Témoin indésirable : une adaptation fidèle d’Agatha Christie (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3/5)
Synopsis
Assassinée durant Noël 1954, la riche philanthrope Rachel Argyle l'aurait été, selon la justice, par son fils adoptif, Jacko. Après le décès de celui-ci, mort d'une pneumonie derrière les barreaux, son ami le docteur Arthur Calgary, qui aurait dû lui servir d'alibi, revient d'un long voyage à l'autre bout du monde. Confronté à la famille du meurtrier supposé, il découvre qu'aucun de ses membres n'attend qu'il remue le passé et sorte des squelettes des placards. Pourtant, mieux que personne, Calgary sait que l'un des Argyle est le tueur.
- Titre original : Ordeal by Innocence
- Support testé : Blu-ray
- Genre : thriller, policier
- Année : 1984
- Réalisation : Desmond Davis et Alan Birkinshaw
- Casting : Donald Sutherland, Faye Dunaway, Christopher Plummer, Sarah Miles, Ian McShane, Diana Quick, Annette Crosbie, Michael Elphick
- Durée : 1 h 30 mn 36
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,85/1 Noir et Blanc et Couleur
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : LPCM 2.0 monophonique anglais, français
- Bonus : présentation exclusive du film par Anne Martinetti, spécialiste de l'œuvre d'Agatha Christie (47 mn 14)
- Éditeur : BQHL
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Commentaire artistique
Témoin indésirable est un film méconnu de 1984 produit par Cannon Group et adapté du roman « Ordeal by innoncence » (1958), l’un des préférés d’Agatha Christie. Cette intrigue très noire a été adaptée trois fois à la télévision dont, assez récemment, une sous forme d’une minisérie en 2018 avec Bill Nighty. En revanche le long métrage réalisé par Desmond Davies est la seule version cinématographique existante du roman. Rarement montrée, cette version aligne pourtant un casting de haute volée réunissant Donald Sutherland (docteur Calgary), Christopher Plummer (Leo Argyle) et Ian McShane (Philip Durant). Côté actrices, le film bénéficie de la présence des excellentes Sarah Miles (Mary Durant), Diana Quick (Gwenda Vaughan) et Faye Dunaway (Rachel Argyle), cette dernière n’apparaissant qu’en noir et blanc dans les nombreux flashbacks qui rythment la narration. Le film a aussi l’avantage d’avoir été tournée à Dartmouth (Devon), excepté une scène, dans la région préférée d’Agatha Christie et dans laquelle sa fille vivait à l’époque du tournage. Comme bien analysé (cf. bonus), ce film combine divers courants : celui du récit inextricable cher à la romancière, celui des nombreuses adaptations en vogue de ses romans et celui plus spécifique de son réalisateur britannique (qui dirigea en 1981 Le Choc des Titans) a vouloir moderniser sa version. Indéniablement si Témoin indésirable est ancré dans le paysage très britannique du Devon, son traitement s’inspire partiellement des codes du film noir urbain américain (scènes de la voiture, de l’hôtel), encouragé par le montage plus rythmé imposé par le monteur Timothy Gee : il a volontairement démultiplié les flashbacks pour rompre avec le confinement habituel des intrigues de la romancière souvent structurées pour se décliner en pièce de théâtre. La « nouvelle » musique jazzie de Dave Bruback, interprétée par son quartet et substituée à celle de Pino Donaggio, accentue le malaise de la narration et la rapproche de l’ambiance des thrillers noirs d’outre-Atlantique. Selon les sources, le tournage de Témoin indésirable a été compliqué par les exigences de Donald Sutherland de ne jamais être filmé en contre-plongée et de celle de Faye Dunaway d’être constamment éclairée de face ! Malgré tous ces handicaps, la version de Desmond Davies est assez fidèle au roman dont il respecte la trame et l’atmosphère, mais, comme souvent chez la romancière, le récit est encombré de complexités psychologiques fascinantes qui masquent des turpitudes inimaginables et rendent difficile l’identification du meurtrier. La réalisation très classique est certes assez datée mais toujours efficace et peut se prévaloir de sa fidélité au roman, de l’excellente incarnation de l’enquêteur par Donald Sutherland et de son tournage, chose rare, dans le pays même d’Agatha Christie. Distrayant.
Commentaire technique
Nouveau master à partir d'un scan 2K de l'interpositif 35mm
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Image : copie HD, bonne définition et piqué sur les gros plans mais texture argentique très prononcée (tournage en 35 mm, Master Format 2K 2019), copie propre hormis quelques petits défauts, bon contraste mais les éclairages de Billy Williams sont parfois trop tranchés, basses lumières un peu denses, noirs soutenus, étalonnage froid, colorimétrie chatoyante et nuancée mais manquant de naturel pour les tons chairs tirant sur le rouge, séquences en noir et blanc avec une gamme de gris peu prononcée
Son : mixage anglais 2.0 monophonique (stéréo au cinéma), dialogues équilibrés mais parfois brouillés par la dynamique excessive de la partition de jazz, pas de distorsion ou de souffle appuyé, dynamique excellente sur les ambiances (bateau, voiture) et qui privilégie beaucoup la musique jazzie surprenante de Dave Brubeck qui remplace la BO originale prévue et composée par Pino Donaggio ; VF 2.0 monophonique, claire, bonne dynamique, doublage correct mais voix mal intégrées aux ambiances
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(3/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0087852/
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