Le Mystère d'Edwin Drood : une solution au roman policier inachevé de Charles Dickens (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (3/5)

Synopsis

En Angleterre, John Jasper, secrètement accro à l'opium, développe une obsession pour Rosa Bud, la fiancée de son neveu Edwin Drood. Un autre homme, Neville s'interesse également à la jeune femme. Quand une dispute éclate entre Neville et Edwin et que ce dernier disparait, Jasper s'empresse d'accuser Neville d'avoir tué le jeune Drood…

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Titre original : Mystery of Edwin Drood
Support testé : Blu-ray
Genre : policier, drame
Année : 1935
Réalisation : Stuart Walker
Casting : Claude Rains, Douglass Montgomery, Heather Angel, David Manners, Francis L. Sullivan, Valerie Hobson, Zeffie Tilbury, Ethel Griffies
Durée : 1 h 26 mn 51
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
Sous-titrage : français (blanc ou jaune), anglais
Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais
Bonus : combo avec le Blu-ray du film (86 mn 51) et le DVD du film (83 mn 17) - le film par Eddy Moine (2024, 11 mn 20) - 4 bandes annonces de la collection
Éditeur : Elephant Films

Commentaire artistique

Le roman de Charles Dickens « Le mystère d’Edwin Drood » est un ouvrage fascinant qui combine intrigue policière novatrice et somme des thèmes littéraires chers à l’écrivain. Sa parution, prévue pour être publié en 12 livraisons mensuelles, a été brutalement interrompue à la sixième livraison par la mort de l’auteur en juin 1870. En conséquence, la disparition durant la quatrième livraison (parue en juillet 1870) de l’orphelin Edwin Drood, héros central du roman, n’a cessé de hanter les critiques et les écrivains qui ont imaginé une multitude de solutions à cette énigme policière irrésolue, ce que l’on appelle le « littérature droodienne ». Il suffit de savoir que dès 1871/1873, plusieurs suites dénouées du roman seront publiées. En 1989 un colloque italien tente de résoudre l’énigme avec l’aide de détectives professionnels ! Trois types de solutions vont diviser les intellectuels : ceux qui croient à l’assassinat d’Edwin Drood, ceux qui pensent que Jasper ne l’a pas tué et ceux qui pensent que le héros est toujours vivant (peut-être en Égypte). Par-delà les analyses qui décortiquent la profondeur du texte de Charles Dickens (religion, opium, Orient, etc.) bien supérieure à la trivialité de son intrigue, la force suggestive de l’énigme a suscité bien des adaptations : télévision, théâtre, comédie musicale et bien évidemment cinéma. Entre 1909 et 1914, trois films muets proposent leurs solutions mais il faut attendre 1935 pour qu’un premier film sonore soit produit par Carl Laemmle pour Universal. Le Mystère d’Edwin Drood sera un échec, tout comme la précédente adaptation par le studio de Charles Dickens : Great Expectations (1934). Le scénario, qui est écrit par quatre auteurs dont John L. Balderston auteur de celui de La Momie (1932), donne une conclusion plutôt convaincante au roman inachevé. Le studio, cherchant à rentabiliser les succès de ses films d’horreur gothique, octroie un budget confortable au film et une publicité très suggestive qui oriente le drame en ce sens avec ses superbes et luxueux décors (ville imaginaire de Cloisterham en partie reconstituée), ses éclairages tranchés et ses scènes tournées dans le décor de la crypte ténébreuse du film Dracula (1931). Mais le résultat final sera un mélo victorien hybride oscillant entre horreur suggérée et polar prévisible. La réalisation est confiée à Stuart Walker et le rôle de Jasper, le chantre opiomane, à Claude Rains sous contrat depuis son formidable interprétation de L’Homme invisible (1933). On devine assez vite que l’antagonisme de ce personnage tourmenté, épris en secret de la belle Rosa Bud (Heather Angel), sera nuisible à Edwin Drood (David Manners) même si l’arrivée de Ceylan des jumeaux Neville (Douglas Montgomery) et Helena (Valerie Hobson) viennent brouiller les enjeux sentimentaux des divers personnages. Si la promesse d’horreur gothique est loin d’être tenue, Le Mystère d’Edwin Drood offre une belle réussite en matière d’atmosphère ténébreuse et d’interprétation exaltée attestant tout le potentiel dramatique de son acteur Claude Rains (futur capitaine Renault dans Casablanca, 1942, et Enrique Claudin dans Le Fantôme de l’opéra, 1943). Divertissant.

Commentaire technique

Image : copie HD, bonne définition mais piqué, parfois très doux, limité par une texture argentique épaisse (tournage en 35 mm, Master Format 2K restauré 2021), copie constellée de taches blanches, contraste favorisant les éclairages tranchés, noirs solides, blancs nuancés, gris assez harmonieux

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Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs sans saturation, bonne dynamique sur les effets sonores (cloches) et sur la partition dramatique d’Edward Ward, pas de défauts mais un spectre limité dans les aigus