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Le Voyeur 4K (édition limitée) : la magnifique restauration d’un chef-d’œuvre du cinéma britannique (en UHD et Blu-ray)

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5).

Synopsis :

Mark Lewis est cameraman dans un studio cinématographique. À ses heures perdues, il prend des photographies de nus, vendues sous le manteau dans des kiosques à journaux. Le père de Mark, scientifique de renom, consacra sa vie à l'étude de la psychologie de la peur, utilisant son propre fils comme cobaye. Mark, aujourd'hui adulte, est devenu un tueur fou, obsédé par la peur et qui filme l'agonie de ses victimes féminines…

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  • Titre original : Peeping Tom
  • Support testé : UHD
  • Genre : thriller, drame
  • Année : 1960
  • Réalisation : Michael Powell
  • Casting : Carl Boehm, Moira Shearer, Anna Massey, Maxine Audley, Brenda Bruce, Miles Malleson, Esmond Knight, Martin Miller, Michael Goodliffe, Jack Watson, Shirley Anne Field, Pamela Green
  • Durée : 1 h 42 mn 02
  • Format vidéo : 16/9
  • Format ciné : 1,66/1 (HDR10, Dolby Vision) Noir et Blanc et Couleur
  • Sous-titrage : français, allemand, anglais
  • Pistes sonores : LPCM 2.0 monophonique anglais, français, allemand (1960), allemand (2006)
  • Bonus : combo avec l’UHD du film et le Blu-ray du film - livret (32 pages) illustré avec une introduction de Martin Scorsese, des analyses par Jane Crowther, rédactrice en chef à Total Film et par David Parkinson, critique et historien du cinéma, et le dossier de presse original
  • Bonus en VOST sur l’UHD : commentaire audio du Professeur Ian Christie - Le Voyeur par Sir Christopher Frayling, inédit (Visions of Voyeurism : Peeping Tom by Christopher Frayling, 2023, 27 mn 43) - L'héritage du Voyeur avec les critiques Rhianna Dhillon and Anna Bogustskaya,  inédit (Take Me To Your Cinema : The Legacy of Peeping Tom, 2023, 37 mn 18) - La restauration du Voyeur, inédit (Restoring Peeping Tom, 2023, 14 mn 47) - L’œil du spectateur d'Olivier Serrano, avec Ian Christie, Martin Scorsese, Karlheinz Böhm, Thelma Schoonmaker, Laura Mulvey et Columba Powell (2005, The Eye of the Beholder, 18 mn 47) - introduction de Martin Scorsese (2007, 2 mn 05) - interview de Thelma Schoonmaker (2007, 10 mn 18) - bande annonce originale (2 mn 27) - bande annonce 2023 (1 mn 03)
  • Éditeur : StudioCanal 

 

Commentaire artistique

Considéré aujourd’hui unanimement par la critique comme un des fleurons du cinéma britannique et activement soutenu par Martin Scorsese, Le Voyeur réalisé par Michael Powell a défrayé la chronique à sa sortie en 1960 et a même été qualifié de malsain ! Son exploitation n’a pas excédé une semaine à la suite d’une opinion publique et d’une critique scandalisées, à la fois, par le thème du film, considéré au premier degré, par la désapprobation de l’emploi du vrai fils du réalisateur, Columba Powell, pour jouer Mark Lewis enfant et par de furtives scènes de nudité. Seuls les amateurs de film d’horreur ont plébiscité ce thriller d’avant-garde identifié alors comme un des premiers slashers. Hélas Le Voyeur stoppa la carrière d’un brillant cinéaste pourtant auréolé de nombreux titres prestigieux, notamment ceux coréalisés avec Emeric Pressburger, comme Le Narcisse noir (1947), Les Chaussons rouges (1948) ou Les Contes d’Hoffmann (1951). Pour réaliser Le Voyeur, Michael Powell, qui avait d’abord envisagé de faire un film sur Freud, accepta la proposition du scénariste Léo Marks sur un sujet qu’il jugeait très prometteur : un cameraman est obsédé par la vision que lui donne l’objectif de sa caméra au moment où il assassine des jeunes femmes. À l’écran cette histoire sordide ne pouvait que choquer, surtout dans les années 60, en impliquant directement, via le recourt à la caméra subjective, le spectateur qui se retrouve dans la peau du voyeur et tueur obsessionnel Mark Lewis, incarné par Carl Boehm (Karlheinz Böhm). Certes le personnage est plutôt charmant en apparence, mais c’est un obsédé sexuel victime de scopophilie, malgré les excuses psychanalytiques de traumas infantiles comme il le prouvera à sa jolie voisine Helen (Anna Massey) en lui projetant, avec son Bell & Howell 173 Filmo Diplomat, un film d’enfance édifiant. Ce héros timide et solitaire, toujours flanqué de sa caméra 16 mm (modèle 70-DR Filmo de Bell & Howell), s’en prend aux jolies jeunes femmes, comme l’actrice Vivian (Moira Shearer) et arrondi ses fins de mois dans le nu en photographiant des modèles comme Milly (Pamela Green qui était un vrai modèle). Clairement ce film inconfortable concrétise, mieux que tout autre, l’emprise du regard masculin (Male Gaze), indiscutablement en résonnance avec les interrogations sociétales actuelles : fondé sur le regard, Le Voyeur est avant tout un film précurseur qui exposait, bien avant les réseaux sociaux, les perversités de l’intrusion dans la vie privée et de l’égocentrisme (cf. livret bonus). La multiplicité des thèmes abordés par Le Voyeur est impressionnante et le film n’en finit pas d’être analysé avec raison. Sa mise en scène ne cesse de ponctuer l’intrigue de correspondances signifiantes et allusives comme, par exemple, le traitement du caractère de la mère d’Helen (Maxine Audley), qui atteinte de cécité sera pourtant la seule personne à « voir » le Mark intime, c’est à dire à discerner sa véritable personnalité. Michael Powell ne se prive pas non plus de développer une critique du système : Don Jarvis (Michael Goodliffe) est manifestement une caricature du patron des studios Rank et le nom du réalisateur Arthur Baden (Esmond Knight) est une plaisanterie associant le patronyme de Robert Baden Powell et celui du cinéaste.  Le Voyeur est une œuvre complexe à la stratification élaborée fondée sur de nombreuses mises en abyme (cf. livret bonus) pour lesquelles Michael Powell s’est inspirée de sa propre vie mais dont les audaces n’ont pas été tolérées. Ainsi sorti la même année que Psychose d’Alfred Hitchcock, Le Voyeur n’aura pas la même fortune malgré leur thème analogue du tueur en série : il faudra attendre 1979 pour que Martin Scorsese, ami de Michael Powell et ardent défenseur du film, projette une copie intégrale à New York et permette au public de le redécouvrir. Néanmoins, avec cette nouvelle et magnifique restauration 4K, on pourra encore mieux apprécier toutes ses qualités, particulièrement l’esthétisme métaphorique des éclairages et des couleurs saturées du talentueux Otto Heller qui a su traduire le trouble émotionnel assuré par la réalisation magistrale. Le Voyeur est un film culte, unique et novateur, caractérisé par une mise en scène éminemment perspicace jouant sur la subjectivité de l’emploi de la caméra comme arme de destruction. Le Voyeur ne cesse d'engendrer de nouvelles interprétations, preuve de sa richesse thématique exceptionnelle. Indiscutablement, le film interroge sur l’amoralité et la responsabilité du spectacle cinématographique, mais, il exprime également, sans le juger, toute la puissance et le danger de la création artistique. Mythique.  

 

Commentaire technique

Nouvelle restauration 4K par The Film Foundation et BFI National Archive pour StudioCanal à partir du négatif original 35 mm Eastmancolor numérisé en 6K à Londres par Silver Salt Restoration
Cf. bonus sur le travail artisanal respectueux effectué pour la nouvelle restauration 4K de Le Voyeur par Cineric (New York) avec Simon Lund, directeur des opérations techniques, Seth Berkowitz, superviseur de la restauration numérique de films, et Daniel Devincent, étalonneur et directeur des opérations numériques

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Image : copie UHD, 4K natif, magnifique définition et superbe piqué, sauf sur les lettres du générique et sur les effets optiques, texture argentique homogène (tournage en 35 mm, Master Format 4K restauré en 2023), image très propre et très bien stabilisée, splendide restitution en HDR10 des écarts de contraste sur les éclairages très tranchés d’Otto Heller et Gerry Turpin, basses lumières bien détaillées, noirs profonds, blancs lumineux, étalonnage naturaliste chatoyant à tendance chaude, colorimétrie aux teintes vives bien nuancées en HDR10 et tons très saturés (rouges, verts et bleus), compression fluide et sans défaut

Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs, équilibrés, sans distorsion, pas de souffle marqué ou de défaut sonore, très belle dynamique sur les ambiances (fonctionnement du projecteur, fêtes) et sur la musique de Brian Easdale, spectre ouvert sans saturation ; VF 2.0 monophonique, claire et sans distorsion, doublage d’époque soigné et bien équilibré

 

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rouge(5/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5) 

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0054167/

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