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Oppenheimer 4K : un biopic techniquement époustouflant sur la question cruciale de la menace nucléaire (en UHD, Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5) 

Synopsis 

En 1942, convaincus que l'Allemagne nazie est en train de développer une arme nucléaire, les États-Unis initient, dans le plus grand secret, le « Projet Manhattan » destiné à mettre au point la première bombe atomique de l'histoire. Pour piloter ce dispositif, le gouvernement engage J. Robert Oppenheimer, brillant physicien, qui sera bientôt surnommé « le père de la bombe atomique ». C'est dans le laboratoire ultrasecret de Los Alamos, au cœur du désert du Nouveau-Mexique, que le scientifique et son équipe mettent au point une arme révolutionnaire dont les conséquences, vertigineuses, continuent de peser sur le monde actuel…

  • Titre original : Oppenheimer
  • Support testé : UHD
  • Genre : drame, biopic
  • Année : 2023
  • Réalisation : Christopher Nolan
  • Casting : Cillian Murphy, Emily Blunt, Matt Damon, Robert Downey Jr., Florence Pugh, Josh Hartnett, Casey Affleck, Rami Malek, Kenneth Branagh, Jason Clarke, David Krumholtz, Benny Safdie, Tom Conti, Dylan Arnold, Jefferson Hall, Gustaf Skarsgård, Gary Oldman, Matthew Modine, Jack Quaid, James D'Arcy
  • Durée : 3 h 00 mn 25
  • Format vidéo : 16/9
  • Format ciné : 2,20/1 et 1,78/1 Noir et Blanc et Couleur (HDR10)
  • Sous-titrage : français, allemand, italien, néerlandais, anglais
  • Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 anglais - DTS 5.1 français, allemand, italien
  • Bonus : SteelBook collector avec titre embossé avec l’UHD du film, le Blu-ray du film et un Blu-ray de bonus
  • Bonus en HD VOST sur le Blu-ray bonus : L'Histoire de notre époque, Making of d'Oppenheimer" (The Story of our Time: The Making of Oppenheimer, 1 h 12 mn 25) : Je suis la mort, Christopher Nolan, les acteurs et l'équipe du film à propos du projet (7 mn 17), Les Sommités, les acteurs à propos de leurs personnages (11 mn 27), Le Projet Manhattan, les effets spéciaux sans images de synthèse (16 mn 41), Le Diable se cache dans les détails, la recréation de Los Alamos par Ruth De Jong et son équipe (17 mn 21), costumes et maquillage (6 mn 28), Entends-tu la musique ?, la collaboration entre Christopher Nolan et Ludwig Göransson (6 mn 48), Ce miracle est possible, l'innovation cinématographique induite par Christopher Nolan (6 mn 49) - bandes annonces : Teaser (1 mn 11), bande annonce 2 (2 mn 04), bande annonce IMAX en exclusivité (2 mn 40), bande annonce 3 (3 mn 11), premier aperçu (5 mn 07) - Innovations cinématographiques : Tourner Oppenheimer en 65mm noir et blanc, découverte des laboratoires FotoKem et des nouvelles technologies pour utiliser des films 65 mm couleur et noir et blanc (8 mn 21) - Conférence de presse table ronde : Oppenheimer, Chuck Todd anime une table ronde avec Christopher Nolan, Kai Bird, Kip Thorne, Thom Mason et Carlo Rovelli (15 juillet 2023, 34 mn 46) - Mettre fin à une guerre : Oppenheimer & la bombe atomique, documentaire de Christopher Cassel pour NBC News Studios (VOST et VF, To End All War: Oppenheimer and the Atomic Bomb, 2023, 87 mn 18)
  • Éditeur : Universal Pictures France

 

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Commentaire artistique

Seul Christopher Nolan pouvait se permettre, avec son film Oppenheimer, de traiter, paradoxalement, des troubles intimes d’un scientifique avec l’ampleur IMAX d’une superproduction épique. Son biopic émotionnel nous invite à découvrir quelques aspects de la personnalité de Julius Robert Oppenheimer, incarné avec intensité par Cillian Murphy, un physicien américain qui s’est vu confier le 25 février 1943 le poste de directeur scientifique du projet Manhattan (Manhattan District) destiné à concevoir et fabriquer la première bombe atomique. Mais si J. Robert Oppenheimer est souvent qualifié de père de cette arme apocalyptique, il n’était pas le seul à l’avoir mise au point puisque 130 000 personnes vont collaborer au projet, dont de nombreux savants, excepté Albert Einstein (joué par Tom Conti) un pacifiste convaincu ! Le projet est piloté par le général Leslie Groves (Matt Damon) qui accepte de créer le laboratoire indispensable, avec ses infrastructures (toute une ville), dans le désert du Nouveau Mexique à Los Alamos dans la banlieue de Santa Fe. Oppenheimer est adapté du livre « Robert Oppenheimer : Triomphe et tragédie d'un génie » (American Prometheus: The Triumph and Tragedy of J. Robert Oppenheimer) de Martin J. Sherwin et Kai Bird, prix Pulitzer en 2006. Le film a cherché à être fidèle à la réalité décrite par les auteurs grâce à un tournage dans des décors historiques (Princeton, Los Alamos), en caractérisant le plus de scientifiques possibles liés au projet Manhattan et en s’appuyant sur des dialogues authentiques (dernière partie avec l’audition du Sénat américain). Le scénario étant exprimé à la première personne, c’est J. Robert Oppenheimer qui se raconte et pour distinguer à l’écran la subjectivité du physicien par rapport à la réalité objective, Christopher Nolan a alterné le noir et blanc objectif avec la couleur des émotions du personnage, le tout sur le meilleur format cinématographique actuel, IMAX et 65 mm, admirablement utilisé par le DP Hoyte van Hoytema. Si le film est centré sur le projet Manhattan et sur la culpabilité qui mine le physicien à la personnalité ambiguë, il aborde de nombreux autres éléments : le développement de la physique quantique, la surenchère aux armements, la chasse aux sorcières, le péril nucléaire, etc. (cf. bonus : la table ronde) Oppenheimer est subdivisé en trois parties : les travaux du chercheur en physique quantique entre 1926 et 1939, le projet Manhattan (déjà abordé par Roland Joffé dans son film Les Maitres de l’ombre, 1989) avec l’essai Trinity en juillet 1945 suivi par les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, l’audition de sécurité d’avril 1954 sur un éventuel espionnage au profit des communistes (annulé officiellement par l’administration Biden en 2022) et celle du Sénat invalidant la candidature de Lewis Strauss (Robert Downey Jr. remarquable) comme secrétaire d’état. Le casting est époustouflant : les rôles féminins principaux de Katherine et Jean Tatlock, l’épouse et la maitresse de J. Robert Oppenheimer, sont tenus par Emily Blunt et Florence Pugh ; ceux des scientifiques, militaires et politiques sont incarnés par des acteurs de renom : Rami Malek (David L. Hill), Dane DeHaan (Kenneth Nichols), Kenneth Branagh (Niels Bohr), James d’Arcy (Patrick Blackett), Gary Oldman (Harry S. Truman), etc. Comme toujours avec Christopher Nolan, si le film est profond dans ses aspirations, abordant la question vitale du nucléaire et de la responsabilité scientifique, il est aussi totalement documenté, façon Stanley Kubrick. Dans le Making of (cf. bonus), on apprend que la cheffe décoratrice Ruth De Jong, qui s’est attelée à la reconstitution extérieure de Los Alamos, a préféré que les scènes en intérieur soient filmées dans des bâtiments d’époque, comme dans le vrai chalet de J. Robert Oppenheimer et de sa famille, ou à l’Institut d'études avancées de Princeton dans lequel le bureau conservé d'Albert Einstein a servi de décor à celui d'Oppenheimer. Le « clou du spectacle », l’essai réussi du « gadget » (la bombe Trinity), devait être terrifiant mais visuellement sidérant et, conformément au choix habituel du cinéaste, sans recourt aux images de synthèse. Pour construire une réplique de la bombe, Ruth De Jong et ses décorateurs se sont inspirés de schémas et d'illustrations publiés dans un vieux livre sur les bombes atomiques. Puis c’est à Ghost Ranch, un désert du Nouveau-Mexique à 100 km du site original, que la tour d'acier de 30 mètres et son bunker en béton ont été recréés. Pour simuler l'essai, le superviseur des effets visuels, Andrew Jackson, et le superviseur des effets spéciaux, Scott Fisher, ont filmé un mélange explosif (TNT, poudre noire, essence, magnésium, poudre d'aluminium), complété au montage par des effets sonores et lumineux. Effet garanti ! Quoiqu’un peu confus dans sa narration et ses changements de format, Oppenheimer parvient à captiver parce qu’il a su conjuguer habilement une présentation non rébarbative d’enjeux scientifiques abstraits (physique moléculaire et quantique, distinction entre fission et fusion nucléaire) et une dimension émotionnelle complexe censée nous plonger dans le cerveau tourmenté du physicien. Le film laisse entrevoir divers faits majeurs, notamment le rôle joué par la fuite des scientifiques juifs chassés par les nazis dans l’essor de la physique quantique qui mènera en pratique à la bombe, l’existence d’un risque potentiel, au moment de l’essai, de provoquer un cataclysme mondial et le reproche fait à J. Robert Oppenheimer (et plus collectivement au projet Manhattan) d’avoir joué les apprentis sorciers. Exploitant avec brio les possibilités techniques actuelles du cinéma, la mise en scène brillante et fougueuse d’Oppenheimer ne peut laisser indifférente : sur un sujet peu porteur, la physique nucléaire, au corolaire existentiel majeur, l’holocauste mondial, Christopher Nolan réussit son pari de faire un film qui fasse cogiter son public tout en lui offrant un spectacle épique fascinant.   

 

 

Commentaire technique

Le ratio de l'image sur l’UHD et le Blu-ray varie entre les formats 1.78 (séquences IMAX 1.43 retaillées) et 2.20/1.
Le film a été tourné en 35 mm et 65 mm sur pellicule Kodak couleur et noir et blanc, scannée en 8K. Il est exploité en projection publique sous divers formats : 1.43/1 (IMAX 70mm/double projection Laser, certaines scènes), 1.78/1(IMAX, certaines scènes), 1.90/1 (IMAX Xenon/simple projection Laser, certaines scènes), 2.20/1 (70 mm et DCP), 2.35/1 (35 mm et DCP), 2.76/1 (version IMAX du prologue). Pour respecter l’étalonnage argentique final du film dans la version ajustée en 4K aux rapports 1,78/1 et 2,20/1 pour l’exploitation en UHD, un travail supplémentaire (cf. sujet sur le blu-ray de bonus) a été entrepris afin de respecter les intentions visuelles de Christopher Nolan et du DP Hoyte van Hoytema

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Image : copie UHD, définition exceptionnelle et piqué chirurgical sur toutes les images en noir et blanc (gros plans de visage) comme en couleur, texture argentique palpable mais totalement discrète (tournage en 35 mm avec Arriflex 435, et 65 mm  avec caméras IMAX MKIII, MKIV et MSM 9802 et Panavision Panaflex System 65 Studio, Master Format 4K), changement fréquent de formats restituant la présentation IMAX, gestion impressionnante du contraste en HDR10 en noir et blanc avec des images au noirs profonds et des gris étagés harmonieusement et en couleur avec des images subtilement lumineuses, étalonnage chaud, colorimétrie nuancée aux teintes naturalistes délicates, compression absolument parfaite

Son : mixage anglais 5.1 (au cinéma mixage : IMAX 6 pistes, Dolby Digital, Datasat, DTS 70 mm, Dolby Surround 7.1), dialogues très clairs et équilibrés, superbe dynamique sur les ambiances et la musique élaborée de Ludwig Göransson, spatialisation naturaliste continuellement immersive avec des effets surrounds omnidirectionnels impressionnants, l’absence de canaux de hauteur n’est jamais fâcheuse, LFE redoutablement énergique (visualisation des atomes en mouvement, onde de choc après l’explosion de Trinity, martèlement des pieds dans l’amphithéâtre) ; VF 5.1 non lossless, claire, dynamique, spatialisation efficace, doublage soigné assez bien intégré  

 

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleue(5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt15398776/

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