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Bunker Palace Hôtel : le premier film d’Enki Bilal jusque-là inédit en HD (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5) 

Synopsis

Dans un pays inconnu, dans une ville inconnue lors d'une guerre inconnue, s'agite sous terre l'élite d'un régime inconnu. Son quartier général : le Bunker Palace Hôtel, offrant confort et sécurité. Tout semble se dérouler pour le mieux pour les dignitaires du régime qui attendent leur président. Cependant, d'étranges bruits courent à la surface de la terre et les rebelles sont de plus en plus actifs malgré la vigilance du machiavélique Holm. Quant au personnel androïde, il donne de curieux signes de disfonctionnement…

  • Titre original : Bunker Palace Hôtel
  • Support testé : Blu-ray
  • Genre : science-fiction
  • Année : 1989
  • Réalisation : Enki Bilal
  • Casting : Jean-Louis Trintignant, Carole Bouquet, Maria Schneider, Roger Dumas, Yann Collette, Philippe Morier-Genoud, Hans Meyer, Benoît Régent, Jean-Pierre Léaud, Jezabelle Amato, Svetozar Cvetkovic
  • Durée : 1 h 35 mn 20
  • Format vidéo : 16/9
  • Format ciné : 1,85/1
  • Sous-titrage : français
  • Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 français
  • Bonus : Digipack avec le Blu-ray du film (95 mn 20) et le DVD du film (91 mn 33) - un DVD de bonus - 4 cartes postales : 3 reproductions de dessins préparatoires par Enki Bilal plus celle de l’affiche d'origine
  • Blu-ray et DVD : interview de Enki Bilal (juin 2023, 46 mn 10) - Cinémonstre, montage réalisé par Enki Bilal à partir des trois films qu'il a réalisé (2006, 66 mn 44) - introduction à Cinémonstre par Enki Bilal (4 mn 42) - Enki Bilal, souvenirs du futur de Christian Guyonnet (2019, 50 mn 51) - reportage sur le tournage (archives INA, 1989, 3 mn 24)
  • Éditeur : Rimini Éditions

 

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Commentaire artistique

Bunker Palace Hôtel, sorti en 1989, est le premier long métrage d’Enki Bilal, auteur de bandes dessinées réputées qui n’avait jusque-là que collaboré aux films de cinéastes comme Alain Resnais (La Vie est un roman, 1982), Michael Mann (La Forteresse noire, 1983) et Jean-Jacques Annaud (Le Nom de la rose, 1985). C’est avec Bunker Palace Hôtel, coécrit avec son fidèle complice Pierre Christin, qu’il devient réalisateur, encouragé et soutenu par le producteur Maurice Bernart (cf. bonus). Dans ce film de science-fiction tourné à Belgrade, sa ville natale, Enki Bilal transpose avec brio l’univers dystopique singulier de ses albums dans lesquels il raconte des intrigues intemporelles métaphoriques sur la fin des sociétés totalitaires. Bunker Palace Hôtel est ainsi un terrifiant huis clos se déroulant dans un hôtel souterrain dans lequel se réfugient quelques dirigeants rescapés d’une dictature futuriste menacée par une rébellion : un thème prometteur qui n’était pas nouveau. Cet hôtel fortifié, conçu par l’architecte Holm (Jean-Louis Trintignant), est desservi par une série d’androïdes souvent en disfonctionnement. Dans une architecture stalinienne peu engageante inspirée des dessins d’Enki Bilal et remarquablement évoquée par les décors de Michèle Abbé-Vannier, complétés pour les extérieurs par des matte-paintings plus artificiels, le film dépeint l’existence recluse de quelques couples incarnés par des artistes renommés comme Maria Schneider (Muriel), Roger Dumas (Zarka) ou Jean-Pierre Léaud (Solal). Malgré les obstacles, deux rebelles vont s’introduire dans le bunker, Clara et Nikolaï, très bien interprétés par Carole Bouquet et Benoît Régent. Fort de ce magnifique casting et d’un tournage en ex-Yougoslavie (Serbie actuelle), qui profitera de superbes architectures locales ex-soviétiques et d’accessoires inespérés (voiture blindée ZIS 110 et locomotive désaffectée, anciens cadeaux à Tito de Joseph Staline et de John F. Kennedy !), Bunker Palace Hôtel possède un look singulier très fidèle aux ambiances et au style de l’auteur dans ses bandes dessinées. Mais le cinéaste a su s’affranchir de la structure des albums sans profondeur de champ pour réaliser un film, certes «plombant» comme il le définit (cf. bonus), avec une vraie dramaturgie de l’espace qui conforte la description de caractères fascinants et absurdes glissants vers l’autodestruction inéluctable. Si les recherches esthétiques du cinéaste rejoignent son œuvre dessinée, il ne s’est pas contenté de filmer platement ses albums mais a visiblement cherché à user de tous les artifices du cinéma pour construire une dystopie convaincante et incarnée. L’atmosphère glacée, au propre comme au figuré, le minimalisme claustrophobe du récit, le pessimisme des situations souvent mutiques et le huis clos accablant de Bunker Palace Hôtel sont extrêmement séduisants mais pas toujours saisissants : la faute aux rôles secondaires qui manquent d’épaisseur avec des interprètes pas toujours très crédibles. Sans l’intensité de jeu de Jean-Louis Trintignant, radical et terrifiant architecte prêt à changer avantageusement à son profit le système, le film d’Enki Bilal n’aurait pas provoqué une impression mémorable en dépit de partis pris esthétiques fascinants, mais qui n’égalent jamais ses coups de crayon visionnaires. Complétée de bonus très intéressants, dont un entretien avec l’auteur très disert et son essai Cinémonstre de 2006, l’édition inédite en haute définition de Bunker Palace Hôtel permettra d’apprécier tout le potentiel artistique de ce premier opus.         

 

 

Commentaire technique

Image : copie HD, bonne définition et piqué remarquable sur les détails (crâne rasé de Jean-Louis Trintignant), texture argentique homogène (tournage en 35 mm, Master Format 2K), copie propre, gestion homogène du contraste aux éclairages suggestifs, noirs soutenus, étalonnage froid à dominante gris-bleutée et blanchâtre, colorimétrie volontairement sans vivacité avec des teintes limitées sans éclat, tons saturés

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Son : mixage français 2.0 monophonique (pas de mixage 5.1 comme sur le DVD sorti en 2005), dialogues clairs et équilibrés, bonne dynamique sur les ambiances (train, ascenseur, tirs, taupe avec effets crées par Sound Design, Gilbert Courtois) et sur la musique composée par Arnaud Devos et Philippe Eidel, pas de souffle ou de distorsion

 

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixage sonore : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0096994/

 

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