Yannick : la revanche du spectateur (en Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
En pleine représentation de la pièce « Le Cocu », un très mauvais boulevard, Yannick se lève et interrompt le spectacle pour reprendre la soirée en main.
- Titre original : Yannick
- Support testé : Blu-ray
- Genre : comédie dramatique
- Année : 2023
- Réalisation : Quentin Dupieux
- Casting : Raphaël Quenard, Pio Marmaï, Blanche Gardin, Sébastien Chassagne, Agnès Hurstel, Jean-Paul Solal, Laurent Nicolas, Mustapha Abourachid
- Durée : 1 h 06 mn 50
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,37/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 français
- Bonus : entretien avec Quentin Dupieux et Raphaël Quenard (2023, 23 mn 04) - scènes de répétition (5 mn 09) - commentaire audio de Quentin Dupieux - teaser1 (0 mn 46) - teaser 2 (0 mn 40) - teaser 3 (0 m 32)
- Éditeur : Diaphana Video
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Commentaire artistique
Les films de Quentin Dupieux, quels que soit leurs thèmes, ne manquent jamais de surprendre par leur extrême originalité narrative. Après Incroyable mais vrai (2022) et Fumer fait tousser (2022), le nouvel opus Yannick possède plusieurs singularités déconcertantes : son minutage très concis de moyen métrage, son tournage secret et chronologique en huis clos (théâtre Déjazet) en moins d’une semaine, son casting très réduit… et son accès gratuit durant une première semaine à tous les Yannick ! Comme habituellement Quentin Dupieux est un homme-orchestre : il a assuré tout seul l’écriture du scénario, la réalisation, la photographie et le montage. Pour mieux connaitre ses intentions et sa manière de procéder, le mieux est de l’écouter dans l’interview donné en bonus dans lequel il indique avoir écrit ce film pour Raphaël Quenard, un acteur au phrasé inimitable. Un temps, il a même été question de faire un film « impossible » hors du cadre habituel de la production, seulement avec cet acteur. C'est ce dernier qui tient le rôle-titre, intensément secondé par Blanche Gardin (Sophie), Pio Marmaï (Paul) et Sébastien Chassagne (William). Exceptionnellement, l’intrigue de Yannick, qui tourne autour du métier de comédien, ne comprend aucun élément fantastique : seule la nature de la situation, poussée à l’extrême, d’un spectateur prenant le contrôle d’un théâtre pourrait faire pencher le récit vers une certaine absurdité. Avec Yannick, le cinéaste surprend par son classicisme : c’est son premier film respectant la fameuse règle des trois unités (temps, lieu, action) mais son propos est évidemment assez décalé surtout en misant, avec brio, sur l’interprétation hallucinante de Raphaël Quenard, même si on peut rester circonspect sur la vraisemblance de l’apathie des spectateurs dans la salle. Le thème du malaise social, de la confusion des êtres et d’une déstabilisation d’une société qui mine les rapports entre les individus, avec en filigrane la question des limites séparant l’art du divertissement et une touche de syndrome de Stockholm, sont évoqués par le biais de ce récit qui n’est pas inspiré d’une histoire vraie mais qui pourrait bien le devenir. Toute la dramaturgie de Yannick est fondée sur un retournement plaisant de situation qui permet à son protagoniste central, un gardien de parking naïf au raisonnement enfantin, de tenir tête avec panache aux élites et de confondre leurs faux-semblant intellectuels. : d’importun au premier abord, Yannick se transforme alors en un personnage capable de prouver que le discernement intellectuel n’est pas l’apanage des élites. En délaissant son allure troublante de perturbateur pour devenir un réprobateur étonnamment pertinent, il finira par susciter l’émotion. Fascinant.
Commentaire technique
Image : copie HD, très bonne définition et piqué sans faille sur les détails, très belle gestion du contraste des éclairages artificiels avec une image équilibrée et des noirs francs, étalonnage chaud, colorimétrie nuancée aux teintes réalistes
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Son : mixage français 5.1, voix claires, bonne dynamique sur les ambiances et les rares illustrations musicales tirées de la musique de la pianiste et religieuse éthiopienne Emahoy Tsegué-Maryam Guèbrou (disparue au mois de mars), spatialisation discrète aux effets surrounds limités mais restituant les sonorités d’une salle de théâtre, LFE très ponctuel
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : 
(2,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt28236368/
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