La Chute des héros : l’unique réalisation de Karl Malden (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(4/5)
Synopsis
Durant la guerre de Corée, Harry Cargill, officier d'aviation, est accusé d'avoir collaboré avec l'ennemi. L'affaire semble entendue, d'autant que Cargill refuse de se défendre. Le colonel William Edwards tente d'en savoir plus : son enquête va mettre à jour une tout autre vérité.
- Titre original : Time Limit
- Support testé : Blu-ray
- Genre : drame, guerre
- Année : 1954
- Réalisation : Karl Malden
- Casting : Richard Widmark, Richard Basehart, Dolores Michaels, June Lockhart, Carl Benton Reid, Martin Balsam, Rip Torn, Khigh Dhiegh
- Durée : 1 h 36 mn 39
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,85/1 Noir et Blanc
- Sous-titrage : français
- Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais
- Bonus : Digipack avec le Blu-ray (97 mn) et le DVD du film (92 mn) - interview de Florent Fourcart, spécialiste de l'histoire au cinéma (2023, 22 mn 21) - bande annonce (3 mn 18)
- Éditeur : Rimini Éditions
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Commentaire artistique
La Chute des héros est un film d’acteurs à plus d’un titre. D’abord parce que c’est l’adaptation de la pièce de théâtre d’Henry Denker et Ralph Berkey, « Time Limit », qui a été jouée à Broadway au Booth Theatre à partir du 24 janvier 1956 pour 127 représentations. Pour la version cinéma, le casting réunit Richard Widmark (colonel Edwards), Richard Basehart (major Cargill), Martin Balsam (sergent Baker), Dolores Michaels (caporal Evans) et June Lokhart (Mrs. Cargill). Ensuite parce le film a été dirigé par l’acteur américain Karl Malden : bien qu’il ait été corrélateur sur La Colline des potences (1959), ce long métrage sera son unique réalisation à part entière. Enfin parce que le film est coproduit par la star du film, Richard Widmark, qui acheta les droits une fortune, tellement il souhaitait faire un film de cette pièce qui l’avait enchantée. C’est lui aussi qui eut l’idée de confier la réalisation à son ami Karl Malden dont la direction sera largement encensée par la critique. La Chute des héros relève du genre militaro-judicaire dont le film le plus emblématique est Ouragan sur le Caine (1954). Un colonel de l’armée américaine est chargé d’enquêter sur le cas d’un major qui reconnait avoir collaboré avec l’ennemi quand il était prisonnier dans un camp coréen : il avoue avoir approuvé la guerre bactériologique et avoir tenu des discours anti-américains à la radio. Mais tout n’est pas aussi simple en raison de la mort suspecte de deux de ses hommes et du récit étrangement identique des survivants. Toute l’intrigue se déroule dans les bureaux militaires, hormis les flash-backs dans le camp coréen (tournés à Fort Jay près de New York et au Paramount Ranch en Californie). Derrière ce qui semble être un possible lavage de cerveau et retournement, la vérité sur les agissements du major Cargill va être révélée au cours d’une solide progression dramatique composée d’interrogatoires mêlant les aveux du lieutenant Miller (Rip Torn) et la détermination du colonel Edwards. L’interprétation intense des acteurs et des actrices, la qualité des dialogues et le rythme bien soutenu du suspense sont si fascinants qu’ils font oublier l’aspect statique du récit. L’enjeu du film est captivant : Cargill est-il un lâche ? Qu’est-ce que la notion de héros ? Le Code de justice militaire prend-il en compte la torture éventuelle ? Il est question de morale, d’honneur, de philosophie : autant de notions complexes et universelles qui passent dans le film par les dialogues. La mise en scène très classique s’adapte à la théâtralité de l’histoire et cherche une certaine impartialité en se gardant de toute extravagance. La Chute des héros est un film de procès qui ne va pas jusqu’au tribunal, mais qui sait développer savamment la psychologie de ses personnages, y compris féminins, et montrer que la condition humaine à ses limites. Dans le contexte de la guerre de Corée, un film hollywoodien méconnu qui mérite d’être vu.
Commentaire technique
Image : copie HD, excellente définition et piqué sur les détails, texture argentique visible mais relativement homogène (tournage en 35 mm, Master Format 2K 2020), copie propre aux défauts imperceptibles, bonne gestion du contraste, image lumineuse aux noirs soutenus, blancs nuancés, gamme des gris harmonieuse
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Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues nombreux clairs et équilibrés, bonne dynamique sur les rares ambiances actives et sur la musique de Fred Steiner, pas de souffle ou de distorsion
Notre avis
Image : (4/5)
Mixage sonore : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0051083/
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