Sur l'Adamant : une unité d’accueil psychiatrique pas comme les autres (en DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
L'Adamant est un Centre de Jour unique en son genre : c'est un bâtiment flottant. Édifié sur la Seine, en plein cœur de Paris, il accueille des adultes souffrant de troubles psychiques, leur offrant un cadre de soins qui les structure dans le temps et l'espace, les aide à renouer avec le monde, à retrouver un peu d'élan. L'équipe qui l'anime est de celles qui tentent de résister autant qu'elles peuvent au délabrement et à la déshumanisation de la psychiatrie. Ce film nous invite à monter à son bord pour aller à la rencontre des patients et soignants qui en inventent jour après jour le quotidien.
- Titre original : Sur l'Adamant
- Support testé : DVD
- Genre : documentaire
- Année : 2023
- Réalisation : Nicolas Philibert
- Casting : Mamadi Barri, Walid Benziane, Sabine Berlière, Romain Bernardin, Jean-Paul Hazan, Pauline Hertz, Frédéric Prieur, Muriel Thourond, Sébastien Tournayre
- Durée : 1 h 44 mn 54
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,85/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 français
- Bonus : entretien avec Nicolas Philibert (23 mn 33) Contient - un livret autour du film, réalisé par l'AFCAE (Association Française des Cinémas Art & Essai)
- DVD bonus : Nicolas Philibert, hasard et nécessité de Jean-Louis Comolli (2019, 1 h 29 mn 37)
- Éditeur : Blaq Out
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Commentaire artistique
Sur l’Adamant est le nouveau film réalisé par Nicolas Philibert, documentariste renommé pour diverses œuvres qui jalonnent sa filmographie depuis 1978, comme La Ville Louvre (1990), Être et avoir (2002), La Maison de la radio (2012), etc. En 1997, son documentaire La Moindre des choses, filmé dans la clinique de La Borde (Loir-et-Cher) était déjà consacré à la psychiatrie. Sur l’Adamant est le premier volet d’un triptyque sur le sujet qui se prolongera par un deuxième film tourné dans deux unités de l’hôpital Esquirol (Charenton), qui dépendent du même pôle psychiatrique que l’Adamant, et un troisième sur les visites à domicile chez certains patients de l’Adamant : le cinéaste précise que les trois films sont néanmoins autonomes. Récompensé par l’Ours d’or à Berlin, Sur l’Adamant a été filmé sur cette construction flottante amarrée sur la Seine (Quai de la Rapée) depuis juillet 2010. C’est un « centre de jour » qui accueille des patients réguliers ou occasionnels et qui fonctionne avec un équipe soignante variée. Ce collectif est organisé en divers ateliers, club thérapeutique, bar associatif, etc. Nicolas Philibert s’est intéressé à ce lieu singulier qui semble échapper au contexte morose d’une psychiatrie publique en détresse. Fort de l’expérience de La Moindre des choses, le cinéaste a décidé de nous faire partager quelques moments privilégiés, donc subjectif et fragmentaires comme il le souligne, de ce qui se passe à bord de l’Adamant. Son film nous invite à rencontrer quelques-unes des personnes, fragiles mais attachantes, qui fréquentent le «bateau» en ne perdant jamais de vue l’essentiel de cette unité thérapeutique : les relations humaines. Sur l’Adamant ne raconte pas une histoire structurée mais un état d’esprit saisie sur le vif sans idée préconçue. C’est la richesse de personnalités très contrastées qui fait la force de ces rencontres potentiellement fascinantes mais manifestement fortuites. Avec une équipe réduite, mais souvent seul, le documentariste a filmé patients et soignants sur une durée de sept mois par intermittence. Sans négliger de saisir l’existence du travail collectif, son film Sur l’Adamant est composé de portraits filmés avec une bienveillance sympathique et une pensée humaniste qui semblent évacuer les tensions et les conflits éventuels. En privilégiant, dans sa singularité, l’humain à la base de ce pôle psychiatrique, le film est bâti sur une collection limitée d’individualités attendrissantes : passionnant, ce parti-pris minimise cependant l’importance de ce magnifique lieu flottant créé par des architectes qui ont travaillé en lien avec des soignants et avec des patients. Car l’Adamant participe, dans une certaine mesure, à la thérapie participative et à la reconstruction de ces psychologies déficientes dont les déclarations, faites face caméra, sont absolument touchantes. Pour bien apprécier le regard aiguisé du documentariste, qui aura su attirer l’attention sur ce lieu atypique où l’on tente de reconstruire les personnalités, la conversation entre Jean-Louis Comolli et Nicolas Philibert, objet du film bonus Nicolas Philibert, hasard et nécessité, permettra de mieux comprendre les intentions éthiques et les pratiques esthétiques du documentariste.
Commentaire technique
Image : copie SD, bonne définition et piqué correct en dépit du support DVD, belle gestion du contraste, tournage en éclairage naturel, noir soutenus, étalonnage réaliste, colorimétrie nuancée aux teintes naturelles
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Son : mixage français 5.1, voix claires et équilibrées, excellente dynamique sur les sons d’ambiances, spatialisation naturaliste immersive aux effets surrounds réalistes sans excès
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (4/5)
Packaging : (3/5)
IMDb
Sur l’Adamant : https://www.imdb.com/title/tt26448811/
Nicolas Philibert, hasard et nécessité : https://www.imdb.com/title/tt13356836/
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