Le Procès des doges (Édition Limitée) : un film de procès historique intéressant (en Blu-ray)

Note artistique : (3,5/5) 

Synopsis

Au XVIème siècle, dans les rues de Venise, Pierre, un jeune boulanger, découvre le cadavre d'un noble. Pierre est arrêté. Convaincu de son innocence, le juge Lorenzo tente l'impossible pour le défendre à son procès. Mais les charges s'accumulent contre le petit boulanger qui est condamné à mort…

• Titre original : Il Fornaretto di venezia
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1964
• Réalisation : Duccio Tessari
• Casting : Michèle Morgan, Enrico Maria Salerno, Sylva Koscina, Jacques Perrin, Stefania Sandrelli, Gastone Moschin, Fred Williams, Ugo Attanasio
• Durée : 1 h 34 mn 42
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique italien, français
• Bonus : édition limitée - jaquette réversible sur le 1er tirage avec une illustration exclusive réalisée par Marc Petit (recto) et une création aux couleurs de Gaumont Découverte Blu-ray (verso) - présentation du film par Sylvain Perret, responsable éditorial (5 juin 2023, 3 mn 42) - Qu’est-ce que le tessarisme ?, interview inédite de Sébastien Le Pajolec, maître de conférences (9 juin 2023, 27 mn 34) - bande annonce (3 mn 57)
• Éditeur : Gaumont Films

Commentaire artistique

Coproduction franco-italienne, Le Procès des doges (ou Le Petit boulanger de Venise) sorti en 1964 est adapté de la pièce «Il Fornaretto» (1846) de Francesco Dall'Ongaro, poète et dramaturge italien, qui s’est inspiré d’une légende vénitienne de 1507 sur l’exécution à tort d’un jeune boulanger accusé de meurtre et torturé. Cette pièce a connu un tel succès depuis sa création en 1855 que cinq films lui ont été consacrés dont trois muets (1907, 1914, 1923) et deux parlants (1939, 1964). Le dernier en date a été réalisé par Duccio Tessari (cf. bonus), scénariste éminent de péplums et de westerns spaghetti (Pour une poignée de Dollars, 1964) et réalisateur éclectique, auteur du célèbre péplum satirique Les Titans (1962) et initiateur de la franchise Ringo avec Un Pistolet pour Ringo (1965) avec Giuliano Gemma. Mélodrame historique, Le Procès des doges est sa seconde réalisation qui bénéficie d’un tournage extérieur dans la cité de Venise en hiver et d’un casting international prestigieux avec Michèle Morgan (Sofia), Jacques Perrin (Pietro) et Enrico Maria Salerno (Barbo). Les rôles féminins secondaires sont interprétés par Silva Koscina (Clemenza), actrice ayant tourné auparavant dans de nombreux péplums et comédies, et Stefania Sandrelli (Anella), jeune actrice encore débutante. Situé à la Renaissance dans la République de Venise dirigée par les doges, Le Procès des doges oscille entre mélo sur fond de romance et film de procès avec détail des séances du tribunal et enjeux politiques à la clé. Le déni de justice à la source de cette intrigue pose tout la thématique de l’iniquité des magistrats, des tensions entre les familles aristocratiques et de la fracture sociale. Mais Duccio Tessari ne se contente pas de décrire le procès et nous octroie une vision documentée de la vie dans la Sérénissime avec les nombreux corps de métiers, les artistes (peintre, écrivain) et une très belle scène de lutte avec foule sur un pont du Grand Canal. Derrière la magnificence des décors et la somptuosité des costumes, servie par la photographie de Carlo Carlini aux cadrages impressionnants avec une superbe esthétique des couleurs, Le Procès des doges a tout du spectacle historique captivant surtout lorsqu’il s’attaque au pouvoir patricien dont le seul objectif est d'empêcher toute contestation ne serait-ce qu’au prix d’une vie. Le suspense bien maitrisé repose sur l’affrontement au sein du conseil entre les doges opposés à la plèbe conduits par Garzone, incarné par l’excellent Gastone Moschin, et ceux plus conciliant aspirant à la vérité comme Lorenzo Barbo… jusqu’au coup de théâtre final. L’essentiel du film repose sur le déroulement du procès qui dépasse la simple vengeance amoureuse pour dénoncer la corruption des élites : pour éviter le statisme de son film Duccio Tessari use habilement du flash-back et de la mobilité de sa caméra (tribunal). Distrayant et intéressant.

Commentaire technique 

Image : copie HD, bonne définition avec un piqué variable sur les gros plans, texture argentique homogène (tournage en 35 mm, Master Format 2K), image propre et stable, belle gestion du contraste avec un bon niveau de luminosité, des ombres détaillées et des noirs soutenus, étalonnage chaud à tendance magenta (début du film), colorimétrie manquant de naturel, teintes franches parfois assez nuancées (tribunal avec torches rouges, costumes, architectures), tons saturés

Son : mixage italien 2.0 monophonique, voix claires, pas de souffle, postsynchronisation équilibrée, bonne dynamique sur les ambiances (foule, canaux) et sur la musique d’Armando Trovajoli ; VF 2.0 monophonique claire, dynamique identique à la VF, doublage soigné avec les vraies voix de Michèle Morgan et Jacques Perrin

Notre avis

Image : (4/5)
Mixages sonores : (3,5/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0057068/

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