Vie privée : une tragédie semi-autobiographique de la notoriété (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3/5)
Synopsis
Fraîchement arrivée à Paris pour devenir danseuse, Jill devient instantanément une star. Rapidement, elle est traquée jour et nuit par des photographes, perdant ainsi tout espace de vie privée.
- Titre original : Vie privée
- Support testé : Blu-ray
- Genre : drame
- Année : 1962
- Réalisation : Louis Malle
- Casting : Brigitte Bardot, Marcello Mastroianni, Nicolas Bataille, Dirk Sanders, Jacqueline Doyen, Paul Sorèze, Eléonore Hirt, Gloria France, Gregor von Rezzori
- Durée : 1 h 44 mn 28
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,66/1
- Sous-titrage : français, anglais
- Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique français
- Bonus : L’Assiégée, autour de Vie privée avec les interventions Volker Schlöndorff, Jean Paul Rappeneau, Aurore Renaut, historienne du cinéma, et Samuel Blumenfeld (2023, 54 mn 48) - Vie privée restauré (1 mn 34)
- Éditeur : Gaumont Films
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Commentaire artistique
C’est à l’initiative de Christine Gouze-Rénal (cf. bonus), lors d’un dîner avec Brigitte Bardot, Louis Malle et Jean-Paul Rappeneau, que la productrice écoutant les confidences de la star propose de faire un film sur elle. Auréolé d’une Palme d’or pour Le Monde du silence (1955), coréalisé avec Jacques-Yves Cousteau, le jeune Louis Malle faisait alors figure d’auteur prometteur de la Nouvelle Vague avec son Ascenseur pour l’échafaud (1958). Cependant en 1966, sa comédie loufoque Zazie dans le métro (1966), dont il signe l’adaptation avec Jean-Paul Rappeneau, est un échec. Cette proposition de creuser le phénomène BB avec la participation en personne de Brigitte Bardot qui, alors au sommet de sa popularité et en pleine tempête médiatique, cherchait à se renouveler, semble potentiellement séduisante : les deux cinéastes se lancent alors dans l’écriture du scénario en se documentant méthodiquement sur la vie de l’artiste. Car Vie privée, bien que revendiqué comme un drame de fiction, s’empare du mythe au moment il est à son paroxysme et brode sur la réalité de la vie de l’actrice sex-symbol qui, pourchassée par les paparazzi, n’a plus aucune intimité et en souffre cruellement. Le futur film n’est pas totalement écrit dans le détail car les auteurs ont imaginé que Brigitte Bardot, incarnant Jill son double de fiction, pourra probablement enrichir les scènes de son propre vécu et éventuellement improviser en s’auto-interprétant. Fort de son expérience documentaire, Louis Malle va tourner son film comme une observation continue du phénomène BB : l’intrigue qui lui imagine un amant Carlo, auteur et metteur en scène de théâtre interprété avec classe par Marcello Mastroianni, n’est là que pour assurer une continuité dramaturgique superficielle à l’intrigue. Celle-ci, qui n’est pas des plus développée, démarre d’ailleurs sur la jeune danseuse génevoise entrainée par Dick (Dick Sanders) qui rappelle que BB a débuté comme danseuse, avant qu’une ellipse brutale ne saute à la vie du top model harcelé par la foule. Si Vie privée veut dénoncer le piège mortel que la notoriété impose à la star, le rôle étant tenu précisément par elle-même, le film est vertigineusement paradoxal et ambigu : l’actrice incarne la star dont elle voudrait se débarrasser. Bref une expérience probablement dérangeante pour elle-même puisque le film va explorer en les enchainant les divers états émotionnels qu’elle a expérimenté dans la vraie vie et qu’elle rejoue devant la caméra. Les auteurs de Vie privée se sont bien gardés de recourir à la narration classique : l’intrigue est assez lâche - certains lui ont reproché cette inconsistance - pour s’adapter aux humeurs de l’actrice. La réalisation va dans ce sens en s’adaptant à l’omniprésence de Brigitte Bardot et en cherchant à ne pas tenter de proposer d’explication au mythe BB mais juste de l’observer. Louis Malle se méfiait de verser dans le film à thèse et ne souhaitait que montrer Brigitte Bardot « telle qu’elle est dans la réalité » : la modernité de son travail, dans l’esprit d’une Nouvelle Vague sans entrave, est au contraire à saluer. Il est temps de découvrir ce film méconnu du cinéaste dans une copie soigneusement restaurée.
Commentaire technique
Master remastérisé et restauré en 4K par Gaumont en 2023
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Image : copie HD, bonne définition et piqué parfois excellent sur les gros plans, texture argentique discrète (tournage en 35 mm, Master Format 4K 2023), copie propre sans scorie, contraste variable selon les plans, images lumineuses avec du détail dans les basses lumières, noirs francs, étalonnage chaud, colorimétrie réaliste mais pas exempte, selon les plans, d’une dominante magenta, tons saturés
Son : mixage français 2.0 monophonique, dialogues clairs, équilibrés, sans distorsion ni souffle, bonne dynamique sur les ambiances (navigation, foule, etc.) et sur la musique leitmotiv composée par Fiorenzo Carpi et Yani Sparos
Notre avis
Image : (4/5)
Mixage sonore : 
(3,5/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0055599/
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