Skip to main content
PUBLICITÉ

Théâtre : Iphis et Iante (1634) Isaac de Benserade au Théâtre Gérard Philipe (St Denis)

iphis-et-inate

Mise en scène de Jean-Pierre Vincent
Avec Suzanne Aubert (Iphis, fille en garçon), Chloé Chaudoye (Iante, maîtresse d’Iphis), Eric Frey (Téleste, père d’Iante), Charlie Nelson (Lidge, père d’Iphis), Anne Guégan (Télétuze, mère d’Iphis), Barthélémy Meridjen (Ergaste, amoureux  d’Iphis), Antoine Amblard (Nise, ami d’Ergaste), Mathilde Souchaud (Mérinte, amoureuse d’Ergaste), Catherine Epars (la déesse Isis, sœur d’Ergaste, confidente de Télétuze, domestique de Téleste)

LA SUITE APRÈS LA PUB

Du 15 avril au 6 mai 2013 (lundi, mardi, jeudi, vendredi à 20h - samedi à 18h30-dimanche à 16h30 - relâche le mercredi)
Théâtre Gérard Philipe - Centre dramatique National de Saint-Denis - Salle Roger Blin

Quasiment inconnu de nos jours, Isaac de Benserade(1613-1691) fut pourtant un contemporain de Molière et menait à la Cour une activité de Poète. On lui doit non seulement des tragédies, mais également des comédies et des ballets. Bien que seulement âgé de vingt-deux ans lorsqu’il compose Iphis et Iante, Isaac de Benserade y fait preuve d’audace et introduit d’une certaine façon certains principes de modernité en transgressant allégrement (nous somme au XVIIe siècle) des sujets totalement tabous comme le doute sur les caractéristiques sexuelles de chaque individu.

Ces doutes sur l’identité sexuelle de l’individu, menacent de mettre en péril ce qu’on peut appeler l’ordre bourgeois de cette époque ! A partir de cette hypothèse audacieuse, la pièce d’Isaac de Benserade, au lieu de sombrer dans des horizons convenus et prévisibles, va donc emprunter des sentiers où règnent l’imprévu, le paradoxal, l’inattendu. Bref, dans cette pièce où rien ne se passe comme prévu, peu à peu l’étrangeté, l’inouï, semblent prendre le pas sur la banalité et le convenu, menaçant constamment de faire basculer dans l’irréalité ce qui tout bonnement n’était qu’un mariage qui allait sceller l’union de nos deux amoureux Iphis et Iante. Mais le destin est capricieux et ne révèle que peu à peu ses obscurs desseins. Iphis et Iante vont en faire la douloureuse expérience lorsque ce mariage tant désiré, en particulier par les pères des deux promis, aura enfin eu lieu, pour procurer contre toute attente une terrible désillusion aux deux époux, puisque l’un deux(le garçon) s’avère être… une fille ! Plus que jamais à cet instant précis, la pièce semble s’aventurer vers la folie, l’extravagance, le désespoir. Nous sommes bien loin des situations conventionnelles traditionnelles rencontrées dans ce théâtre du XVIIe siècle, où nécessairement les choses doivent rentrer dans l’ordre, l’irréel et la fantasmagorie étant priés fermement de réintégrer leur espace strictement  délimité et conforme aux bonnes mœurs de l’époque ! Isaac de Benserade va trouver un stratagème assez conformiste pour amener une conclusion rationnelle à sa pièce ; il va le faire en réintroduisant un personnage apparu au tout début d’Iphis et Iante : la déesse Isis qui apparaissant dans un fracas de tonnerre et d’éclairs  va  par un stratagème dont seuls disposent les dieux remettre les choses en état ! Jean-Pierre Vincent qui est le metteur en scène d’Iphis et Iante d’Isaac de Benserade ne semble rien ignorer du conflit que suscite actuellement le mariage pour tous et qui provoque des réactions violentes de la part  d’un  secteur de l’opinion. Ce qui fait que son choix de monter cette pièce n’est pas nécessairement dû au hasard. Sa mise en scène classique ne fait aucune concession à une quelconque « modernité »  en utilisant des costumes ou un décor résolument tournés vers une modernité outrancière. Jean-Pierre Vincent se contente, si l’on peut dire, de souligner l’audace et la modernité de la pièce d’Isaac de Benserade ! Bien dirigés par Jean-Pierre Vincent, les comédiens se tirent avec honneur d’une pièce  plutôt complexe, truffée de retournements incroyables, malmenant sans ménagement des personnages qui s’imaginent capables de dominer sans dommage tous les caprices du destin.

www.theatregerardphilipe.com

LA SUITE APRÈS LA PUB


Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ