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La Cible : un hommage soutenu au cinéma et à Boris Karloff (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5) 

Synopsis 

Byron Orlok, célèbre acteur de films d'épouvante, a décidé de mettre un terme à sa carrière. Sa dernière apparition publique aura lieu le lendemain à un drive-in où il présentera son dernier film. Ce jour-là, Bobby Thompson, un assureur fasciné par les armes à feu, abat de sang-froid sa mère et sa femme. Bien décidé à ne pas s'arrêter là, le jeune homme poursuit sa route, jalonnée de cadavres, jusqu'au drive-in…

  • Titre original : Targets
  • Support testé : Blu-ray
  • Genre : thriller
  • Année : 1968
  • Réalisation : Peter Bogdanovich
  • Casting : Boris Karloff, Tim O'Kelly, Arthur Peterson, Monte Landis, Nancy Hsueh, Peter Bogdanovich, Daniel Ades, James Brown
  • Durée : 1 h 30 mn 05
  • Format vidéo : 16/9
  • Format ciné : 1,85/1
  • Sous-titrage : français
  • Pistes sonores : DTS-HD MA 1.0 monophonique anglais, français
  • Bonus : Digipack exclusif avec le Blu-ray du film (90 mn) et le DVD du film (86 mn) - fac-similé d'un courrier de Peter Bogdanovich adressé à Alfred Hitchcock - 12 photos de tournage - une affiche du film (53,4 x 38 cm)
  • Bonus sur le Blu-ray : commentaire audio de Peter Bogdanovich (VOST) - La Cible : une introduction de Peter Bogdanovich par Laurent Bouzereau (2003, 13 mn 42) - Sidération, entretien inédit de Jean-Baptiste Thoret (HD, 2023, 27 mn 19) - bande annonce originale (1 mn 52)
  • Éditeur : Carlotta Films

 

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Commentaire artistique  

Cette édition limitée à 2000 exemplaires de La Cible constitue le n° 25 de la collection édition prestige de l’éditeur accompagnée de divers goodies. Il s’agit du premier long métrage réalisé par Peter Bogdanovitch qui travaillait alors pour Roger Corman. Il raconte (cf. bonus), avec un flegme amusant, comment le cinéaste lui a proposé de diriger un premier film avec la grande star de l’horreur, Boris Karloff. Les circonstances n’étaient pas banales : il ne pouvait compter que sur deux jours de tournage avec le comédien (sous contrat avec Roger Corman), à charge pour lui d’inventer une intrigue qui permettrait de caser la vedette dans une petite série B sans budget… Roger Corman imposait aussi l’obligation de réutiliser des extraits de son ineffable réalisation de 1963 L’halluciné (The Terror), un modeste film d’horreur avec Boris Karloff et le tout jeune Jack Nicholson, tourné avec Francis Ford Coppola en guise d’assistant réalisateur. Très enthousiaste, Peter Bogdanovitch, cinéphile averti et amoureux du 7ème Art, concocta alors un scénario avec son épouse Polly Platt qui combinait deux concepts : la lassitude d’une star de l’épouvante sur le retour, Byron Orlok (Boris Karloff), qui veut démissionner et celle d’un tireur d’élite psychopathe Bobby (Tim O’Kelly), un personnage inspiré par Charles Whitman qui en 1966 assassina sa mère, sa femme et tua à l’aveugle seize personnes sur le campus de l’Université du Texas à Austin. Après un profond remaniement du scénario par Samuel Fuller, qui a conseillé de miser le maximum de budget sur la scène finale du drive-in et qui a exigé de ne pas être crédité au générique (cependant il sera cité dans le nom du personnage cinéaste Samuel Michels qui tente en vain de persuader Orlok de la qualité de son nouveau scénario), la structure de La Cible s’est révélée exemplaire. Non seulement Peter Bogdanovitch a pu mettre en jeu son intime connaissance du cinéma - les cinéphiles apprécieront les allusions et les mises en abyme -  mais il a réussi vraiment à intégrer Boris Karloff à l’action en lui évitant de faire de la figuration. Le film débute ironiquement par la fin du film L’halluciné et se termine au drive-in de Reseda où la star est confrontée au tireur. Malgré les quelques jours de tournage, Boris Karloff est donc actif dans le film : à 80 ans passés, en mauvaise santé, l’acteur livre une excellente composition professionnelle (cf. scène de l’histoire du rendez-vous à Samarra). Peter Bogdanovitch a merveilleusement géré son film en accordant 30 minutes de présence physique au grand acteur augmentée de quelques 20 minutes d’extraits de L’halluciné. Le reste du métrage est occupé par l’histoire de Bobby, de la progression de sa dérive mentale et de ses relations avec sa famille.  Selon la méthode Corman, les actions du tueur, notamment la fusillade sur l’autoroute, ont été tournées sans autorisation et la scène du réservoir a été filmée sans prise de son, tous les effets sonores ayant été rajoutés par la suite. Aux côtés de Boris Karloff, Nancy Hsueh (Jenny) et Peter Bogdanovich (Samuel) se révèlent très convaincants. Ce film culte a suscité de nombreuses analyses qui ont toutes décryptées le changement symbolisé par l’opposition entre la fin d’un cinéma classique incarné par Boris Karloff et le nouveau cinéma avec son tueur psychopathe au profil terriblement trivial. Taxé de film violent, La Cible aura une sortie retardée (en raison des assassinats de Martin Luther King et de Bobby Kennedy) mais son propos sur les armes, toujours d’actualité, et son constat lucide et pessimiste sur la transformation de la société américaine n’ont pas pris une ride. Par sa cinéphile exacerbée et par sa construction particulièrement habile, La Cible est clairement un des meilleurs films produit par Roger Corman tout en concrétisant les débuts prometteurs d’un jeune réalisateur brillant.                   

 

Commentaire technique

Cette nouvelle restauration 2K 2023 à partir d'un scan 4K a été supervisée par Peter Bogdanovich

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Image : copie HD, excellente définition et piqué constant, texture argentique régulière (tournage en 35 mm, Master Format 4K restauré en 2K en 2023), image propre, bon contraste naturaliste aux noirs soutenus, étalonnage chaud réaliste, colorimétrie nuancée aux teintes naturelles sans dominante, tons sans saturation excessive

Son : mixage anglais 1.0 monophonique, dialogues équilibrés, très léger souffle, excellente dynamique sur les ambiances (tirs) et sur la musique de Charles Greene et Brian Stone ; VF 1.0 monophonique claire, bonne dynamique, doublage ancien mais soigné et équilibré

 

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0063671/

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