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Exposition : Chaïm Soutine - L’ordre du chaos

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du 3 octobre 2012 - 21 janvier 2013
Musée de l’Orangerie - Jardin des Tuileries
Place de la Concorde, Paris 75001
Commissariat : Marie-Paule Vial, directrice du musée de l’Orangerie,
en collaboration avec Claire Bernardi, conservateur au musée d’Orsay
Scénographie : Pascal Rodriguez

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Né en 1893 en Lituanie au sein d’une très modeste famille juive, Chaïm Soutine, après avoir subi de terribles épreuves, rencontre par chance celui qui d’une certaine manière changera son existence. Il s’agit de Kikoïne qu’il retrouve à Paris où il se jure de réussir dans la voie qu’il s’est tracée : la peinture.

Il s’installe à Montparnasse, ce qui lui permet de côtoyer des artistes dont l’étoile commence à monter dans le firmament de l’art. Il s’agit de Kisling, Zadkine, Chagall et Miestchaninoff. C’est à cette époque que Soutine qui fréquente assidument le Louvre après s’être intégré à l’atelier de Cormon à l’École des Beaux-Arts, se familiarise avec les géants de la peinture du passé tels que Chardin, Rembrandt, Fouquet, Corot et Courbet. De Rembrandt, il gardera un souvenir vivace puisque les quatre bœufs écorchés, qui figurent dans la présente exposition, sont un hommage évident à ce grand maître du passé. C’est pendant la Grande Guerre de 1914-1918 qu’il rencontre Modigliani avec qui il noue d’intenses relations parfois conflictuelles. On connaît l’ascension foudroyante de Modigliani  malheureusement interrompue par une existence trop brève. C’est en tout cas grâce à l’obligeance de Modigliani qu’il  rencontre Léopold Zborowski, un important marchand de tableaux qui permet à Soutine de survivre en lui octroyant cinq francs par jour au prix de l’acquisition de tous ses tableaux. Durant cette période Soutine produit presque exclusivement des natures mortes dont par exemple font partie ces inquiétants et faméliques harengs peints dans cette Nature morte aux harengs qui date des environs de 1916. Soutine reviendra encore vers cette discipline mais seulement dans les années vingt avec Nature morte à la raie datant de 1923, Le Lièvre au volet vert peint entre 1923 et 1925 et le terrible  Poulet plumé peint vers 1925. C’est aussi des abords des  années vingt  -une période d’intense créativité pour Soutine- que datent les portraits dont le Garçon d’honneur (1924-1925), L’Homme au petit chapeau de feutre (1921-1922), La Jeune Anglaise, peinte plus tardivement vers 1934 et bien sûr le célèbre tableau Le Petit pâtissier qui date, lui, de 1922-1923. Entre 1923 et 1926, Soutine est mis en relation avec un couple de collectionneurs  qui aura un impact décisif sur sa carrière. Il s’agit de Marcellin et Madeleine Castaing. Mais c’est aussi vers cette période que Soutine se singularise en s’attaquant au paysage.  C’est peut-être dans ce domaine que le génie de Soutine va s’imposer et véritablement éclater comme par exemple  dans cet extraordinaire tableau Les Maisons (1920-1921). Ces maisons prennent des aspects cauchemardesques, semblant subir une métamorphose atroce, venue de nulle part. Cette même impression de tournoiement forcené se retrouve également dans le délirant  tableau peint à Cagnes en 1923 : La Route folle à Cagnes, La Gaude. C’est aussi de cette époque que Soutine peint l’hallucinant Escalier rouge à Cagnes dont le terrifiant et sanglant chemin rouge semble mener directement vers l’enfer. Beaucoup plus tard, Soutine, peut-être saisi par le pressentiment d’une mort imminente peint Arbre dans le  vent, vers 1939, un tableau presque sinistre, chargé d’ombres menaçantes annonçant un avenir chargé de terreur et d’incertitude. Cet  arbre annonçait bel et bien l’horreur à venir : celle de la guerre de 1939-1945 qui se profile inexorablement à l’horizon. Fuyant désespérément la menace des nazis qui viennent d’envahir la France, Soutine en compagnie de Marie-Berthe Aurenche se réfugie dans le centre de la France. Miné par la maladie et par la terreur d’être arrêté par un abject occupant qui se livre rapidement à la chasse exclusive des Juifs, Soutine meurt le 9 août 1943 après une opération chirurgicale vraisemblablement ratée. Il laisse derrière lui une œuvre violente, visionnaire, où l’inquiétude alterne avec l’angoisse la plus terrible. Cette exposition Soutine du musée de l’Orangerie qui prendra fin le 21 janvier 2012 rend hommage à un artiste au talent singulier réinventant  la couleur mise au service d’un expressionnisme sans concession.

www.musee-orangerie.fr



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