kar-wai fait la preuve de son talent naissant à manier avec virtuosité les outils cinématographiques et à susciter les émotions, entre poésie et mélancolie.            

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C’est néanmoins avec son second long-métrage Nos années sauvages que Wong Kar-wai va affiner son style. La place de ce film dans l’univers du cinéaste est complexe (cf. bonus) et elle n’est pas exempte de pensées autobiographiques avec un personnage qui part aux Philippines en quête de ses parents, sorte de rappel du jeune Wong Kar-wai exilé à Hong-Kong (où son parler mandarin tranche avec le cantonais) qui devra attendre une décennie pour revoir son père et ses frères. Nos années sauvages devait être le premier volet d’un projet qui ne se fera pas, suite à l’échec commercial du film, ce qui explique la scène énigmatique finale avec Tony Leung Chiu-wai. In the Mood for Love (2000) constituera une sorte de prolongement en se substituant à ce qui aurait dû être le second film : Maggie Cheung porte d’ailleurs le même prénom Su Lizhen dans les deux films… Film romantique et émouvant sur la perte de la jeunesse, Nos années sauvages marque la première collaboration de Wong Kar-wai avec le directeur de la photographie Christopher Doyle qui saura traduire ses intentions en filmant avec des teintes symboliques (le vert dans ce film) les ruelles et les appartements de Hong-Kong. Si Leslie Chung  joue Yuddy, le cinéaste retrouve ses interprètes de prédilection Maggie Cheung (Su Lizhen) et Andy Lau (Tide). Mais une nouvelle venue, Carina Lau (Leung Fung-Ying), monopolise l’attention en jouant intensément une danseuse de cabaret subjuguée et délaissée par Yuddy. Les nombreux thèmes chers au cinéaste parsèment l’intrigue dont il a écrit le scénario : la solitude, le poids du destin, les amours contrariés, la tragédie du quotidien. Avec une insistance sur le temps qui passe (montres, horloges) et les instants fugitifs qui vont marquer durablement l’existence, Nos années sauvages égrènent les amours malheureux de personnages aux caractères dissemblables, de la mère adoptive de Yuddy (Tita Muñoz) au policier dépité Tide (Andy Lau) en passant par Yuddy et ses amoureuses. Toute l’intrigue baigne dans la mélancolie, le souvenir, la nostalgie et l’impondérable. Le style visuel s’affirme un peu plus dans un contexte urbain aux couleurs peu naturelles et aux ambiances glauques (pluie, ruelles peu éclairées, gare et bar aux éclairages artificiels) magistralement évoquées par les décors suggestifs de William Chang. Contemplatif, mais non dépourvu de violences graphiques fugitives (scène finale), le film démontre que Won Kar-wai est passé maitre dans l’art du temps distendu, de l’ellipse et de l’esthétique révélatrice des sentiments. Malgré son échec cuisant, Nos années sauvages est un grand film, très personnel et poignant, qui réunit toutes les spécificités du style unique de ce grand cinéaste.     

 

Commentaire technique 

Nouvelles restaurations 4K en 2019 à partir des négatifs originaux 35 mm par L'Immagine Ritrovata et One Cool sous la supervision de Won Kar-wai qui a décidé d’apporter à ses films diverses modifications (qui ont été critiquées) en invitant le public « … à se joindre à moi pour repartir à zéro, car ce ne sont pas les mêmes films, et nous ne sommes plus le même public ».

 

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As Tears Goes By 

Image : copie UHD, bonne définition mais piqué inégal sur les détails en fonction d’une texture argentique variable retravaillée (tournage en 35 mm, Master Format 4K restauré), image propre mais recadrée en 1,78/1, contraste HDR différencié selon les plans avec parfois une perte de texture dans les basses lumières, noirs trop soutenus, étalonnage révisé minimisant la luminescence des éclairages fluo, colorimétrie manquant de naturel, teintes tirant sur le bleu-vert 

Son : mixage cantonnais 2.0 monophonique, dialogues clairs quoiqu’un peu assourdis par un niveau élevé des sons d’ambiances et de la musique, dynamique sans faille ni saturation

Nos années sauvages

Image : copie UHD, bonne définition mais piqué inégal en fonction d’une texture argentique au grain variable (tournage en 35 mm avec caméra Arriflex 35 BL4, Master Format 4K restauré), image propre mais recadrée en 1,78/1, belle gestion HDR du contraste avec du détail dans les nombreux plans en basse lumière et éclairages artificiels, étalonnage chaud avec une dominante verte souhaitée mais très prononcée, colorimétrie nuancée aux teintes pseudo naturalistes

Son : mixage cantonnais 2.0 monophonique, dialogues clairs et bien intégrées sans distorsion, bonne dynamique sur les sons d’ambiances (pas, pluie…) au niveau excessif

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Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb
As Tears Go By : https://www.imdb.com/title/tt0096461/
Nos années sauvages : https://www.imdb.com/title/tt0101258/

 

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