La Fusée de l'épouvante : le film culte précurseur d’Alien (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

En 1973, une première expédition humaine s'est posée sur Mars. Depuis, elle n'a plus donné signe de vie. Une nouvelle mission arrive six mois plus tard et découvre un seul survivant. Une forme de vie inconnue semble avoir décimé le reste de l'équipage.

Titre original : It ! The Terror from Beyond Space
Support testé : Blu-ray
Genre : science-fiction, horreur
Année : 1958
Réalisation : Edward L. Cahn
Casting : Marshall Thompson, Shirley Patterson, Kim Spalding, Ann Doran, Dabbs Greer, Paul Langton, Robert Bice, Richard Benedict, Richard Hervey, Thom Carney, Ray Corrigan
Durée : 1 h 09 mn 24
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,85/1 Noir et Blanc
Sous-titrage : français
Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais
Bonus : Digipack avec le Blu-ray du film (69 mn) et le DVD du film (67 mn) - Aliens, Mutants & Zombies chez Edward L. Cahn par Alexandre Jousse (2023, 23 mn 01)
Éditeur : Rimini Éditions

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Commentaire artistique

La Fusée de l’épouvante est un film de science-fiction indépendant réalisé par Edward L. Cahn en 1958 et qui est sortie en double-programme avec un autre film du cinéaste, Curse of The Faceless Man (remake déguisé de La Momie). Étant donné la courte durée d’à peine un peu plus d’une heure du film La Fusée de l’épouvante , il aurait été avantageux d’avoir les deux films sur le même Blu-ray. Tourné en quinze jours, ce film produit par Edward Small s’intitulait initialement It ! The Vampire from Beyond Space. C’est une de ces innombrables séries B dirigées par Edward L. Cahn, mais malgré sa filmographie impressionnante et l’enthousiasme du bonus bien documenté qui lui est consacré, ce cinéaste réputé pour son efficacité n’a pas laissé d’œuvres impérissables. Si La Fusée de l’épouvante possède aujourd’hui l’aura d’un film culte ce n’est pas tant pour ses qualités artistiques mais pour son scénario. L’intrigue écrite par Jerome Bixby (qui écrira aussi celui du film de Richard Fleischer Le Voyage fantastique, 1966) imagine qu’un Alien martien, devenu passager clandestin d’un fusée, menace son équipage tout en étant indestructible : c’est exactement la même histoire que celle concoctée (avec d’autres sources complémentaires) par Dan O’Bannon pour Alien réalisé en 1979 par Ridley Scott. Les similitudes sont frappantes : vie quotidienne à bord, claustrophobie des lieux, Alien insaisissable qui se cache dans les niveaux inférieurs de la fusée et dans les conduits d’aération, morts successives de plusieurs membres de l’équipage, stratagème pour l’éliminer, etc. Mais la comparaison s’arrête là : même si le décor de la fusée d’Herman N. Schoebrun se révèle ingénieux, le budget limité et les récupérations rendent le film peu crédible. On sera étonné de voir fumer l’équipage, endosser des combinaisons non étanches pour sortir dans l’espace et utiliser dans le vaisseau des grenades, un bazooka et même le combustible atomique, etc. On est très loin du réalisme d’Alien et la créature a bien du mal à effrayer : le costume, conçu par Paul Blaisdell, est porté par l’acteur Ray Corrigan qui se révèle trop petit pour lui (il a feinté les essayages !) et qui jouera la plupart de ses scènes en état d’ébriété avancée, abimant souvent sa tenue… Très judicieusement pour rendre son monstre plus effrayant, Edward L. Cahn va limiter sa vision et souvent le montrer dans la semi-obscurité. Série B oblige, le casting n’est pas exceptionnel mais Marshall Thompson (acteur de la série Daktari), Shirley Patterson (héroïne dans la première série Batman de 1944) et les autres acteurs très professionnels jouent leurs personnages très consciencieusement. La Fusée de l’épouvante est sorti à une époque où les films de science-fiction envahissaient les écrans : avec son budget maigrichon, ses décors cheap et sa réalisation expéditive, cette série B pour teenagers n’aurait sans doute pas laissé une grande trace si elle n’avait été partiellement le modèle du film de Ridley Scott. Le film possède la naïveté et le charme des productions des années 50 qui reproduit le modèle social d’alors (rôle des femmes) et l’anxiété (crainte de l’Alien) que pouvait provoquer le développement du programme spatial. Un film distrayant grâce à sa solide intrigue.

Commentaire technique

Image : copie HD, bonne définition mais variable selon les plans, piqué honorable qui se gâte avec certaines images comme celle de Mars (recyclé de la Lune), texture argentique homogène (tournage en 35 mm, Master Format 2K), image propre avec quelques défauts, contraste avec des fluctuations passagères mais respectant les éclairages tranchés de Kenneth Peach, noirs francs, blancs nuancés, gamme de gris homogène

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Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs et équilibrés, quelques craquements, bonne dynamique variable sur les ambiances limitées (grognements de la créature, bruits de la fusée, porte des écoutilles, gaz et chalumeau) et sur la musique dramatique de Paul Sawtell et Bert Shefter, spectre limité aux extrémités