The Host 4K Edition Collector : portrait d’une famille modeste soudée par l’adversité (en UHD, Blu-ray, DVD et VOD)
Note artistique : 
(5/5)
Synopsis
Séoul, de nos jours. Sur les bords du fleuve Han, les cinq membres de la famille Park coulent des jours paisibles autour de leur petit snack. Jusqu'au jour où, des profondeurs du fleuve, surgit une créature terrifiante et inconnue qui sème la mort et la désolation…
- Titre original : Gwoemul
- Support testé : UHD
- Genre : horreur, science-fiction
- Année : 2006
- Réalisation : Bong Joon-ho
- Casting : Song Kang-ho, Byeon Hie-bong, Park Hae-il, Doona Bae, Ko Ah-sung
- Durée : 1 h 59 mn 55
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,85/1 (HDR10, Dolby Vision)
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : Dolby Atmos (TrueHD 7.1) coréen - DTS-HD MA 5.1 français
- Bonus : coffret à fermeture magnétique en édition limitée avec l’UHD du film et le Blu-ray du film plus un Blu-ray de bonus - le storyboard complet traduit en français et anglais (334 pages)
- Bonus en VOST sur l’UHD et le Blu-ray du film : The Host : Histoires de famille, un documentaire exclusif 15 ans plus tard, avec la participation de l'équipe du film, réalisé par Jésus-Castro Ortega, produit par Grab The Cat (2023, 52 mn 21) - bande annonce 2023 (2 mn 03)
- Bonus en VOST sur le Blu-ray de bonus : Masterclass de Bong Joon Ho au Grand Rex en février 2023 (72 mn 58) - Aux origines de The Host (8 mn 58) - Bong Joon Ho en action (3 mn 11) - Dans la tête du monstre (14 mn 14) - De l'animatique au rendu final : première attaque (4 mn 51), le dîner de la créature (3 mn 34), Se-ju et Se-joon (3 mn 07), course poursuite (3 mn 38), Hyun-seo et Se-Joon (1 mn 14) - La Communauté de WETA (VOST, 5 mn 45) - La Famille Park (3 mn 41) - le Design de la créature (11 mn 20) - rencontre avec Bong Joon-ho (2006, 7 mn 01) - scènes coupées avec commentaire audio optionnel de Bong Joon-ho : la créature (11 scènes, 2 mn 52), les Parks et compagnie (20 scènes, 16 mn 50), tournage au cœur des ténèbres (9 mn 42) - créer le monstre (20 mn 49) - Du story-board à l'écran (5 modules, 6 mn 53)
- Éditeur : The Jokers
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Commentaire artistique
The Host, réalisé par Bong Joon-ho en 2006, est réédité après sa ressortie en salle dans une copie 4K radicalement restaurée qui en renouvelle la vision. Le projet de ce film fantastique, qui surpris tout le monde, d’ailleurs pas toujours en bien (cf. bonus : Histoire de famille), a été entrepris par le cinéaste coréen alors qu’il peaufinait la production de son second long-métrage Memories of Muder (2003). The Host est désormais offert dans un coffret Collector à fermeture magnétique en édition limitée, avec un visuel panoramique réalisé par Madison Coby et certifié « zéro plastique ». Comme nous l’indique son auteur, The Host résulte à la fois de sa fascination d’enfant puis d’ado pour Nessie (le monstre du Loch Ness) et des méfaits de la pollution culminant avec l’épidémie de SRAS de 2004. Pour Bong Joon-ho, il n’était pas question de rivaliser avec les blockbusters américains de monstres mais de proposer le portrait d’une famille de coréens peu fortunés confrontés à l’adversité. La créature est un prétexte pour concrétiser toutes les menaces, notamment en matière de pollution, que font peser sur la planète et sur ses habitants l’évolution des sociétés contemporaines vers un capitaliste toujours plus amoral. En ce sens le film n’a pris une ride et la pandémie de Covid 19 a confirmé son côté prémonitoire. Vaguement inspiré d’un incident réel survenu en 2000 (déversement de méthanal dans les égouts et dans la rivière Han par un employé d’une société américaine de Séoul), The Host,, renouvelle avec classe le thème du monstre engendré par la pollution chimique en se plaçant délibérément du côté des gens ordinaires et non des scientifiques. Le film décrit comment une famille des plus anodines est confrontée à la créature et pour la composer le réalisateur a réuni les interprètes de son film Memories of Murder : Song Kang-ho (Park Gang-du, le père), Byun Hee-bong (le grand-père Park Hee-bong), disparu en septembre 2023, et Park Hae-il (Park Nam-il, l’oncle). Le clan est complété par l’actrice Bae Doona (la championne du tir à l’arc Park Nam-joo, la tante) et une révélation, la jeune Go Ah-seong (Park Hyun-seo, la fille de Park Gang-du). Si les apparitions du monstre au grand jour, dont le superbe design est signé par Jang Hee-chul et les effets spéciaux plutôt convaincants par The Orphanage et par Weta Digital Studio, sont mémorables, Bong Joon-ho ne dirige par un nouveau film conventionnel de monstre. Il préfère justifier sa présence par l’exploration sensible de la fragilité du bonheur, de la solidarité familiale avec sa bienveillance contre la fatalité et du souci de nourrir les enfants (Se-ori). Le film se fait le défenseur des qualités humaines intrinsèques comme la relation filiale ou l’héroïsme des petits qui génèrent une réelle émotion. Cultivant l’humour noir et confrontant l’imaginaire au quotidien des plus humbles de la société, ce film combine admirablement les conventions du genre et une vision personnelle séduisante et singulière. La satire politique n’est jamais bien loin avec ses allusions indirectes à la dictature locale, à l’impérialisme américain symbolisé par la désinformation sur la guerre d’Irak et par la pollution à l’agent jaune (inspiré de l’agent orange, un herbicide américain utilisé au Vietnam). La photographie sophistiquée de Hyung-ku Kim, la qualité des décors dont beaucoup sont bien réels comme les ponts, la maitrise de la mise en scène et l’interprétation vibrante de tous les comédiens, ont propulsé The Host au rang de film d’auteur. Son succès international sans précédent, un blockbuster en Corée, a même incité les autorités à ériger une statue du monstre sur une rive de la rivière Han en 2015 (cf. bonus). C’est donc un réel plaisir que de le revoir dans d’aussi bonnes conditions en 4K et en Dolby Atmos, pour ceux qui en auront les moyens (une sortie en UHD simple est prévue) car cette édition collector possède, entre autre, trois atouts de poids : l’excellent retour sur le film quinze ans plus tard par Jésus-Castro Ortega, la Masterclass de Bong Joon-ho donnée au Grand Rex en février 2023 et le story-board intégral traduit en français.
Commentaire technique
Restauration 4K et nouvel étalonnage image effectués en Corée et validés par Bong Joon-ho à partir d’un nouveau scan 4K du négatif image 35 mm original monté et d’un internégatif pour tous les effets spéciaux. En revanche, le mixage Dolby Atmos est exclusif à l’édition hexagonale mais a été réalisé avec l’accord du cinéaste
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Image : copie UHD, magnifique définition et très bon piqué sur les détails, à peine affaibli dans les plans composites avec effets spéciaux, texture argentique fine et homogène (tournage en 35 mm avec caméra Arricam ST, Master Format 4K coréen restauré 2022), copie très propre pratiquement exempte de défaut vraiment visibles, gestion HDR10 tranchée du contraste avec quelques scènes aux éclairages appuyés et de nombreuses scènes plus ternes de pluie et de basse lumière, noirs soutenus, étalonnage froid avec une légère dominante verdâtre, colorimétrie subtilement nuancée en HDR10 avec des teintes réalistes et des tons assez saturés
Son : mixage coréen Dolby Atmos (remix car le film est sorti au cinéma en Dolby Digital EX), dialogues clairs et équilibrés, superbe dynamique sur les ambiances énergiques (fuite et cris de la foule, circulation de la créature, véhicule de police et ambulances…) et sur la musique impressionnante de Lee Byeong-woo, spatialisation spectaculaire qui ne ménage pas les effets surrounds immersifs (pluie, rivière, montée des eaux, trafic), les canaux de hauteur apportent une ouverture verticale étonnante, LFE très efficace sur la musique et sur les apparitions de la bestiole ; VF 5.1, claire, dynamique, spatialisation plus limitée, doublage soigné mais empiétant sur les ambiances et trop détaché
Notre avis
Image : (5/5)
Mixages sonores : VO 
(5/5) VF 
(4/5)
Bonus : (5/5)
Packaging : (4/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0468492/
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