Comme une louve : une fiction poignante sur les conséquences du placement des enfants (en DVD et VOD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

Lili, 26 ans, précaire, élève seule ses trois enfants. Accusée à tort de mauvais traitements, les services sociaux les lui arrachent. Elle s'effondre mais très vite, entourée de femmes solides et d'un amour naissant, Lili se lance dans une bataille décisive pour reconstruire sa famille. Inspiré d'une histoire vraie.

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Titre original : Comme une louve
Support testé : DVD
Genre : drame
Année : 2023
Réalisation : Caroline Glorion
Casting : Mathilde La Musse, Sandrine Bonnaire, Laurence Côte, Sarah Suco, Arthur Igual, Aydan Hullmann-Bennouioua, Anaé Calvo, François Morel, Naidra Ayadi
Durée : 1 h 35 mn 25
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,66/1
Sous-titrage : français
Pistes sonores : Dolby Digital 5.1 et 2.0 français
Bonus : aucun bonus
Éditeur : Blaq out

Commentaire artistique

Comme une louve est le premier long-métrage de fiction de Caroline Glorion qui a été par ailleurs grand reporter, documentariste, scénariste, et qui en 2011 avait réalisé le remarquable téléfilm Joseph l’insoumis sur la précarité et sur le fondateur du mouvement ATD Quart Monde. Comme une louve , coécrit avec Olivier Loustau, s’inscrit dans le même courant que la cinéaste, engagée dans le mouvement ATD Quart Monde, définie comme le « cinéma social de protestation » dont l’un des grands maitres est assurément Ken Loach. Dans ce film, intégralement tourné à Sète, en région Occitanie, il est question de traiter par le biais d’une intrigue démonstrative le thème du placement des enfants soustraits à des parents en difficulté économique sous le prétexte de carence éducative : une pratique qui n’est pas toujours des plus pertinentes et qui se solde fréquemment par un déchirement affectif insupportable. Pour construire son scénario, centré sur une jeune mère en galère Lili, dépossédée de ses trois enfants, la réalisatrice a longuement enquêté avant de découvrir l’existence d’une femme qui lui a servi de modèle. Intensément incarné par Mathilde la Musse, le personnage de Lili a été écrit avec pour seul objectif de se débarrasser des clichés qui collent aux marginaux et de faire exister une jeune femme combattive à l'énergie peu commune. Lili devra apprendre à composer avec la rigidité d’une administration représentée par l’assistante sociale Elodie Piat (Sandrine Bonnaire), trop corsetée par son emploi, et par le juge (François Morel, également auteur de la chanson du générique chantée par Judith Chemla) attentif mais réglementaire. Pas toujours très docile pour mieux défendre sa famille, Lili, au caractère entier et déterminé, pourra compter cependant sur l’aide féminine de ses amies Nora (Naidra Ayadi) et Marilyne (Laurence Côte) et sur la bienveillance de l’avocate (Sarah Suco) Le film a bénéficié d’un financement de diverses associations comme Les Apprentis d’Auteuil et Le Secours Catholique Caritas qui soutiennent le programme « Maisons des familles ». La pratique documentaire bien maitrisée par Caroline Glorion est manifeste tout au long de la narration qui ne tombe jamais dans le mélo et cherche à limiter les stéréotypes du genre. Filmé comme une chronique rythmée de séquences édifiantes, Comme une louve se place clairement du côté de Lili, démunie contre les raideurs et les excès du pouvoir administratif, mais sans pour autant faire preuve de militantisme excessif. La réalisation efficace, qui a su atténuer le manichéisme des situations, est splendidement servie par la qualité générale de l’interprétation, même si l’omniprésence de Mathilde La Musse et le jeu subtil de Sandrine Bonnaire monopolisent l’attention. Le souhait de la cinéaste de « faire un film qui touche le cœur » est pleinement exaucé. Poignant.

Commentaire technique

Image : copie SD, assez bonne définition mais piqué moyen dû au support DVD (tournage numérique avec caméra Arri Alexa Mini), gestion réaliste du contraste, image lumineuse et détaillée, noirs solides, étalonnage et colorimétrie réalistes, teintes naturelles nuancées

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Son : mixage français 5.1, dialogues très clairs, excellente dynamique sur les ambiances et sur la musique composée par LoW Entertainment et Nicolas Repac, spatialisation naturaliste aux effets surrounds immersifs mesurés, LFE ponctuellement énergique