Théâtre : Pippo Delbono - Dopo la Battaglia (Après la Bataille)
au Théâtre du Rond-Point (Paris)
du 17 au 29 janvier 2012 à 21h
dimanche à 15h
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Avec Pippo Delbono, chaque nouveau spectacle est une nouvelle aventure qui nous mène vers l’inconnu et l’inattendu. Son dernier spectacle Dopo la Battaglia n’échappe pas à cette définition.
Débutant par une photo de groupe figée dans une sorte d’immobilité quasi-éternelle que rien ne saurait dissiper, le spectacle de Pippo Delbono s’aventure brusquement vers le ballet et soudainement éclate le thème violent et ultra-romantique du Lac des Cygnes, une œuvre sur laquelle plane une aura maléfique et un climat de noir désespoir propres à la musique de Tchaïkovski. Mais l’illusion ne dure guère et Pippo Delbono dont la présence sur le plateau est permanente va peu à peu nous entraîner vers ce qui motivait en grande partie son spectacle : un hommage à une grande disparue : Pina Bausch ! Un hommage symbolisé par la présence de danseuses vêtues de rouge et qui de manière magique font revivre d’une certaine manière la thématique chère à Pina Bausch. Mais Pippo Delbono ne se contente pas de nous faire partager cet hommage à Pina Bausch, de sa voix prenante tantôt en français, tantôt en italien. Il nous rappelle sans ménagement dans quel monde nous vivons, saluant au passage la mise au rencart de Berlusconi, évoquant aussi les révolutions arabes qui viennent d’éclore il y a à peine plus d’un an de l’Egypte à la Tunisie en passant par la Libye.
Bien sûr le message parfois imprécateur de Pippo Delbono nous interpelle, mais il nous avertit aussi de rester vigilants et nous rappelle qu’à n’importe quel moment une menace inconnue, insoupçonnée, peut fondre sur nos existences théoriquement "tranquilles". Le spectacle est aussi un hommage rendu à son acteur fétiche Bobò qui promène son personnage dans tous les spectacles de Pippo Delbono et qui ici porte fièrement un drapeau italien, le même que celui qu’il arborait dans l’hôpital psychiatrique de Naples lorsque Pippo Delbono venait le voir chaque matin. Un enfer enduré par Bobò durant cinquante terribles années et auquel probablement seule la ténacité de Pippo Delbono mettra fin en l’embauchant tout simplement dans sa troupe ! Il faudrait aussi signaler la participation d’Alexander Balanescu dans la mise en scène ainsi que des musiques originales qui apportent au spectacle un supplément d’âme, sans oublier les nombreux acteurs de la troupe de Pippo Delbono : Dolly Albertin, Gianlucà Ballarè, Ilaria Distante, Simone Goggiano, Mario Intruglio, Nelson Lariccia, Mariga Maggipinto, Julia Morawietz, Gianni Parenti, Pepe Robledo, Grazia Spinella, en n’omettant pas bien sûr Bobò et Pippo Delbono ! Lors de la représentation à laquelle j’assistai, le public subjugué par la qualité du spectacle rappela de nombreuses fois la troupe de Pippo Delbono qui va continuer sa route en France (Caen, Toulouse et Valence).
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