La Police a les mains liées : paranoïa milanaise (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Dans un hôtel milanais où se déroule une conférence internationale, une bombe explose et fait plusieurs morts et blessés. Le commissaire Balsamo parvient à retrouver l'un des terroristes mais manque son interpellation. Quand le policier est assassiné, Matteo Roland, qui était présent le jour de l'attentat, reprend l'enquête de son collègue…

Titre original : La Polizia ha le mani legate
Support testé : Blu-ray
Genre : poliziottesco, drame, action
Année : 1975
Réalisation : Luciano Ercoli
Casting : Claudio Cassinelli, Arthur Kennedy, Franco Fabrizi, Sara Sperati, Bruno Zanin, Francesco D'Adda, Paolo Poiret, Valeria D'Obici
Durée : 1 h 36 mn 57
Format vidéo : 16/9 Techniscope
Format ciné : 2,35/1
Sous-titrage : français, anglais
Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique italien, anglais, français
Bonus : Futurepak limité à 500 exemplaires avec le Blu-ray du film (96 mn 57) et le DVD du film (93 mn 30) - livret « Les Années de plomb - Volume 3 » rédigé par Alain Petit (24 pages)
Bonus sur le Blu-ray et le DVD : le film par Gérald Duchaussoy et Romain Vandestichele (2023, 21 mn 20) - entretien avec Valeria D'Obici (VOST, 13 mn 46) - bande annonce (VOST, 1 mn 22) - dix bandes annonces de la collection
Éditeur : Elephant Films

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Commentaire artistique

La Police a les mains liées a été réalisé en 1975 par Luciano Ercoli, producteur passé à la réalisation en 1970, à qui l’on doit plusieurs gialli de bonne facture comme La Mort caresse à minuit (1972) dans lesquels il emploie souvent son épouse Nieves Navarro sous le pseudo de Susan Scott. La Police a les mains liées , scénarisé Mario Bregni et Gianfranco Calligarich, fait allusion au massacre terroriste réel de la Piazza Fontana perpétré en décembre 1969 au centre de Milan (17 morts) : dans le film on voit des images d’archives des funérailles. L’intrigue déplace le massacre dans une conférence artistique et imagine l’enquête menée successivement par deux inspecteurs amis, Luigi Balsamo (Franco Fabrizzi) et Matteo Rolandi (Claudio Cassinelli), sous mandat du procureur Armando Di Federico (Arthur Kennedy). Mais au sein même de la police, il y a des mouchards qui entravent leur travail. Le film de Luciano Ercoli est surtout centré sur l’inspecteur Matteo présenté comme un policier probe, un brin rebelle, qui va résister à la déliquescence du milieu et faire tout ce qui en son pouvoir pour débusquer la machination… même si la police a les mains liées. Course automobile, course à pieds dans les couloirs du métro, duels au pistolet, La Police a les mains liées est un film d’action avec un sous-texte critique sur la corruption qui gangrène la politique et les pouvoirs en place : un poliziottesco typique des années de plomb qui évoque parfaitement la morosité ambiante de la société. Le réalisateur a pu compter sur un casting très impliqué, notamment Claudio Cassinelli, acteur italien à la filmographie éclectique, et Arthur Kennedy, grand acteur américain (c’est le journaliste Jackson Bentley dans Lawrence d’Arabie, 1962), qui comme certains de ces collègues ne dédaigne pas de jouer dans une production italienne. La réalisation efficace, le tournage spectaculaire en décors réels à Milan par Marcello Gatti et les péripéties mouvementées de l’intrigue, un peu tarabiscotée parfois, sans négliger les intentions politiques de La Police a les mains liées , confèrent à ce poliziottesco une dimension intéressante qui le démarque des nombreux exemples du genre. La justesse des personnages et l’évocation convaincante de l’air du temps (paranoïa des Brigades Rouges) ajoutent au plaisir de découvrir ce film de genre bien ficelé. Distrayant.

Commentaire technique

Image : copie HD, bonne définition avec un piqué variable selon les plans, texture argentique discrète (tournage en 35 mm Techniscope, Master Format 2K), copie propre, bon contraste, images claires, détaillées, noirs soutenus, étalonnage réaliste chaud, colorimétrie chatoyante aux teintes vives

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Son : mixage italien 2.0 monophonique, dialogues clairs, postsynchronisation équilibrée (Arthur Kennedy est doublé par Renato Turi), niveau élevé, très bonne dynamique sur les ambiances d’action et sur la musique leitmotiv de Stelvio Cipriani, pas de distorsion ; version anglaise 2.0 monophonique, claire et dynamique, déporté latéralement ; VF 2.0 monophonique, claire, doublage daté et artificiel