War Pony : une ethno-fiction lyrique chez les indiens Lakota (en DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Deux jeunes hommes de la tribu Oglala Lakota vivent dans la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud. Bill, 23 ans, cherche à joindre les deux bouts à tout prix. Matho, 12 ans, est quant à lui impatient de devenir un homme. Liés par leur quête d'appartenance à une société qui leur est hostile, ils tentent de tracer leur propre voie vers l'âge adulte.
- Titre original : War Pony
• Support testé : DVD
• Genre : drame
• Année : 2022
• Réalisation : Gina Gammell et Riley Keough
• Casting : Jojo Bapteise Whiting, LaDainian Crazy Thunder, Ashley Shelton, Robert Stover, Jesse Schmockel, Sprague Hollander, Wilma Colhoff, Iona Red Bear, Woodrow Lone Elk, Ta-Yammi Long Black Cat, Jeremy Corbin Cottier
• Durée : 1 h 50 mn 20
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 anglais / sioux
• Bonus : entretien avec Mathieu Macheret, critique de cinéma (2023, 27 mn 37)
• Éditeur : Blaq out
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Commentaire artistique
War Pony est un film américain indépendant réalisé par Gina Gammell et Riley Keough, deux cinéastes américaines non natives, qui ont coécrit le scénario en collaboration avec Bill Reddy et Franklin Sioux Bob, deux natifs américains. S’inscrivant dans le courant des films indépendants d’ethno-fiction (cf. bonus), il résulte de diverses rencontres entre les réalisatrices et les Lakota Oglala de la réserve de Pine Ridge (Dakota du sud). Ces contacts ont débuté fortuitement durant le tournage de American Honey (2016) interprété par Riley Keough (petite-fille d’Elvis Presley) et dans lequel Bill et Franklin étaient figurants. War Pony décrit le désœuvrement et la crise existentielle qui touchent deux jeunes membres de la communauté Oglala dans leur réserve de Pine Ridge, Bill et Matho incarnés par Jojo Bapteise Whiting et LaDainian Crazy Thunder. Ces personnages, qui ne se croisent pratiquement pas, malgré le microcosme étroit de la réserve, sont dépeints à partir de l’observation de la condition réelle des Lakota actuels. Le film suit leur destinée en parallèle, Bill cherchant à sortir de sa condition par l’élevage de caniches, tandis que l’adolescent Matho doit assumer son apprentissage en traficotant de la drogue, comme son père. Les diverses situations décrites sans misérabilisme mais avec un naturalisme quasi documentaire montrent ces laissés pour compte du rêve américain : une minorité d’opprimés exclus du système, soumis à la misère et la dégradation sociale dans une réserve où ils sont abandonnés par des pouvoirs publics. Avec son point de vue natif plutôt inhabituel, War Pony montre très crûment l’autre face du western triomphant et ce n’est pas à l’avantage des institutions des USA. La justesse du propos a été la règle des réalisatrices qui ont suivi et respecté les avis de tous les natifs Oglala intervenants dans ce film (scénaristes, acteurs, figurants, etc.), un parti prix estimable qui va à l’encontre des collaborations habituelles avantageant la part des blancs sur celle des natifs. War Pony n’est pas pour autant un film édifiant : si ses personnages sont naturellement empathiques, son intrigue, en se gardant de tout jugement, ne néglige pas de montrer leurs erreurs et leurs défauts. War Pony est un film indépendant passionnant qui confirme le passif des américains envers les natifs et leur déni de reconnaissance des amérindiens. Le destin croisé de Bill et Matho, qui symbolise une part de cette injustice, bénéficie de l’interprétation spontanée très naturelle de deux membres de la tribu et d’une mise en scène subtile non dépourvue de quelques touches de lyrisme (bison). Attachant.
Commentaire technique
Image : copie SD, bonne définition mais piqué moyen en raison du support DVD (tournage avec caméra Arri Alexa XT), contraste homogène aux éclairages naturalistes, images lumineuses, noirs soutenus, étalonnage chaud, colorimétrie nuancée aux teintes réalistes
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Son : mixage 5.1, dialogues centrés clairs, excellente dynamique sur les ambiances et sur la musique de Christopher Stracey et Mato Wayuhi, spatialisation réaliste aux effets surrounds immersifs mesurés, LFE ponctuellement énergique
Notre avis
Image : (3,5/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : 
(2,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt16227002/
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