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Un linceul n'a pas de poches : une apologie sans concession de la liberté de la presse (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis 

Désavouant les compromissions inhérentes au journalisme qu'il pratique, Michel Dolannes démissionne d'un grand quotidien pour fonder «Le Cosmopolite». Le journal devient une arme de combat pour dénoncer les scandales financiers, confondre les politicards pourris, pourfendre le mensonge. À mesure que lumière est faite sur certaines affaires, la vie de Dolannes bascule dans l'ombre et le péril…

  • Titre original : Un linceul n'a pas de poches
  • Support testé : Blu-ray
  • Genre : policier, drame
  • Année : 1974
  • Réalisation : Jean-Pierre Mocky
  • Casting : Jean-Pierre Mocky, Myriam Mézères, Jean Carmet, Michel Constantin, Michel Galabru, Daniel Gélin, Michael Lonsdale, Jean-Pierre Marielle, Michel Serrault, Marisa Muxen, Sylvia Kristel, Martine Sarcey, Francis Blanche
  • Durée : 2 h 10 mn 25
  • Format vidéo : 16/9
  • Format ciné : 1,66/1
  • Sous-titrage : français
  • Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 français
  • Bonus : introduction de Jean-Pierre Mocky (2004, 6 mn 01) - Cousus de fils noirs par Eric Le Roy (2023, 18 mn 52) - L'Éthique et le politique chez Jean-Pierre Mocky par l’essayiste Pacôme Thiellement (2023, 15 mn 27)
  • Éditeur : ESC Éditions

 

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Commentaire artistique

Comme il le précisait dans l’introduction du film enregistrée pour le DVD de 2004, Jean-Pierre Mocky souhaitait adapter un roman noir d’Horace McCoy « On achève bien les chevaux » mais, les droits lui échappant (l’adaptation sera réalisée par Sidney Pollack en 1969), il décide de transposer le second ouvrage du romancier « Un linceul n’a pas de poches » paru en France en 1946 dans la collection «Série noire» (Gallimard). Il signe l’adaptation avec son complice Alain Moury : leur scénario conserve le trio qui fonde le journal « Cosmopolite », le journaliste intègre Mike Dolan devenu Mike Dolannes (Jean-Pierre Mocky), son ami et collègue Eddie Bishop devenu Jo (Christian Duvaleix) et une jeune femme intrépide Myra Barnowsky devenu Mira Barnowski (Myriam Mézières). L’intrigue d’Horace McCoy était très noire : elle dénonçait âprement les dérives et la corruption de la société américaine d’avant-guerre. Déplacé dans la France des années Giscard en pleine dépression du choc pétrolier, le scénario n’a pas de difficulté à remplir les objectifs du cinéaste qui, identifié à son héros journaliste, cherchait à dézinguer toutes les malversations et les compromissions qui affectaient en profondeur la société d’alors. Filmé principalement dans la région parisienne, entre beaux immeubles et pavillons de banlieue, Un linceul n'a pas de poches peut compter sur un casting impressionnant d’actrices et d’acteurs de renom : les personnages pittoresques ou abjects qu’ils interprètent sont tous dotés de dialogues savoureux, parfois très crus, qui ne font aucun quartier sur les bassesses humaines. Si le film révèle la jeune Myriam Mézieres dans son second film, c’est aussi un des premiers de Sylvia Kristel pas encore célèbre et le dernier rôle de Francis Blanche qui meurt durant la post-production et qui sera doublé par Roger Carel. Si le fond de Un linceul n'a pas de poches est terriblement pessimiste et sans espoir, Jean-Pierre Mocky, qui a l’art d’enchaîner avec une énergie constante la multitude de scènes satiriques qui dénoncent toutes les travers du système, réalise une version policière captivante, fort bien rythmée et fertile en rebondissements. Sa défense de la liberté de la presse, malgré une érotisation hors de propos, est d’une étonnante modernité. Un linceul n'a pas de poches, avec sa vision grinçante de l’humanité, se montre si prémonitoire que sa vision de nos jours est assurément édifiante même si son auteur n’a pas cherché à réaliser un film politique : tous les dévoiements (politiques, sportifs, médicaux, etc.) dénoncés dans le film trouvent leur écho dans notre actualité comme si rien n’avait changé en quelques 50 années. Jean-Pierre Mocky provocateur et un tantinet vulgaire ?, sans doute, mais quel esprit de la répartie et quel cinéaste sans langue de bois ! Un film à savourer dans sa copie flambant neuve.       

 

Commentaire technique

Image : copie HD, superbe définition et excellent piqué sur les détails, texture argentique discrète et homogène (tournage en 35 mm, Master Format 4K restauré 2023), copie nettoyée de tout défaut, très bon contraste restituant parfaitement les éclairages appuyés de la photographie de Marcel Weiss, noirs soutenus, étalonnage réaliste chaud, colorimétrie nuancée aux teintes vives et naturelles

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Son : mixage français 2.0, dialogues clairs et équilibrés, excellente dynamique sur les ambiances (véhicules, rotatives, combats) et sur la musique leitmotiv « Dolannes mélodie » composée par Paul de Senneville et Olivier Toussaint

 

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rouge(4,5/5)
Mixage sonore : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile griseetoile grise(2,5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0072337/  

 

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