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Carmen : une appropriation moyennement convaincante (en DVD et VOD)

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)

Synopsis 

Carmen, une jeune mexicaine qui tente de traverser la frontière, tombe sur une patrouille américaine. Aidan, jeune ex marine lui sauve la vie en tuant l'un des siens. A jamais liés par cette nuit tragique et désormais poursuivis par les forces de l'ordre, ils font route ensemble vers la Cité des Anges. Ils trouveront refuge au cœur de la Sombra Poderosa, un club tenu par la tante de Carmen qui leur offrira un moment suspendu grâce à la musique et la danse.

  • Titre original : Carmen
  • Support testé : DVD
  • Genre : drame, musical
  • Année : 2022
  • Réalisation : Benjamin Millepied
  • Casting : Melissa Barrera, Paul Mescal, Rossy de Palma, Nicole Da Silva, Benedict Hardie, Elsa Pataky, The D.O.C., Tara Morice
  • Durée : 1 h 51 mn 58
  • Format vidéo : 16/9
  • Format ciné : 2,39/1
  • Sous-titrage : français
  • Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 anglais, français
  • Bonus en VOST : la genèse (7 mn 47) - le casting (7 mn 43) - le tournage (14 mn 48)
  • Éditeur : Pathé !

 

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Commentaire artistique

Si l’on en croit les affirmations dithyrambiques qui constituent les trois bonus du DVD, Carmen est un chef-d’œuvre réalisé par une équipe d’artistes géniaux. Avec ce long métrage, qui constitue sa première réalisation, le danseur et chorégraphe Benjamin Millepied se proposait de revisiter, à sa manière en le modernisant, le célèbre opéra de Georges Bizet qui adaptait une nouvelle de Prosper Mérimée. Avec la collaboration de longue date du compositeur Nicholas Britell, il avait pour objectif d’offrir au public une «expérience» immersive entièrement fondée sur la danse et le mouvement. Mais en transposant, sans rapport avec celle de Mérimée, l’intrigue à la frontière du Mexique puis en Californie et utilisant une musique et des chansons originales ne devant presque rien à Bizet, son audacieux Carmen à tout du drame romantique multi-ethnique brodant sur l’éternel antagonisme entre la vie et la mort. Le résultat est en soit intéressant mais cette relecture de l’opéra est devenu une création indépendante qui doit beaucoup à la personnalité de Benjamin Millepied et pas grand-chose à ses «pères», Prosper Mérimée et Georges Bizet. Le chorégraphe cinéaste a profité de l’universalisme du drame qui a déjà été mainte fois transposé dans tous les pays du monde, y compris aux USA avec le film musical d’Otto Preminger Carmen Jones (1954). D’ailleurs si le scénario de Carmen délocalise le récit en Amérique, le tournage se fera, Covid oblige, en Australie dont la beauté des paysages arides sera magnifiée par la caméra Jörg Widmer, le DP du film qui n’hésite pas à forcer sur les éclairages ostentatoires. La musique, part essentielle du film, associe la composition aérienne de Nicholas Britell et des chansons originales écrites par Julieta Venegas, Taura Stinson et The D.O.C., des artistes aux styles franchement différents. Carmen a bénéficié d’un solide casting avec l’actrice mexicaine Melissa Barrera qui excelle aussi bien dans la danse et le chant que dans l’interprétation : toute l’intensité du film repose sur sa présence, même si elle est bien secondée par Paul Mescal (Aidan), un peu en retrait, et par Rossy de Palma (Masilda), qui accentue son jeu comme dans un film de Pedro Almodovar, ainsi que dans des rôles secondaires par Elsa Pataky (Gabrielle) et Tracy Lynn Curry alias The D.O.C. (Curry). Si l’on veut bien oublier Georges Bizet et sa farouche Carmen espagnole, la version de Benjamin Millepied ne manque pas de créativité visuelle et sonore, même si le schématisme des situations suscite rarement l’émotion. En effet, malgré tous les talents conjugués de cette production ambitieuse, Carmen emprunte plus aux codes du road-movie contemporain aux ressorts dramatiques d’actualité, avec couplet sur l’immigration et touche appuyée de féminisme, qu’à la tragédie andalouse. Si les recherches musicales (chœurs reprenant des extraits du livret original) peuvent surprendre, sinon agacer, les danses réglées par l’un des plus grands chorégraphes de la planète se révèlent assez banales, souvent sauvées par le dynamisme des mouvements d’une caméra virtuose. Carmen est un drame musical inégal qui pêche par une intrigue brouillonne et qui finit par s’égarer, dans une sorte de néo-western, à vouloir embrasser à la fois la dramaturgie, la chorégraphie et la musique qui accompagnent la cavale tragique des amants. Un drame musical à voir cependant pour quelques séquences privilégiées (flamenco d’ouverture, chorégraphie de clôture).  

 

Commentaire technique

Image : copie SD, assez bonne définition mais manque de piqué en raison du support DVD, belle maitrise du contraste, image lumineuse avec des noirs soutenus, plans en basse lumière bien équilibrés avec du détail, étalonnage chaud, colorimétrie chatoyante aux teintes vives 

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Son : mixage anglo-espagnol 5.1, dialogues centrés clairs, excellente dynamique sur les ambiances, sur les numéros de danse et sur la musique à base de chœurs et de chants de Nicholas Britell, spatialisation ample et immersive aux effets surrounds enveloppants (numéros dansés), LFE ponctuellement énergique ; VF 5.1, claire, dynamique, doublage soigné et équilibré

 

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleue(4,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile griseetoile griseetoile grise(2/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile griseetoile grise(2,5/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt6875952/

 

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