Le Prix du passage : une pratique très singulière pour échapper à la précarité (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Natacha, 25 ans, jeune mère célibataire galère pour élever son fils Enzo, 8 ans. Walid, lui, migrant d'origine Irakienne, attend de réunir assez d'argent pour payer son passage vers l'Angleterre. Aux abois, ils improvisent ensemble une filière artisanale de passages clandestins.
- Titre original : Le Prix du passage
- Support testé : Blu-ray
- Genre : drame, thriller
- Année : 2023
- Réalisation : Thierry Binisti
- Casting : Alice Isaaz, Adam Bessa, Catherine Salée, Ilan Debrabant, Ilias Le Doré, Nelson Delapalme, Ralph Amoussou, Farid Larbi
- Durée : 1 h 41 mn 01
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,85/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
- Bonus : scène coupée : le parloir (2 mn 41) - court métrage Le Livre de minuit de Thierry Binisti (1996, 16 mn 54) - bande annonce (1 mn 36)
- Éditeur : Diaphana Edition Video
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Commentaire artistique
Sur un sujet on ne peut plus d’actualité, Thierry Binisti a réalisé Le Prix du passage d’après le scénario de Sophie Geydon et Pierre Chosson. L’intrigue, inspirée par le travail de la scénariste dans diverses associations d’aide aux migrants et ses rencontres avec de nombreuses personnes concernées, s’attache principalement à raconter l’histoire du couple formé par Natacha, incarnée par Alice Isaaz, et Walid, joué par Adam Bessa. La première est une jeune mère célibataire en colère, déterminée et univoque, le second est un migrant irakien plus réservé et dans l’attente d’un hypothétique passage. L’action se situe quelque part sur la côte de la manche sans précision (Calais selon le cinéaste), même si le film a été tourné à Boulogne-sur-Mer où l’existence d’un checkpoint désaffecté pour Hovercraft a été un décor tout trouvé (plusieurs fois utilisé par le cinéma et la télévision). Le Prix du passage confronte deux vulnérabilités qui vont, par le bais de la fiction, se révéler d’abord contradictoires, puis complémentaires : celle du migrant en quête d’un pays de cocagne et celle de la jeune femme déshéritée, incapable de subvenir au besoin de son jeune ado Enzo (Ilan Debrabant) malgré le soutien indéfectible de sa mère Irène (Catherine Salée). La solution à ces situations inextricables est la même pour les deux protagonistes : la fuite vers un endroit meilleur. Tout va se solutionner, semble-t-il, lorsque Natacha découvre les avantages financiers qu’elle en retire en devenant passeuse de clandestins grâce au coffre cachette de sa petite auto. Malgré cette entrée dans l’illégalité, Le Prix du passage, qui ne juge pas ses personnages, livre un portait bienveillant de la jeune femme qui se bat pour échapper à la misère et du migrant Walid que le système contraint à la précarité. Pour la dramaturgie, le film devient une sorte de thriller en montrant aussi un gang de malfrats qui contrôle le milieu des migrants mais ces vilains ne dépassent pas le seuil du cliché. Le récit va surtout jouer la carte du romanesque, sans tomber dans l’écueil du mélo amoureux, et celle des bienfaits d’un possible altruisme sans sacrifier au spectacle. La réalisation efficace ménage d’excellentes séquences de suspense (passage aux douanes, représailles, police) servie par la photographie lumineuse et démonstrative de Martin Rit. En filigrane, ce drame très actuel débouche sur des interrogations plus universelles : les mécanismes du problème migratoire, la réalité de la fracture sociale et les freins à la liberté, avec en prime un fascinant portrait de femme admirablement incarnée par Alice Isaaz. Touchant.
Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition avec du piqué sur les détails (tournage numérique avec caméras Alexa Mini et Sony FX3, Master Format 2K), gestion naturaliste du contraste, images lumineuses aux noirs soutenus, étalonnage réaliste chaud, colorimétrie nuancée sans dominante aux teintes naturelles
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Son : mixage français/arabe 5.1, dialogues clairs et équilibrés, excellente dynamique sur les ambiances (véhicules, bateaux, douane) et sur la musique de Karim Baggili, spatialisation naturaliste aux effets surrounds immersifs efficaces, LFE ponctuels mais énergiques
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : 
(2,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt27416499/
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