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Invasion of the Body Snatchers : un classique de la Science-Fiction réalisé par Don Siegel (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Des habitants de Santa Mira, une petite ville des États-Unis, sont victimes d'une étrange psychose : ils prétendent que des membres de leur famille ou leurs amis ont été dépossédés de leur identité, bien que leur apparence soit inchangée.

  • Titre français : L’invasion des profanateurs de sépultures
  • Support testé : Blu-ray
  • Genre : science-fiction, horreur, thriller
  • Année : 1956
  • Réalisation : Don Siegel
  • Casting : Kevin McCarthy, Dana Wynter, Larry Gates, King Donovan, Carolyn Jones, Jean Willes, Ralph Dumke, Virginia Christine
  • Durée : 1 h 20 mn 17
  • Format vidéo : 16/9
  • Format ciné : 2,00/1 Noir et Blanc SuperScope
  • Sous-titrage : français
  • Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
  • Bonus en VOST : boîtier métal FuturePak limité - Les sentinelles du gris, analyse du film par Jean-Baptiste Thoret (VF, 2023, 32 mn 40) - essai en deux parties de l’acteur Kristoffer Tabori lisant les écrits de son père Don Siegel sur le film (2008, The Stranger in Your Lover’s Eyes, 11 mn 54) - interview de Joe Dante et Larry Cohen (2018, The Fear is Reel, 12 mn 26) - portrait de Walter Wanger, producteur du film par Matthew Berstein (2018, I No Longer Belong : The Rise and Fall of Walter Wanger, 21 mn 08) - la genèse du film (2006, Sleep no More : Invasion of the Body Snatchers Revisited, 26 mn 35) - bande annonce (2 mn 23)
  • Éditeur : Potemkine

 

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Commentaire artistique  

Invasion of the Body Snatchers («l’invasion des voleurs de corps» : ne pas se fier au titre VF avec son contresens légendaire) a été réalisé en 1956 par Don Siegel, qui voulait le titrer « Sleep No More », et produit par Walter Wanger (cf. bonus). Le scénario de Daniel Mainwaring (et Richard Collins non crédité), adapte un roman de Jack Finney paru en feuilleton en 1955 dans la revue Collier’s Magazine avec pour thème l’invasion de la terre par des extra-terrestre qui, via des spores venus de l’espace, deviennent des doublons remplaçant les humains mais dépourvus de toute émotion. Cette série B de science-fiction, boudée à sa sortie par la critique, est depuis devenue un film culte dont témoignent trois remakes (1978, 1993, 2007) et une expression américaine « Pod People » désignant le conformisme sans âme. Cette locution populaire entrée dans la culture a été interprétée dans un sens politique dès 1956 : à l’aube de la guerre froide, le communiste était perçu comme une sévère menace contre l’individualisme américain et les doublons des cosses de l’histoire pouvaient s’interpréter comme une métaphore des individus nivelés par le collectivisme. Cette perspective n’était pas celle de Don Siegel qui expliquait que son film Invasion of the Body Snatchers devait se comprendre comme une allégorie de la société américaine dans laquelle l’aliénation du quotidien conduisait de plus en plus de quidams à préférer le confort d’être embrigadés plutôt que le risque de devoir décider. D’autres explications sont été avancées, contribuant à renforcer la diversité du décryptage du film puisque certains y voyaient une apologie du maccarthysme ou même, plus récemment, une œuvre visionnaire sur les pires travers de la politique américaine actuelle… C’est dire que cette petite série B dépasse de loin le cadre strictement distrayant de son intrigue même si le romancier Jack Finney et l’acteur Kevin McCarthy l’ont toujours considéré comme un thriller !  Nul n’est prophète en son pays… Après avoir envisagé de nombreuses stars (cf. bonus sur la genèse du film), faute de budget et suite au refus de Richard Kiley, le producteur engagea Kevin McCarthy pour jouer le docteur Miles Bennett, et une actrice de télévision Dana Wynter pour incarner Becky Driscoll, deux interprètes parfaitement crédibles. Lary Gates hérita du rôle du  psychanalyste Dan Kauffman et Sam Peckinpah, alors coach en dialogues, fera une courte apparition en employé du gaz. Le film devait être tourné en extérieur à Mill Valley (Californie), où le roman situe son intrigue, mais le budget étriqué contraignit le directeur de la photographie Elisworth Fredericks à utiliser diverses vues de villes de la banlieue de L.A. Exploité en SuperScope contre l’avis du producteur, Invasion of the Body Snatchers n’a pas pu bénéficier d’une introduction dite par Orson Welles et tout l’humour qu’avait introduit Don Siegel a été retiré du montage après des projections tests. Pire, le montage initial ne comprenait ni le prologue, ni l’épilogue mais se terminait par une fin abrupte qui ne suivait pas celle du roman (cf. bonus). Hélas le studio Allied Artists a imposé une fin plus optimiste, qui sous-entendait que la menace extraterrestre serait jugulée, au grand dam de Don Siegel qui tournera à contrecœur les plans supplémentaires en déplorant que son film « était presque ruiné ». Néanmoins sa réalisation, rigoureuse et efficace, est très énergique : elle va contraidre Kevin McCarthy à galoper presque constamment dans des scènes particulièrement dynamiques comme celle des escaliers et surtout celle de l’autoroute. Les effets spéciaux seront réduits au minimum pour rester le plus terrifiant possible : les doublons ont été fabriqués à partir de moulages en latex des corps des acteurs, puis recouverts de mousse pour éviter à la censure de condamner leur nudité. À sa sortie, le film sera plutôt bien reçu par le public qui va aimer son côté mixte de science-fiction horrifique et, indépendamment de la critique, le classer dans la métaphore politique. Quelle que soit l’explication adoptée sur son contenu, Invasion of the Body Snatchers est désormais un classique du genre avec sa description implacable de la paranoïa sociale et son héritage demeure toujours persistant. Présenté dans son format d’exploitation d’origine en SuperScope 2,00/1, le film restauré est accompagné de divers suppléments instructifs dont certains proviennent de l’édition américaine de 2018. Il est proposé dans un luxueux boitier FuturePak (packaging français métallique fabriqué par Novobox) du plus bel effet.

 

Blu ray Invasion of the Body Snatchers

Commentaire technique

Invasion of the Body Snatchers a été projeté en salle selon le procédé SuperScope adopté par les petits studios pour rivaliser avec le CinemaScope sans payer les droits. Nul besoin d’un objectif spécial anamorphoseur à la prise de vue : le film de Don Siegel a été cadré en 1,85/1.
Le principe du SuperScope était d’avoir un cadre image remplissant toute la largeur du négatif 35 mm (en éliminant la place des pistes sonores optiques) - soit 22 x 9,47 mm - ce qui finalement réduisait la définition. En effet, pour l’exploitation, le laboratoire devait agrandir l’image et l’anamorphoser.

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Image : copie HD,  bonne définition variable avec quelques plans plus doux et un piqué plus ou moins marqué sur les gros plans dans la limite des contraintes du SuperScope, texture argentique fine (tournage en 35 mm, Master Format 2K 2012 restauré en 2021 dans son format large SuperScope 2,00/1), image stable et propre nettoyée de ses défauts, contraste restituant bien les éclairages tranchés d’Elisworth Fredericks, noirs soutenus, blancs nuancés, gris bien étagés, quelques petites saccades dans les mouvements

Son : mixage anglais 2.0 monophonique (le film a été mixé en Perspecta Sound, un procédé capable de délivrer trois canaux pseudo-stéréos mélangés dans la bande-son optique mono), dialogues clairs, pas de distorsion, bonne dynamique sur les ambiances (trafic, sirènes, foule) et sur la musique très énergique et suggestive de Carmen Dragon ; VF 2.0 monophonique, claire, léger souffle, doublage ancien moins convaincant 

 

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)  

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0049366/

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