Trapèze : de la haute voltige amoureuse et physique (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
À la suite d'un accident, Mike Ribble, l'unique spécialiste du triple saut au trapèze, a été contraint de renoncer à sa carrière et n'est plus qu'un simple accessoiriste. C'est alors qu'il rencontre le jeune Tino Orsini, dont le père avait été son camarade. Tino, bouillant et téméraire, demande à Mike de lui apprendre le triple saut…
- Titre original : Trapeze
- Support testé : Blu-ray
- Genre : drame
- Année : 1956
- Réalisation : Carol Reed
- Casting : Burt Lancaster, Tony Curtis, Gina Lollobrigida, Katy Jurado, Thomas Gomez, Johnny Puleo, Minor Watson, Gérard Landry
- Durée : 1 h 45 mn 53
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 2,35/1 CinemaScope
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 anglais, français
- Bonus : combo avec le Blu-ray du film (106 mn) et le DVD du film (101 mn) - livret « Haute voltige » (32 pages) de Stéphane Chevalier - entretien avec Gérald Duchaussoy, responsable de Cannes Classics (25 juillet 2023, 26 mn 53)
- Éditeur : Rimini Éditions
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Commentaire artistique
Trapèze, réalisé en 1956 par Carol Reed, appartient au genre « film de cirque » qui compte un nombre incalculable de titres. Avant ce film, plusieurs œuvres témoignèrent de l’intérêt du thème, comme Le Cirque (1928) de Charlie Chaplin, Dumbo (1941) de Walt Disney, Sous le plus grand chapiteau du monde (1952) de Cecil B. DeMille et Lola Montès (1955) de Max Ophuls. Trapèze qui adapte librement un roman de Max Catto (1950), a été tourné en France au Cirque d’hiver à Paris et aux studios de Billancourt. Splendidement filmé en CinemaScope par Robert Krasker, il a été récompensé à Berlin par un Ours de Bronze pour le réalisateur et par un Ours d’argent pour Burt Lancaster. L’intrigue se concentre sur un trio de trapézistes : Mike Ribble (Burt Lancaster), ancienne gloire du cirque et handicapé par une chute, Tino Orsini (Tony Curtis), nouveau venu passionné par son art, et Lola (Gina Lollobrigida), une jeune femme sexy très ambitieuse. Autour de ces personnages, quelques rôles secondaires ont été développés : Rosa l’écuyère, jouée par la mexicaine Katy Jurado (remarquée pour son rôle dans Le Train sifflera trois fois, 1952), Max le nain incarné par Johnny Puleo (qui remplace le rôle du clown que devait jouer Achille Zavatta) et le dresseur de serpents interprété par Sid James. Deux personnages éminents du cirque qui ont réellement existés, Sampion Bouglione et John Ringling North (Barnum & Bailey), sont composés par Thomas Gomez et Minor Watson. Outre sa romance imposée, avec un triangle amoureux plus que classique et pas toujours vraiment crédible, l’argument dramatique majeur de Trapèze est de décrire la création d’un numéro de haute voltige dont l’apothéose sera un triple saut périlleux : dans cette intention, le film se devait d’être très convaincant pour toutes ses scènes montrant les trapézistes en action. Si Burt Lancaster, ancien acrobate, effectue lui-même la majorité de ses acrobaties, relayé une seule fois par son ami Nick Cravat, Tony Curtis est doublé par Fay Alexander (et Jean Palacy non crédité pour le triple salto) et Gina Lollobrigida par Maryse Begary. C’est d’ailleurs le filmage des numéros de voltige qui assurent l’intérêt de ce mélodrame à l’ancienne dont le scénario a soigneusement gommé, à la demande de Burt Lancaster, l’homosexualité de Mike Ribble. Le plus souvent située sous le chapiteau immobile du cirque d’hiver, l’intrigue se déroule parfois hors du cirque dans les ruelles parisiennes traitées plutôt curieusement : comme il a été justement remarqué (cf. bonus), Carol Reed n’a pas son pareil pour filmer des atmosphères ténébreuses aux pavés mouillés à l’instar de son célèbre film Le Troisième homme (1949). Avec tout le faste d’une grosse production hollywoodienne, Trapèze est un film indépendant produit par la société Hill-Hecht-Lancaster Productions, auréolée par son film oscarisé Marty (1955), et fortement supervisé par Burt Lancaster qui décida de tourner en Europe et en Scope ce film dont il rêvait depuis longtemps. Hormis l’intrigue amoureuse en partie desservie par son interprétation, même si les caractères semblent dédoubler la personnalité civile des acteurs (cf. bonus), Trapèze, reflet manifeste d’une conception patriarcale datée de la société, est nettement plus captivant et plus spectaculaire dès que l’action se déroule sous le chapiteau. En CinemaScope, photographiées à la verticale, les scènes de voltige sont absolument époustouflantes. Ce spectacle très immersif obtiendra un grand succès populaire à sa sortie : avec Trapèze, le public avait le sentiment d’être au plus près du travail des voltigeurs, de partager leurs difficultés physiques et d’affronter le danger (surtout quand le filet de protection est retiré dans la scène finale). Le réalisme de cette fiction dramatique assure toujours l’attrait de ce film captivant sur le cirque.
Commentaire technique
Image : copie HD, assez bonne définition avec cependant certaines scènes floues, piqué variable, texture argentique homogène (tournage en 35 mm en CinemaScope, Master Format 2K), copie pas exempte de défaut (rayures verticales, scènes trop contrastées), contraste variable, image lumineuse, noirs francs, étalonnage chatoyant chaud, colorimétrie aux teintes vives et tranchées, tons saturés
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Son : mixage 2.0 anglais (4 pistes stéréo magnétiques au cinéma), dialogues clairs et sans distorsion, bonne dynamique (scènes sous le chapiteau) et sur la musique enlevée de Malcolm Arnold, perception d’une spatialisation stéréophonique frontale ouverte soutenant les bruits de la foule et la musique ; VF 2.0 monophonique, claire, dynamique, doublage ancien clair aux voix équilibrées
Notre avis
Image : (3/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0049875/
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